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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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pouvoir le localiser mais que j’ignorais son nom, et même à quoi il ressemblait, qu’on m’avait simplement raconté que c’était un vrai connard, qu’il se moquait de nous dans tout Laughlin, qu’il chiait sur les Hells Angels dans un endroit où personne ne pouvait le faire taire. J’ajoutai qu’il nous alignait sans qu’on l’en empêche. Joby regarda d’un côté et de l’autre, la mâchoire serrée.
    — Tu as bien fait de venir me voir. Renseigne-toi. On va réunir un commando et buter ce fils de pute.
    — OK. Bon. C’est ce que je pensais.
     
    Je laissai Joby mariner pendant quelques jours. Le 23, j’allai à Phoenix et rencontrai Danza. Je lui dis que je ne tarderais pas à aller à la chasse.
    — Putain, mec, je regrette vraiment de pas pouvoir t’accompagner. La moitié de ces types ont pas les couilles de faire ce que tu fais… même pas la moitié. Ils ont envie d’être comptables et de vieillir, comme Sonny, qui boit un verre de lait chaud avant de se pieuter à dix heures et demie. La moitié du temps, Bird, je me demande pourquoi je suis entré dans cette connerie. On est les Hells Angels, on devrait faire la fête sans arrêt, des nanas à poil partout, de la drogue partout, ne rien en avoir à foutre des conneries, tu vois ?
    Je comprenais. Nous avions des chefs d’inculpation solides, mais ils l’auraient été beaucoup plus si les Angels avaient été moins prudents. Je répondis à Danza que je regrettais qu’il ne puisse pas m’accompagner au Mexique mais que Timmy et Pops m’aideraient.
    — Tout de même, dit-il, je voudrais voir cette putain de salope quand tu la buteras. Tu devrais lui coller un coup de poignard dans la tête.
    Il demeura quelques instants silencieux, rêveur, puis reprit :
    — Mais oublie pas de l’enculer avant de le tuer. Pour qu’il comprenne qui tu es, tu vois ?
    Je répondis qu’il verrait très bien qui le descendait. Il me souhaita bonne chance et me donna une accolade énergique lorsqu’on se sépara. Il dit que j’étais son vrai putain de frère. Une nouvelle fois, d’une façon perverse, je fus touché. Je savais que Danza retournerait probablement en prison à cause de moi, et que ce serait assurément un bien pour la société, mais une petite partie de moi aurait voulu que ça n’arrive pas. Je savais que, si les circonstances avaient été différentes – si nous avions été ensemble au front ou si nous avions dû sauter en parachute en territoire ennemi – J’aurais voulu que Danza soit à mes côtés.
    Le 24, j’appelai Joby à Skull Valley afin de m’assurer que Teddy et Bobby n’étaient pas là.
    — Les gars sont au Pines. Je tiens la place.
    — Si tu veux bien, j’aimerais te voir à propos du type dont je t’ai parlé.
    Il s’écria :
    — Ouais, c’est bon. Viens.
    L’endroit était mort. Joby était installé dans un fauteuil de bureau en bois, ses pieds chaussés de bottes de cow-boy sur un tabouret. Il jouait avec un poignard qu’il plantait dans un des bras du fauteuil. Sa voix était impatiente et tendue, comme s’il avait passé un mois dans le désert et n’avait pas encore vu de femme nue :
    — Salut, Bird.
    — Salut, Joby. J’ai des nouvelles.
    — Raconte.
    Il posa les pieds sur le plancher, rengaina le poignard dans un chuintement métallique.
    — Pops est allé là-bas il y a deux jours. Il le file jusqu’à notre arrivée.
    — Bien. Dis-lui d’attendre.
    — D’accord. On peut le faire ?
    — Ouais.
    — On peut tuer ce fils de pute ?
    — Ouais, bordel, ouais. Les gars sont au courant et ils sont partants.
    — Bon. Joby, il faut que ça soit clair. Si on le fait et qu’on prouve qu’on l’a fait, on veut nos insignes.
    — Bird, tu es mon frère, je me fous que tu sois prospect, tu es complètement mon frère. T’en fais pas. Je ferai tout ce que je pourrai pour que tu aies rapidement ce qui te revient.
    — Bon. Il y a encore une chose.
    — Laquelle ?
    — Tu as un flingue jetable ? Quelque chose qui ne soit pas enregistré ?
    Il se frotta le menton. J’exagérais un peu. Je venais d’obtenir l’autorisation de tuer quelqu’un et, alors que je vendais des armes, je lui demandais de me fournir un pistolet. Quelque chose d’aigre et de désagréable me monta à la gorge. J’allumai une cigarette pour le ravaler.
    Finalement il répondit :
    — Je sais pas. Je crois. Donne-moi une minute.
    Il disparut dans une pièce voisine.

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