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Nord et sud

Nord et sud

Titel: Nord et sud Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Gaskell
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à dire pour la réconforter. Mrs Hale tourna
son visage vers le mur et resta parfaitement immobile, submergée par son désespoir
de mère. Aucune parole ne pouvait la consoler. Elle dégagea sa main de celle de
Margaret avec un petit geste d’impatience, comme si elle eût préféré être seule
avec le souvenir de son fils. Lorsque Mr Hale rentra, Margaret sortit de la
pièce, oppressée par le chagrin, sans voir le moindre espoir à l’horizon, de quelque
côté qu’elle se tournât.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
    CHAPITRE
XV
     
    Patrons
et ouvriers
     
     
     
    «   L’idée
entre en conflit avec l’idée ;
    Et du
choc entre glaive et bouclier
    Surgit
l’étincelle de vérité »
    W.S. Landor [35] .
     
     
    — Margaret, dit son père le lendemain, il faut que nous
rendions à Mrs Thornton sa visite. Ta mère ne se sent pas très bien ;
elle ne pense pas pouvoir marcher jusque là-bas. Mais toi et moi, nous irons cet
après-midi.
    Chemin faisant, Mr Hale s’enquit de la santé de sa femme
avec une sorte d’inquiétude voilée, que Margaret fut soulagée de voir enfin se manifester.
    — As-tu consulté le médecin, Margaret ? L’as-tu envoyé
chercher ?
    — Non, papa. Tu as dit que c’était pour moi qu’il viendrait,
or je me sentais très bien. Mais si seulement je connaissais un bon docteur, j’irais
chez lui dès cet après-midi pour lui demander de venir, car je suis sûre que l’indisposition
de maman est grave.
    Si elle disait la vérité en toute simplicité et sans ménagement,
c’était parce que son père avait complètement refusé de prendre en considération
ses craintes lorsqu’elle les avait exprimées. Mais il n’en était plus de même à
présent. Il répondit d’un ton accablé :
    — Crois-tu qu’elle cache une maladie ? Crois-tu que
ta mère soit vraiment très malade ? Dixon a-t-elle dit quelque chose ?
Oh, Margaret, je suis hanté par l’idée que notre installation à Milton l’a tuée.
Ma pauvre Maria !
    — Oh, papa, n’allez pas vous imaginer des choses pareilles,
dit Margaret, bouleversée. Elle n’est pas bien, c’est tout. Cela arrive souvent
qu’on se porte mal un certain temps, puis avec de bons conseils, on voit sa santé
s’améliorer et on retrouve toutes ses forces.
    — Mais est-ce que Dixon a dit quoi que ce soit à son sujet ?
    — Non ! Vous savez que Dixon adore faire des mystères
à propos de broutilles, et elle s’est montrée un peu évasive à propos de la santé
de maman, ce qui m’a plutôt alarmée, mais c’est tout. Sans raison, c’est probable.
Vous avez dit l’autre jour, papa, que j’avais trop d’imagination.
    — J’espère bien que c’est le cas. Mais ne pense plus à ce
que je t’ai dit l’autre jour. En ce qui concerne la santé de ta mère, je préfère
que tu laisses parler ton imagination. Ne crains pas de me faire part de tes impressions.
Je suis heureux de les entendre, même si l’autre jour, je suis sûr de t’avoir donné
le sentiment que j’étais contrarié. Nous demanderons à Mrs Thornton si elle
peut nous recommander un bon docteur. Nous ne gaspillerons pas notre argent en nous
adressant à un médecin qui ne serait pas hors pair. Attends, c’est dans cette rue
que nous devons tourner.
    A en juger par son aspect extérieur, on ne se serait pas attendu
à trouver là une maison assez grande pour être celle de Mrs Thornton. En voyant
son fils, il était difficile de se représenter le type de maison où il pouvait habiter ;
mais inconsciemment, Margaret s’était figuré que Mrs Thornton, avec sa haute
taille, sa silhouette massive et ses beaux vêtements, devait vivre dans une demeure
qui lui ressemblait. Or Marlborough Street se composait de longues rangées de petites
maisons avec çà et là un mur aveugle ; du moins était-ce tout ce qu’ils pouvaient
en voir à partir de l’endroit où ils avaient tourné.
    — Il m’a dit qu’ils habitaient Marlborough Street, j’en
suis certain, dit Mr Hale d’un air fort perplexe.
    — Peut-être est-ce l’un des domaines dans lesquels il se
soucie encore d’être économe, et peut-être habite-t-il une toute petite maison.
Mais il y a beaucoup de gens par ici, et je vais me renseigner.
    En conséquence, elle posa la question à un passant, qui l’informa
que Mr Thornton vivait tout près de l’usine. On lui indiqua la loge du portier,
à l’extrémité du long mur aveugle qu’ils avaient remarqué. La

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