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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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d’être retournée à Helstone, d’avoir revu un endroit qui pour
elle serait toujours le plus beau du monde ; mais qu’il était si étroitement
associé au passé, et surtout à ses parents, que si l’occasion devait s’en représenter,
elle n’aurait pas le courage de renouveler la visite qu’elle avait faite en compagnie
de Mr Bell.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE
XXII
     
    Un manque
     
     
     
    « Telle
une pâle musicienne, l’expérience,
    Tient
à la main le tympanon de la patience
    Et nous
joue l’incompréhensible mélodie
    De la
volonté de Dieu sur ses univers :
    Des accords
en mineur, tristes et indécis. »
    Mrs Browning [112] .
     
     
    Vers cette époque, Dixon, revenue de Milton, prit ses fonctions
de femme de chambre auprès de Margaret, apportant toutes sortes de nouvelles et
de ragots. Ainsi, elle raconta comment Martha était allée vivre chez Miss Thornton
lorsque celle-ci s’était mariée, avec un compte rendu des filles d’honneur, des
robes et des menus du jour de cette intéressante cérémonie. Comment les gens avaient
jugé trop fastueux le mariage organisé par Mr Thornton, car il avait perdu
beaucoup d’argent à cause de la grève et avait dû payer de fortes sommes pour les
contrats qu’il n’avait pu honorer ; comment certains objets mobiliers, que
Dixon chérissait depuis de longues années, s’étaient vendus très bon marché, ce
qui, d’après elle, était une honte quand on songeait à la richesse des gens de Milton ;
comment Mrs Thornton était passée un jour et avait fait deux ou trois bonnes
affaires, tandis que son fils, qui était venu le lendemain, avait manifesté un si
vif désir d’acquérir certains articles qu’il avait enchéri contre lui-même, au grand
amusement des spectateurs, de sorte que l’équilibre avait été rétabli, comme le
fit remarquer Dixon, car si Mrs Thornton avait payé trop peu, Mr Thornton,
lui, avait payé trop cher. Mr Bell avait envoyé toutes sortes d’instructions
difficiles à comprendre à propos des livres : il était si minutieux qu’il eût
mieux fait de venir lui-même, car les lettres créent toujours plus d’embarras qu’elles
n’en résolvent.
    Quant aux Higgins, Dixon n’avait pas grand-chose à en dire. Sa
mémoire avait un parti pris aristocratique, et lui faisait volontiers défaut lorsqu’elle
essayait de se rappeler les détails concernant ceux qui étaient placés plus bas
qu’elle dans la hiérarchie sociale. Nicholas allait fort bien, pensait-elle. Il
était venu plusieurs fois demander des nouvelles de Miss Margaret, et il était
le seul, hormis Mr Thornton, qui l’avait fait une fois. Mary ? Oh, naturellement,
elle se portait fort bien, cette grande bringue robuste et négligée ! Elle
avait entendu dire, à moins qu’elle ne l’eût rêvé, et il eût été curieux qu’elle
eût rêvé de gens tels que les Higgins, que Mary travaillait maintenant à la manufacture
de Mr Thornton car son père voulait qu’elle apprenne à faire la cuisine ;
mais ce qu’une pareille sottise pouvait vouloir dire, Dixon l’ignorait. Margaret
convint avec elle que cette histoire était assez incohérente pour ressembler à un
rêve. Cependant, il était agréable d’avoir quelqu’un avec qui parler de Milton et
de ses habitants. Non que Dixon fût très friande de ce sujet de conversation, qui
évoquait une partie de sa vie qu’elle préférait laisser dans l’ombre. Elle préférait
de beaucoup s’étendre sur les discours de Mr Bell, qui lui avaient suggéré
l’idée qu’il entendait faire de Margaret son héritière. Mais sa jeune maîtresse
ne l’encouragea pas à s’aventurer sur ce terrain et déjoua toutes les questions
insidieuses qu’elle put poser, même tournées sous la forme de soupçons ou d’affirmations.
    Pendant tout ce temps-là, Margaret était habitée par le désir
flou d’apprendre que Mr Bell avait fait l’un de ses voyages d’affaires à Milton.
Car il avait été bien entendu entre eux, lors de leur conversation à Helstone, que
l’explication souhaitée ne devait être donnée à Mr Thornton qu’oralement et
même alors, sans lui être imposée. Mr Bell était un assez piètre correspondant,
mais il écrivait de temps en temps des lettres longues ou courtes, comme l’envie
l’en prenait et, bien que Margaret ne fût pas consciente d’espérer quoi que ce fût
de précis en les recevant, elle éprouvait cependant toujours

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