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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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seulement passer voir s’il y a pour
moi une lettre ou un message de Mr Thornton, qui m’avait dit que s’il entendait
parler d’une maison, il me préviendrait. Après quoi, nous nous mettrons en route.
Nous garderons la voiture, c’est plus prudent, car sinon, nous risquerions de nous
perdre et d’être en retard pour attraper notre train cet après-midi.
    Mais aucune lettre n’attendait Mr Hale, et ils partirent
visiter des maisons. Ils ne pouvaient se permettre un loyer de plus de trente livres
par an. Dans le Hampshire, ils auraient eu pour cette somme une maison spacieuse
avec un jardin agréable, tandis qu’ici, il semblait hors de question de trouver
une maison avec les deux salons et les quatre chambres nécessaires. Ils visitèrent
toutes celles qui figuraient sur leur liste, et les rejetèrent l’une après l’autre.
Ils se regardèrent alors, consternés.
    — Il faut retourner voir la deuxième, je crois. Celle qui
se trouve à Crampton, c’est bien ainsi qu’on appelle ce faubourg ? Il y avait
trois salons. Vous vous souvenez que ce nombre nous a fait rire, comparé à celui
des chambres, trois aussi ? Mais j’ai trouvé une solution. La pièce du devant,
au rez-de-chaussée, pourra vous servir de bureau et sera aussi notre salle à manger
(pauvre papa !), car n’oubliez pas que maman doit avoir un salon aussi agréable
que possible ; or la pièce du devant, au premier, avec l’affreux papier rose
et bleu et la moulure assez chargée, avait réellement une belle vue sur la plaine,
avec la grande courbe du fleuve ou du canal, peu importe, en contrebas. Moi, je
pourrais occuper la petite chambre au fond, dans cette saillie du premier étage,
au-dessus de la cuisine, je crois ; maman et vous prendriez la chambre derrière
le salon, et le petit cabinet mansardé vous fera un très beau vestiaire.
    — Et où mettrons-nous Dixon et la fille qui aidera aux tâches
ménagères ?
    — Attendez une minute. Je suis déjà ébahie par les talents
d’organisatrice que je me découvre. Dixon aura... voyons, j’ai eu une idée tout
à l’heure... le salon de derrière. Je crois qu’elle en sera satisfaite. Elle ronchonne
tellement contre les escaliers à Heston. Quant à la fille, elle aura la mansarde
au-dessus de votre chambre. Qu’en pensez-vous ?
    — Ma foi, cela me semble satisfaisant. Mais les tapisseries,
quel mauvais goût ! Cette maison est surchargée, avec ces moulures très lourdes
et ces couleurs.
    — Tant pis, papa. Vous réussirez sûrement à force de diplomatie,
à convaincre le propriétaire de retapisser une ou deux pièces – le salon et votre
chambre à coucher, car c’est là que maman passera le plus de temps. Et votre bibliothèque
cachera une grande partie du papier aux motifs criards de la salle à manger.
    — Tu penses que cette maison est celle qui convient le mieux ?
Dans ce cas, il faut que j’aille voir tout ce suite ce Mr Donkin, à qui l’on
doit s’adresser, d’après l’annonce. Je vais te raccompagner à l’hôtel, où tu pourras
commander le déjeuner et te reposer. Quand le repas sera prêt, je serai de retour.
J’espère que je pourrai obtenir qu’on change les tapisseries.
    Margaret l’espérait aussi, mais elle n’en dit rien. Jusqu’à présent,
elle n’avait jamais été en contact avec des gens préférant la surcharge à la simplicité
et à la discrétion, conditions mêmes de l’élégance.
    Son père l’escorta jusqu’à l’hôtel, et la quitta au pied de l’escalier
pour aller voir le propriétaire de la maison sur laquelle ils avaient arrêté leur
choix. Comme Margaret posait la main sur la porte de leur salon, elle fut rejointe
par un domestique qui s’était précipité sur ses talons.
    — Je vous demande pardon, Madame. Monsieur est parti si
rapidement que je n’ai pas eu le temps de le prévenir. Mr Thornton est venu
juste après votre départ ; et comme j’avais compris d’après ce que m’avait
dit votre père que vous seriez de retour dans une heure, je le lui ai dit et il
est revenu il y a cinq minutes, en disant qu’il attendrait Mr Hale. Il est
dans votre salon, Madame.
    — Je vous remercie. Mon père ne va pas tarder, vous le préviendrez.
    Margaret ouvrit la porte et s’avança dans la pièce avec sa dignité
et son assurance coutumières. Elle n’éprouvait aucune gêne, ayant l’habitude de
se trouver en société. Quelqu’un était venu voir son père pour affaires ; et
comme

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