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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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poussière, puis on roula sur eux avec la camionnette. Quand on les ramassa, ils étaient fantastiques. Le mien était un peu trop sale à mon goût – j’aime l’ordre et la propreté –, mais je savais que l’aspect des blousons n’attirerait plus l’attention.
    Deuxièmement, il y avait Timmy. Il prit Slats à part et exigea d’être promu immédiatement au rang de Solo à part entière. Slats, qui chiquait du Copenhagen, répondit qu’il n’en était pas question. D’après lui, dans un souci d’authenticité, il fallait que Pops et lui restent prospects pendant deux ou trois mois. Timmy déclara que, dans ce cas, il finirait par envoyer Rudy à l’hôpital. Exactement comme je l’avais fait, Slats lui conseilla d’encaisser. Il ajouta qu’il demanderait à Rudy de se calmer, qu’il lui rappellerait que c’était une grosse affaire. Timmy affirma que ça n’allait pas. Slats cracha par terre et répondit que c’était tant pis.
    La réunion prit fin et on rentra. Notre maison de Phoenix n’était pas prête. Carlos et moi, on dormit à l’hôtel. Slats, Timmy et Pops rentrèrent chez eux… auprès de leur épouse, de leurs mômes, de leur chien et de tout. Avant de partir, Timmy prit discrètement un insigne central, une bande supérieure et une bande latérale de Nomads dans notre « réserve ». Il n’en parla à personne. Il rentra chez lui à trois heures du matin, monta silencieusement dans la chambre et réveilla sa femme.
    Timmy refusait d’être prospect. Des années d’infiltration au sein des gangs, parmi les délinquants sexuels et les revendeurs de drogue, lui donnaient des droits. Il avait plus d’expérience que nous tous en matière d’atteinte à la propriété – cambriolage, vol, violation de domicile. Il savait que, chez les Angels, les prospects étaient maintenus à ce rang pendant une année entière et qu’il lui faudrait probablement, pour que les apparences soient sauves, demeurer le prospect de Rudy pendant au moins trois mois, période généralement exigée par les autres clubs. De son point de vue, c’était inacceptable. Il savait qu’il serait plus efficace, au sein de Black Biscuit, s’il était membre des Solos à part entière.
    Sa femme s’était assise dans son lit et le regardait. Il lui montra son blouson, les insignes, et la supplia de les coudre. Pendant qu’elle s’exécutait, il fit du café.
    Le lendemain, Timmy arriva au Carré avec tous ses insignes. On prit ça à la blague. Rudy se mit en boule. Slats haussa les épaules et grogna :
    — Bon, au travail.
    Je donnai une claque dans le dos de Timmy, heureux qu’il soit mon équipier à part entière, et je dis :
    — Je suppose que c’est comme ça qu’on marche, nous, les Solos.
    — Foutrement vrai. Vite et droit au but.

8
 
JÉSUS HAIT LES GONZESSES
    1 er   août 2002
     
    Cinq jours après Too Broke, Bad Bob nous invita au clubhouse de Mesa.
    Il devait nous y attendre à vingt et une heures. On décida de se retrouver sur le parking d’une église de Gilbert, Arizona, ville engloutie par le développement tentaculaire de Phoenix. On avait tellement le trouillomètre à zéro, Pops, Carlos, Timmy et moi, qu’on était sur le point de chier dans notre froc. J’avais l’impression que notre passage à Too Broke datait de plusieurs mois. Rencontrer les Angels sous un auvent, dehors, pendant la journée, et prendre à moto leur chemin privé du 153 South LeBaron, couper le moteur, descendre puis entrer dans leur place forte en parpaings étaient deux choses très différentes.
    De nuit, en plus.
    J’étais certain que nous étions en train de nous prendre nous-mêmes au piège. Notre opération était peut-être trop risquée, et je me disais que Rudy était un trouduc camé haïssant les flics, qu’il voulait probablement qu’on se fasse buter. Nous savions qu’il suffit de peu pour qu’un agent infiltré finisse aussi mort qu’Elvis. Si nos estimations étaient mauvaises ou si nous nous étions montrés présomptueux, nous serions morts avant même d’avoir pu dire : monsieur le Hells Angel, c’est un honneur de… Évidemment, l’équipe de couverture donnerait l’assaut quelques minutes plus tard, mais elle ne pourrait qu’égaliser, laver au jet les morceaux de nos cerveaux collés aux murs et attacher une étiquette autour de notre gros orteil.
    On attendait Rudy assis autour d’une table de pique-nique, sous un acacia. Le soleil était couché,

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