Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
Vom Netzwerk:
Gayland.
    Gayland demanda :
    — Alors, comment était notre gars ?
    — Bon. Presque trop bon. Bobby a tout gobé, mais il a dit que Lou était un vrai gangster. Je ne sais pas où tu l’as déniché, à la dernière minute, mais il était bon.
    — Forcément. Il appartient à la mafia du New Jersey. Il est venu ici et il a déconné. On l’a arrêté et retourné. Il ne jouait pas la comédie, Jay. Contrairement à toi, c’est un vrai voyou.

33
 
« DE LA MOUTARDE BRUNE,
PAS CETTE PUTAIN
DE SALOPERIE JAUNE »
    Avril-mai 2003
     
    Le lendemain, quand j’allai finaliser la fausse affaire d’armes, Bobby m’accompagna. C’était un joli lot : un Uzi, deux Mac-10 et deux AK-47 entièrement automatiques. JJ donna cinq cents dollars à notre contact – l’agent Buddha – puis chacun partit de son côté. Je donnai cent dollars à Bobby.
    — Pas mal pour cinq minutes de travail, hein ?
    — Non. Vraiment pas.
    Je répétai ce que j’avais dit à Mac :
    — Avec moi, mec, c’est aussi simple que ça de gagner de l’argent.
    Il fut impressionné.
    Pour notre dernière soirée à Vegas, on décida d’inviter les femmes à dîner au New York New York. On traîna dans le casino tandis que JJ et Staci choisissaient le restaurant. Bobby semblait troublé et me demanda si on pouvait faire un tour. On sortit puis on s’arrêta au carrefour de Las Vegas et Flamingo, près d’un grand-huit, parmi les touristes et la circulation. Un vendeur de hot-dogs aveugle, près de sa carriole, criait :
    — Les plus pimentés de la ville ! Les plus pimentés de la ville.
    C’était comme si Bobby voulait se libérer de quelque chose, mais ne parvenait pas à trouver les mots ou bien redoutait qu’on l’entende. J’allumai une cigarette, lui en offris une, lui donnai du feu.
    — Bobby, tu veux un hot-dog ?
    — Ouais.
    Je commandai, donnai à Bobby son en-cas d’avant le dîner. Il demeura silencieux. Je tentai de briser la glace.
    — Bobby, il t’arrive de te demander où tu seras dans cinq ans ?
    Il me fixa comme si j’avais insulté sa mère.
    — Qu’est-ce que j’en sais, putain ? Peut-être que je vais me crever les yeux avec un crayon et vendre des hot-dogs.
    Je payai et on s’éloigna. J’avais réussi à briser la glace. Il dit qu’il avait été un peu gêné, face à Big Lou, parce qu’il ne savait pas s’il devait lui dire qu’il avait autrefois « fait des boulots ». En prononçant ces mots, il fit comme s’il tirait avec un pistolet. Cela m’étonna un peu. C’était la première fois que Bobby parlait ouvertement du meurtre qu’il affirmait avoir commis pour le club. J’acquiesçai avec gravité et ne l’interrompis pas. Il ajouta qu’il avait acquis une réputation de « chasseur de mouchards » – le type qui tue les indics et les informateurs –, et que « trois personnes peuvent garder un secret si deux sont mortes ». En général, quand les gens disent ça, ce sont des conneries, mais Bobby je le crus. Il était calme, concret et ne se vantait pas. Il supposait que j’étais dans une situation similaire et je ne le détrompai pas. Il dit que certaines personnes trouvaient ça stupide, mais qu’il faut des couilles pour loger une balle entre les yeux de quelqu’un. Il ajouta qu’il y a des gars qui ne se supportent plus après avoir tué, mais que lui n’avait pas ce problème-là.
    — Moi ? Je fais ce qu’il faut. Ceux qui me foutent dedans, ils paient. Ça peut prendre quatre ou cinq ans, mais ils paient. Je suis le genre de type que tu trouves près de ton lit à trois heures du matin, un chevron à la main, et qui attend que tu ouvres les yeux.
    Ce n’étaient pas des propos théoriques. Ils m’étaient destinés. Il enchaîna :
    — Oublie pas. Tu es à l’intérieur et tu es avec moi, donc déconne pas. Le sang va et vient {51} .
    Le lendemain, j’avalai une poignée d’Hydroxycut et on reprit la route de l’Arizona. Timmy et Pops étaient partis la veille au soir pour voir leur famille, et il n’y avait donc que Bobby et moi. Peu après le barrage, la moto de Bobby tomba en panne et on chargea les machines sur la remorque. JJ et Staci s’installèrent à l’arrière et je conduisis. La route m’hypnotisait. J’essayais d’imaginer le jour où Bobby découvrirait que j’étais un flic, de deviner l’expression de son visage. J’ignorais à quel point il serait scandalisé, en revanche je n’avais aucun mal à le

Weitere Kostenlose Bücher