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No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
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2002
     
    Le 25 fut une journée de remise à zéro. On remet à zéro quand on tente de consigner, dans un rapport aussi clair que possible, tout ce qui est encore frais dans le souvenir. Slats savait que nos activités nocturnes étaient chaotiques. Il tenait à ce que nous vidions notre mémoire avant de remettre ça.
    Le Carré bourdonnait d’activité. Cricket et Buddha travaillaient sur nos motos. Le technicien vérifiait le fonctionnement de nos magnétophones capricieux. D’autres gars analysaient des clichés et des casiers judiciaires, classaient des photos de surveillance dans les dossiers des suspects. On tapa nos rapports, Timmy et moi, puis on prépara la suite des opérations avec Slats, lequel nous annonça une bonne nouvelle : il était parvenu à obtenir JJ pour deux nuits. Elle prendrait place dans la camionnette de surveillance et pourrait se faire une idée de ce qu’on fabriquait. Elle n’avait pas été autorisée à prendre une part active à l’opération, mais Slats nous dit que, selon lui, le feu ne tarderait pas à passer au vert. Je dis :
    — Formidable !
    Au quartier général de Black Biscuit, l’ambiance était euphorique. Notre plan fonctionnait bien. C’était la première fois que l’unité obtenait des résultats dépassant les prévisions. Ma confiance augmentait et, comme j’étais l’un des principaux baromètres de l’opération, la confiance de toute l’équipe augmenta aussi.
    J’appelai Gwen après avoir rédigé les rapports. Ce que j’aurais voulu raconter ne l’intéressait pas. Le début de l’année scolaire de Dale se passait mal. Un problème en maths auquel je ne pris pas le temps de m’intéresser. Jack travaillait bien mais ne voyait pas son père aussi souvent qu’il l’aurait souhaité. Gwen était furax parce qu’elle en avait assez d’être la mère et le père. Elle était stressée. Je tentai de lui expliquer que je l’étais aussi. Je lui parlai un peu de ce que je faisais – elle savait que je m’efforçais d’infiltrer les Angels –, mais elle croyait que je passais tout mon temps à faire la fête, à traîner avec des femmes faciles, à rouler à moto et à m’amuser. Elle dit qu’elle avait besoin de temps pour faire le point. Je répondis que moi aussi, que ma vie n’était pas un lit de roses. Gwen ne pouvait pas entendre cela. Elle s’occupait de la famille avec beaucoup de dévouement, de cran, et j’étais ingrat. On ne s’est pas tout à fait raccroché au nez, mais on ne s’est pas non plus vraiment dit au revoir. Je ne parlai pas aux enfants.
    Ensuite, je discutai de Rudy avec Timmy, Slats et Cricket. Pendant les festivités du 24, Bad Bob m’avait demandé si j’avais des nouvelles de Rudy. J’avais fait ce que tout agent infiltré doit s’efforcer de faire lorsque c’est possible : j’avais dit la vérité, à savoir que je n’avais pas de nouvelles de Rudy et que je me faisais du souci. J’ajoutai qu’il s’en mettait plein le nez et qu’il avait disparu dans la nature. Bad Bob me demanda s’il fabriquait de la meth ; je répondis que je l’ignorais mais que, s’il fallait absolument que je donne une réponse, ce serait oui. Bob ne se faisait pas seulement du souci sur les problèmes de sécurité : opportuniste, il était toujours à la recherche de came. Cependant, le cas de Rudy paraissait vraiment l’inquiéter. Il me demanda si je prenais de la meth et je répondis qu’il n’en était pas question. À cette époque, Bad Bob avait vu les tatouages de mes pectoraux : GDJ à droite et DOA {36} à gauche. Il savait que GDJ signifiait God Damned Junkie {37} (en réalité, ces trois lettres étaient les initiales de Gwen, Dale et Jack) et que DOA représentait… ce que DOA représente toujours ; dans mon cas, le sigle rappelait que Brent Provestgaard était presque parvenu à faire de moi un cas de DOA quand il m’avait tiré dessus, au tout début de ma carrière. Le tatouage se trouve à l’endroit exact où la balle est sortie de ma poitrine. Cependant, je racontai à Bad Bob que DOA se rapportait au jour où j’avais fait une overdose et failli mourir. J’ajoutai que ces tatouages me rappelaient sans cesse de ne plus toucher à la came. Personne, Bad Bob compris, ne mit mon histoire en doute.
    Mais on parlait de Rudy.
    — Il faut que tu récupères Rudy.
    On décida de prendre le conseil de Bad Bob au pied de la lettre. Dès que l’occasion se présenterait, on

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