Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

No Angel

Titel: No Angel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jay Dobyns
Vom Netzwerk:
l’argent, ils furent contraints d’accepter. Ils demandèrent mille six cents dollars. Je chargeai JJ d’examiner les armes. Après les avoir regardées, elle hocha la tête d’un air très légèrement dubitatif ; je proposai mille cinq cents, pas plus. Ils répondirent que ça allait.
    Je dis que c’était chouette, les remerciai de m’avoir proposé les armes. Ils demandèrent s’ils pouvaient passer la nuit dans la maison et je répondis qu’il n’y avait aucun problème. Je les avertis qu’Eric Clauss y dormirait aussi. Ça ne les ennuyait pas. On retourna tous à l’Inferno dans la Mercury.
    La soirée se prolongea. Des gars prirent de la meth, d’autres s’endormirent. À un moment donné, je demandai à Smitty pourquoi ils baissaient la garde. Il répondit, à la fois soulagé et déçu :
    — Ces pédés viendront pas.
    On partit un peu après minuit. JJ monta derrière moi. Doug, Hank et Eric étaient seuls. Timmy et Pops prirent la Mercury. Je leur dis de ne pas partir à notre recherche si on ne rentrait pas… que nous ferions la fête ou aurions été arrêtés.
    C’était une blague. Tout le monde rit.
    Sur le chemin de la maison, dans une rue latérale obscure que nous avions prise justement pour éviter une confrontation, on eut droit à un contrôle de papiers.
    Les Angels en avaient l’habitude ; JJ et moi on fit comme si on était dans le même cas. Ils savaient à quoi s’attendre de la part des flics. D’une certaine façon, le harcèlement incessant de la police est un honneur et une fierté, même si, d’un autre côté, cela les fait tous – sans exception – râler.
    Mais ce soir-là il se produisit quelque chose d’étrange, quelque chose qu’ils n’avaient jamais vu.
    En règle générale, quand un groupe de motards appartenant à plusieurs clubs est arrêté et compte des Angels, les flics s’intéressent plus particulièrement à ces derniers. Tout le monde sait que c’est surtout des Angels qu’il faut se méfier. Il faut s’occuper d’eux en premier, sans leur laisser la moindre marge de manœuvre.
    Les flics criaient et les gyrophares tournaient. Un agent approcha derrière JJ. Quand il arriva à environ trois mètres de nous, il fit monter une cartouche dans la culasse de son fusil. Les jambes de JJ me serrèrent fort.
    On resta immobiles.
    Le bruit du fusil m’inquiéta. Peut-être, comme nous, avaient-ils attendu les Mongols pendant toute la soirée et, comme ils n’étaient pas venus, saisissaient-ils l’occasion de lâcher un peu la vapeur.
    Dans le mégaphone, une voix jeune et furieuse cria :
    — Bird, ne lâche pas le guidon tant qu’on ne t’en aura pas donné l’ordre. C’est compris ?
    J’acquiesçai. Je serrais les poignées de toutes mes forces. JJ était collée à moi comme un sac à dos.
    La voix dit aux Angels de rester sur leurs motos.
    Un jeune agent robuste m’ordonna de descendre de la mienne. Je fus séparé de JJ. Ils me conduisirent derrière leurs véhicules.
    Mains sur la tête.
    Croise les doigts.
    Croise les chevilles.
    Assis.
    Les menottes se refermèrent sur un de mes poignets, puis sur l’autre.
    Le jeune flic dit :
    — Faut que tu ôtes ton blouson.
    Je secouai les menottes.
    — Comment je suis censé faire ?
    — Merde, souffla-t-il.
    — En plus, même si je pouvais, je l’ôterais pas.
    Je savais que c’était stupide, mais je savais aussi que cela ferait bon effet sur les Angels alignés à quelques mètres.
    Le jeune flic me saisit par le bras et me fit lever.
    — Ta gueule. On va te photographier.
    — Bon. Je dirai pas « cheese ».
    Il serra mes menottes. Cela me fit mal.
    Il prit mes flingues et les donna à un de ses collègues. Un autre flic réalisa les clichés pendant qu’on me faisait pivoter : de face, de profil, de dos. Ce soir-là, je portais mon bouc en deux longues nattes et le flic à l’appareil photo dit :
    — Tu as l’air d’un putain de poisson-chat.
    Pendant ce temps, ils placèrent JJ de telle façon que je puisse les voir la fouiller. Elle ne portait pas de soutien-gorge et ils n’hésitèrent pas à poser les mains là où ils en avaient envie. Ils la fouillèrent à nouveau. Elle laissa faire. J’étais furieux, mais je ne pouvais pas intervenir.
    Après avoir pris les photos, ils me conduisirent jusqu’au trottoir et me dirent de m’agenouiller. J’y allai sous la menace d’un fusil chargé.
    — Bouge pas, faut qu’on parle à ta petite amie.

Weitere Kostenlose Bücher