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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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Russie tsariste : ce deuxième trio s’appelle « la Triple Entente ».
    Repères
    – 1914 (28 juin) : assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand
    – 1914 (28 juillet) : déclaration de guerre de l’Autriche-Hongrie à la Serbie ; puis entrée dans la guerre par le jeu des alliances de la Russie, l’Allemagne, la France et l’Angleterre
    – 1916 : « l’enfer de Verdun » ; offensive anglaise de la Somme
    – 1917 (avril) : entrée en guerre des États-Unis ; décembre : armistice signé entre les bolcheviques russes et l’Allemagne
    – 1918 (11 novembre) : armistice, fin de la Première Guerre mondiale
    Sans cesse, les rivalités entre toutes ces nations font trembler la paix. Souvent, les causes des crispations sont lointaines. La France et l’Allemagne rêvent toutes deux de mettre la main sur le Maroc. Par deux fois, en 1905 et en 1911, elles frôlent la guerre. Dans le Sud-Est de l’Europe, les Balkans sont un baril de poudre dont d’innombrables artificiers tiennent les mèches. La lente décomposition du vieil Empire ottoman, qui contrôlait jadis toute la région, y a réveillé les appétits. En 1912, en 1913, pour augmenter leur territoire ou jouer leur survie, les États et peuples locaux, bulgares, grecs, monténégrins, albanais, turcs, se sont affrontés plusieurs fois avec une rare atrocité dans des conflits que les chancelleries ont bien du mal à suivre : les alliances ne cessent de s’y renverser. D’autres grandes puissances sont à l’affût. La Russie rêve d’un accès aux mers chaudes. Elle soutient son allié local, le royaume de Serbie, qui aimerait fédérer sous sa coupe tous les « Slaves du Sud » qui peuplent les provinces s’étendant le long de l’Adriatique. Certaines appartiennent à l’Autriche-Hongrie. En 1908, l’empire de François-Joseph en a annexé une nouvelle, prise à l’Empire ottoman : la Bosnie-Herzégovine. Le 28 juin 1914, son héritier l’archiduc François-Ferdinand y est en visite officielle, il parade dans Sarajevo, sa petite capitale. Un extrémiste serbe de Bosnie tire plusieurs coups de feu sur la voiture découverte de l’Autrichien honni. L’héritier et sa femme sont tués. Le monde est au bord du gouffre. Il ne le sait pas encore.
    Des faits-divers sanglants dans les Balkans, les journaux de l’époque en sont pleins à intervalle régulier. Celui-là aurait pu n’être qu’un parmi d’autres. Par une mystérieuse alchimie, il va embraser l’Europe tout entière et l’entraîner dans la plus monstrueuse des guerres que l’humanité ait jamais connues. Pas grand monde n’aimait l’archiduc à Vienne, mais peu importe, l’Autriche-Hongrie se sert du prétexte pour régler ses comptes avec la Serbie : elle exige de Belgrade des châtiments exemplaires et le droit d’aller enquêter elle-même dans ce pays, sans quoi il y aura la guerre. Ultimatum le 23 juillet. Belgrade ne peut l’accepter. Le 28, la guerre est donc déclarée par l’Autriche-Hongrie à la Serbie. Par solidarité, les Russes se rangent au côté des Serbes : ils mobilisent contre l’Autriche-Hongrie, que l’Allemagne soutient en mobilisant le 1 er  août contre les Russes, puis en déclarant la guerre à la France, parce qu’elle déclare soutenir la Russie. C’est le billard fatal. Il ne manque dans le jeu que l’Italie, qui reste neutre, et l’Angleterre, qui fait tout pour arrêter cette escalade et n’y parvient pas. Le 3 août, l’Allemagne applique le plan de bataille qu’elle a prévu de longue date et entre en Belgique, pour contourner les Français par le nord. Le viol de la neutralité belge est, pour Londres, un casus belli sans appel. Voilà le Royaume-Uni dans la mêlée.
    Pourquoi cela a-t-il dégénéré cette fois plutôt qu’une autre ? Le saura-t-on jamais ? Après guerre a prévalu la version des vainqueurs. Elle était simple : tout était de la faute de l’Allemagne, qui avait poussé l’Autriche au pire, et s’était servi du conflit avec les Serbes comme d’un prétexte pour assouvir le bellicisme inné de son État-Major et de ses classes dirigeantes. La thèse n’est pas à exclure sans appel. De nombreux généraux, de nombreux dirigeants allemands étaient des militaristes forcenés. Posons-nous néanmoins la question : dans quel État-Major, dans quelle classe dirigeante n’y en avait-il pas ? Partout en Europe, des bellicistes rêvaient pareillement de ce

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