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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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Elle est
trop parfaite pour être connue par fragments. L’architecture de mon château ne sera
pas jugée à partir d’une simple brique.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE
VII
     
    Accidents malheureux
     
     
     
    «   Eh
quoi ! je resterais pour être dénoncé,
    Arrêté,
voire chargé de chaînes ! »
    Werner [81] .
     
     
    Toute la journée du lendemain, ils restèrent ensemble tous les
trois. Mr Hale ne prenait la parole que lorsque ses enfants lui posaient des
questions et le forçaient, pour ainsi dire à revenir à la réalité présente. On ne
voyait ni n’entendait plus le chagrin de Frederick ; le premier paroxysme était
passé et maintenant, il avait honte de s’être ainsi laissé anéantir par l’émotion.
Bien que la douleur de perdre sa mère fût un sentiment réel et profond qui durerait
autant que sa vie, jamais plus il n’en parlerait. Margaret, qui avait été au premier
abord moins passionnée, souffrait davantage. Il lui arrivait d’avoir des crises
de larmes ; et même lorsqu’elle parlait de choses indifférentes, il y avait
chez elle une profonde tristesse qui se renforçait encore lorsque son regard se
posait sur Frederick, car elle pensait à son départ tout proche. Elle était heureuse
qu’il partît, à cause de son père, et bien qu’elle le regrettât fort pour sa part.
La terreur inquiète où vivait Mr Hale de voir son fils découvert et arrêté
excédait de beaucoup le bonheur qu’il tirait de sa présence. Sa nervosité s’était
accrue depuis la mort de sa femme, sans doute parce qu’il se préoccupait plus exclusivement
de son fils. Chaque bruit inhabituel le faisait sursauter ; et il n’était jamais
tranquille si Frederick n’était pas placé de façon à être hors de vue de toute personne
qui serait entrée dans la pièce. Vers le soir, il dit :
    — Tu accompagneras Frederick à la gare, Margaret ?
Je voudrai m’assurer qu’il est parti sans encombre. Tu pourras au moins me dire
qu’il est hors de Milton.
    — Certainement, papa. Cela me fera plaisir, si vous n’avez
pas d’objection à ce que je vous laisse seul.
    — Non, non ! Si tu ne me dis pas que tu l’as bel et
bien vu partir, je m’imaginerai toujours qu’il a été reconnu et arrêté. Et allez
à la gare de Outwood. Elle n’est pas plus loin d’ici, et beaucoup moins fréquentée.
Prenez une voiture pour y aller, cela réduira le risque qu’il soit vu. Quel train
prends-tu, Fred ?
    — Celui de six heures dix. La nuit sera presque tombée.
Alors, Margaret, que vas-tu faire ?
    — Oh, je me débrouillerai. Je suis devenue très courageuse
et très aguerrie. La route pour revenir à la maison est parfaitement éclairée la
nuit. La semaine dernière, je suis sortie beaucoup plus tard que cela.
    Lorsque les adieux de Frederick furent faits – ses adieux à sa
mère morte et à son père vivant, Margaret se sentit soulagée. Elle pressa son frère
de monter dans la voiture afin d’écourter une scène dont elle savait qu’elle était
très douloureuse pour son père, qui tint à accompagner son fils lorsqu’il alla voir
pour une dernière fois sa mère. En partie à cause de cette hâte et en partie à cause
des fréquentes erreurs du guide des Chemins de fer quant à l’heure de passage des
trains dans les petites gares, ils découvrirent en arrivant à Outwood qu’ils étaient
vingt minutes en avance. Le guichet n’était pas encore ouvert, si bien qu’ils ne
pouvaient même pas acheter le billet. Ils descendirent donc l’escalier qui menait
au niveau du sol, sous les voies de chemin de fer. Un large chemin couvert de cendrée
traversait en diagonale un champ bordant la voie ferrée, et ils le prirent pour
y faire les cent pas en attendant le train.
    Margaret avait passé le bras sous celui de son frère, et il lui
prit affectueusement la main.
    — Margaret, je vais consulter Mr Lennox sur les chances
que j’ai de me disculper afin de pouvoir revenir librement en Angleterre. C’est
avant tout pour toi que je le fais. J’ose à peine penser à la situation où tu te
trouverais s’il devait arriver quelque chose à mon père. Il semble terriblement
changé, et fort ébranlé. J’aimerais tant que tu puisses le convaincre de venir à
Cadix, pour de multiples raisons. S’il devait disparaître, que deviendrais-tu ?
Tu n’as ni parents ni amis auprès de toi. Nous avons curieusement peu de famille.
    Margaret faillit fondre en larmes en

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