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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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faire. Dans ce genre de situation, la procédure normale consistait à évacuer tous les agents. Le danger de mort imminente n’est pas toléré et c’est un risque qu’on écarte. Si la vie de l’un d’entre nous était en danger, même faiblement mais d’une façon vérifiable, c’était terminé. Cricket et Slats pensaient que l’opération était fichue. Ils commencèrent de dresser la liste des gens qu’ils pourraient arrêter grâce à ce dont nous disposions.
    Mais je n’étais pas certain que nous ne puissions pas nous en tirer. Nous avions de nombreuses preuves à l’appui de notre appartenance aux Solos Angeles et il suffisait simplement de les remettre le plus vite possible au type capable de résoudre le problème.
    Mon téléphone sonna à nouveau.
    — Ouais, Bird.
    Silence de mort dans la pièce.
    — Bird, c’est Bob.
    Sa voix était plus grave, plus sérieuse.
    — Ça va, Bob ?
    — Faut qu’on parle.
    — De quoi ?
    Il alla droit au but.
    — Tu es un vrai Solo, hein.
    — Qu’est-ce que c’est que cette connerie, Bob ?
    — Je sais que tu es un vrai Solo.
    Il semblait convaincu mais, en même temps, hésitant.
    — Foutre oui. Qu’est-ce qui se passe ?
    — Il faut qu’on parle. C’est très urgent.
    — OK.
    — Viens seul.
    — OK.
    On décida de se retrouver dans un bar de Baseline où nous n’étions jamais allés.
    Une heure plus tard.
     
    Toute l’équipe enfila les gilets pare-balles et prit les fusils. Un groupe se rendit immédiatement au bar, s’y installa et attendit. Les gars faisaient des mots-croisés ou regardaient le match à la télé.
    Timmy et Pops prirent place dans la camionnette de surveillance. Timmy était armé jusqu’aux dents. Si mon entrevue avec Bob tournait mal, je m’en tirerais probablement.
    Néanmoins, je n’avais pas un bon pressentiment.
    Avant de quitter le Carré, Slats m’aida à constituer vite fait un dossier démontrant mon appartenance aux Solos. Photos et reportages vidéo de la collecte de jouets de décembre, clichés de Pops et Rudy au clubhouse de Tijuana, bricoles diverses. On mit le dialogue au point, Slats jouant le rôle de Bob et moi mon personnage. J’allais vendre notre argumentation à Bob comme nous vendions une affaire à un procureur : preuves matérielles, preuves historiques et exposé de notre position. Je sortis de la peau de mon personnage et demandai à Slats si, d’après lui, Bob tenterait de montrer à ses frères à qui il était véritablement fidèle, ou s’il saisirait l’occasion de me lâcher. Nous savions tous que ce qui allait m’arriver concernerait tous les Solos. Slats répondit qu’il s’interrogeait sur ce point, et que je n’étais pas obligé de voir Bob si je ne le sentais pas. Cela impliquerait la fin de l’opération. Je dis qu’il n’en était pas question. Du coup, on y alla.
    Je pris la Cougar et fumai la moitié d’un paquet de cigarettes. Je ne pouvais cacher que j’étais terrifié et je n’en étais pas fier. Je téléphonai à mon vieux pote Chris Bayless. Il m’apaisa, me remit en mémoire la vieille histoire sur « Jésus hait les gonzesses », termina au moment où j’arrivais sur le parking.
    J’entrai et gagnai le bar. Cinq minutes plus tard, hagard, Bad Bob franchit la porte. Il jeta un regard circulaire dans la salle puis me rejoignit. Sur un ton grave, il dit :
    — Allons nous asseoir.
    On s’installa dans un coin tranquille. Je posai les mains sur la table et croisai les doigts. Mes bagues, mes bagues. Elles prirent un sens. Soudain, à mes yeux, elles se mirent à représenter tout ce à propos de quoi j’avais menti, tout ce que j’en étais venu à incarner, tous les risques que j’avais pris.
    Je décidai de ne pas en tenir compte, non sans leur avoir demandé de me protéger.
    Bob raconta ce qui se passait. Je pris un air scandalisé. Je ne niai pas que nous nous soyons imposés, mais j’affirmai que nous étions légitimes.
    — Ton gars se trompe, Bob, je ne vois pas quoi dire d’autre.
    — Tu es bien conscient de ce que tu dis ?
    — Ouais. Je ne veux manquer de respect à personne et je ne traite personne de menteur, c’est seulement que leurs infos sont mauvaises. On est des Solos légitimes, Bob. On a été absolument corrects avec vous… tu crois que ça pourrait être différent à l’égard de notre foutu club ?
    — Je sais rien sur ton foutu club, Bird… à part vous.
    — On en fait partie, mec.

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