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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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à vendre ; mais si vous estimez que ce terme n’est
pas correct, papa, je ne l’utiliserai plus. Mais, oh, maman, à propos de vulgarité
et de mauvais goût, il faut que vous vous prépariez à voir le papier de notre salon :
des roses bleues et roses avec des feuilles jaunes ! Et des moulures tellement
chargées tout autour du plafond !
    Mais lorsqu’ils s’installèrent dans leur nouvelle maison à Milton,
les exécrables papiers avaient disparu. Le propriétaire reçut leurs remerciements
avec calme et les laissa libres de penser qu’il s’était ravisé après avoir catégoriquement
déclaré qu’il ne retapisserait pas. Il n’était pas absolument indispensable de leur
avouer que s’il avait eu quelque réticence à changer les papiers pour le révérend
Mr Hale, inconnu à Milton, il n’avait été que trop heureux de le faire après
une seule réflexion cinglante de la part de Mr Thornton, le riche industriel.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE
VIII
     
    Nostalgie
     
     
     
    « Ah,
c’est chez moi, chez moi, chez moi,
    Chez
moi que je voudrais être...  » . [19]
     
     
    Il fallait bien les jolies tapisseries claires des chambres pour
réconcilier les Hale avec Milton. Il en eût fallu davantage – mais c’était impossible.
Les épais brouillards jaunes de novembre s’étaient installés ; et la vue de
la plaine dans la vallée, enserrée dans la courbe du fleuve, était masquée lorsque
Mrs Hale arriva dans son nouveau domicile.
    Depuis deux jours, Margaret et Dixon étaient à pied d’œuvre,
déballant et rangeant les affaires, mais à l’intérieur de la maison, tout semblait
encore en désordre. Et dehors, un épais brouillard montait même à l’assaut des fenêtres
pour pénétrer par chaque porte ouverte en volutes blanches de vapeur malsaine et
suffocante.
    — Oh, Margaret ! C’est ici que nous devons habiter ?
demanda Mrs Hale, au comble de la consternation.
    Le ton lugubre de cette question trouva un écho dans le cœur
de Margaret. Elle eut le plus grand mal à garder son sang-froid pour répondre :
    — Oh, mais les brouillards sont parfois bien pire à Londres !
    — Peut-être, mais tu savais que derrière le brouillard se
trouvait la capitale, et que tu y avais des amis. Ici, ma foi, ici, nous sommes
dans un désert. Oh, Dixon, quel trou !
    — Pour sûr, Madame, je suis persuadée qu’il causera votre
mort avant longtemps, et je sais bien qui... Non ! Miss Hale, ne soulevez
pas ça, c’est beaucoup trop lourd.
    — Mais non, Dixon, je vous remercie, répondit Margaret sur
un ton glacial. Ce que nous avons de mieux à faire pour maman, c’est de préparer
sa chambre pour qu’elle puisse se coucher. En attendant, je vais lui apporter une
tasse de café.
    Mr Hale, tout aussi découragé, vint chercher du réconfort
auprès de Margaret.
    — Margaret, je suis persuadé que cet endroit n’est pas sain.
Imagine que la santé de ta mère ou la tienne en pâtisse. J’aurais beaucoup mieux
fait d’aller m’établir dans un coin du pays de Galles. C’est vraiment épouvantable,
dit-il en s’approchant de la fenêtre.
    Il n’y avait aucune consolation à donner. Ils étaient installés
à Milton et devaient en supporter la fumée et les brouillards pendant une saison.
De fait, toute autre vie semblait exclue, comme par un épais brouillard de circonstance.
La veille encore, Mr Hale avait calculé la somme que leur avait coûtée le déménagement
et les quinze jours passés à Heston, et il s’était aperçu avec consternation que
leur petite réserve d’argent disponible avait presque entièrement fondu. Non !
Ils étaient là et devaient y rester.
    Le soir, lorsque Margaret prit conscience de cela, elle ressentit
le besoin de s’asseoir, hébétée de désespoir. L’air lourd, imprégné de fumée stagnait
dans sa chambre, qui occupait la longue saillie étroite à l’arrière de la maison.
La fenêtre, placée sur le côté de ce rectangle, donnait sur le mur aveugle d’une
saillie semblable, distante de moins de trois mètres, qui se dressait là, à travers
le brouillard, comme une grande barrière entre Margaret et l’espoir. À l’intérieur
de la pièce régnait la plus grande confusion car les deux femmes avaient consacré
tous leurs efforts à installer confortablement Mrs Hale dans sa chambre. Margaret
s’assit sur une caisse, dont l’adresse, elle s’en avisa soudain, avait été écrite
à Helstone – ce

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