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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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qu’il allait me donner une leçon du genre : « Tu trouves ça drôle, comme si c’était un putain de jeu ? » Je soupirai comme un écolier pris en faute et je répondis :
    — De l’art ?
    Il émit un son désespéré semblable à une petite toux, mais pas emphysémateux. Ce fut un peu plus fort. Il riait. Je n’avais jamais entendu son rire. Je crois que toutes les personnes présentes étaient dans le même cas que moi. Il prit les dessins et les leva afin que tout le monde puisse les voir. Les autres rirent aussi. On fit comme eux. Rudy ouvrit des bières et les distribua. Timmy fit des blagues stupides et Teddy punaisa mes dessins sur le mur. On était tous heureux, on avait l’impression d’être humains. Je compris que ces types n’étaient pas intégralement mauvais… et me rappelai que je n’étais pas intégralement bon.
    Pendant la semaine qui suivit Vegas, je fus occupé sur tous les fronts. On participa à deux rassemblements, on intimida des membres de l’American MC en compagnie de Joby, on organisa une transaction importante d’armes et d’explosifs avec Phil de Vegas, on acheta un fusil à lunette Browning pour Joby, un peu de drogue et un pistolet pour Rudy. On parcourut tout l’État : Mesa, Skull Valley, Bullhead, Tucson et retour. À Bullhead, la création du chapitre de Mohave Valley préoccupait toujours Smitty, mais il dit qu’il avait suivi notre parcours et qu’on serait des « rock stars ».
    Absolument.
    Tandis qu’on courait d’un endroit à l’autre, je repassais sans cesse dans mon esprit les éléments essentiels de l’organisation du meurtre du Mongol. Shawn Wood, le membre de l’équipe le plus favorable au projet, était chargé du choix du moment et du lieu, des repérages, de la collecte d’informations. Je lui dis que je planterais la graine au rassemblement de Williams, Arizona, le 21.
    Il répondit :
    — Bon, allons-y.
     
    Le rassemblement de Williams fut facile. Nous avions des tâches à accomplir, en tant que prospects, mais elles n’étaient pas stressantes. JJ et Pops vendirent des T-shirts et je jouai le rôle du garde du corps de Bobby.
    On rencontra un groupe de motards qui se faisaient appeler les Wild Pigs {54} . L’un d’entre eux avança jusqu’à nous et tendit la main à Bobby. Il avait un large sourire niais. Il dit :
    — Salut, ravi de te rencontrer.
    Bobby leva ses lunettes de soleil et le dévisagea. Il ne lui tendit pas la main.
    — Va te faire foutre.
    — Hé, je…
    — Tu m’as entendu. Barre-toi. Tu trouves pas ces connards incroyables, Bird ?
    Je ne mentis pas en répondant que si. Les Wild Pigs étaient des flics, des types qui avaient un badge et se pavanaient pendant les week-ends comme s’ils étaient un club d’Unpourcentistes. De mon point de vue, comme du point de vue de Bobby, ils étaient une putain d’abomination.
    Le type éloigna sa main et commença de pivoter sur lui-même, mais Bobby dit :
    — Attends. Faut que je t’explique quelque chose… tu peux pas jouer sur les deux tableaux, trou du cul. Tu peux pas faire semblant d’avoir le même look que nous et d’agir comme nous jusqu’au moment où les choses tournent mal, puis sortir un insigne et un flingue et nous faire asseoir au bord de la route. Je t’emmerde. Choisis ton camp.
    Dégoûté, il tourna le dos au Wild Pig. Je le suivis. Bobby avait absolument raison. L’infiltration était une chose. Brandir deux drapeaux en était une autre.
    Je regagnai notre secteur – Skull Valley était là, ainsi que de nombreux Nomads – et j’y restai. Désormais en sécurité sur le territoire des Hells Angels, je pus quitter Bobby et parler avec Joby.
    J’avais décidé que Joby serait l’Angel de pointe dans le cadre du meurtre. Si je m’étais adressé à Teddy ou à Bobby ils auraient voulu y réfléchir pendant des semaines. Je n’avais pas des semaines. Joby en revanche, était comme un vieux morceau de cuir, un dur qui n’hésiterait pas à approuver la mort d’un rival. J’étais sûr de pouvoir compter sur lui.
    Il était en train de bavarder avec JJ et Pops. Je l’entraînai à l’écart et lui dis que quelque chose me tracassait. J’avais entendu parler d’un Mongol qui, au Mexique, disait du mal de nous et n’en payait pas le prix. J’ajoutai que je voulais faire quelque chose, mais que j’avais besoin de son avis. Il demanda des détails… un nom, un chapitre, un endroit. Je répondis que je croyais

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