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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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Terre sainte
    – 1270 : huitième croisade, mort de Saint Louis devant Tunis
    – 1291 : chute de Saint-Jean-d’Acre, fin de la présence franque en Orient

    Dès l’année suivante, depuis le Nord du royaume de France, depuis l’Empire, la basse Lorraine ou la Champagne, derrière un prédicateur enflammé nommé Pierre l’Ermite, ou un autre nommé Gautier Sans Avoir, des dizaines de milliers de pauvres gens, des paysans, des artisans, des gens de peu, laissent les champs, l’atelier, le village et le rien qu’ils possèdent pour se mettre en branle. Ils se ruent sur la vallée du Rhin, commettent au passage les pires violences sur tous les Juifs qu’ils croisent et qui refusent de se convertir, arrivent en Hongrie, massacrent des Hongrois, pillent Belgrade, arrivent devant les murs de Constantinople d’où l’empereur, effrayé, a tôt fait de les chasser, et s’en vont mourir de soif ou sous les coups des Turcs dans les déserts d’Anatolie. Quelques mois plus tard, des seigneurs aussi enflammés mais mieux armés, entraînant une troupe considérable, arrivent à leur suite et déferlent sur un Proche-Orient littéralement médusé et incapable de résister à ce choc. Les Francs, comme on les appelle, conquièrent Édesse, Antioche, Tripoli et prennent bientôt Jérusalem (15 juillet 1099). Partout, ils fondent principautés et royaumes, et s’installent sur leur nouvelle terre.
    Mais dès 1144, Zenghi, l’émir de Mossoul, reprend Édesse. Les Francs d’outre-mer appellent au secours. Cela vaut une deuxième croisade.
    Plus tard, en 1187, après avoir défait les Francs à Hattin, le sultan Saladin reprend Jérusalem. Voilà un but tout désigné pour la troisième croisade. C’est l’histoire.

    Une déferlante de riches et de pauvres, de princes et de petites gens
    On prend des villes, la nouvelle arrive en Europe, qui festoie. On en perd, l’Europe s’émeut, les papes prêchent, de nouvelles troupes s’embarquent. On se bat, on se massacre, on se replie, on ré-avance. Cela durera deux siècles. Durant ce temps, on a entendu à Vézelay un futur saint, Bernard de Clairvaux, prêcher de sa voix d’or une des expéditions – la deuxième croisade. On a vu passer par les ports de la côte de Palestine, ou sur les sables des déserts d’Orient, des empereurs – Frédéric Barberousse, qui se noie en traversant une rivière – et des rois – Louis VII, ou plus tard Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste. Des princes et des petites gens qui viennent chercher la rémission de leurs fautes et leur assurance pour le paradis, comme le pape l’a promis à ceux qui prennent la croix. Et des cadets de famille qui rêvent de la gloire, des terres et de la fortune qu’on leur refuse chez eux. On a créé, pour défendre cet Orient latin, des ordres armés, les chevaliers Teutoniques, les Templiers, les Hospitaliers, qui ont dressé des forteresses si imposantes et si solides qu’on les visite encore aujourd’hui, en Syrie, au Liban. On a vu d’autres pauvres gens, d’autres rois, d’autres guerres, d’autres massacres répondant à des massacres, et on en est arrivé au terme de l’aventure. En 1270, Saint Louis, sur le chemin de sa seconde croisade, meurt devant Tunis. On ramène ses saintes entrailles à Paris pour les offrir à la vénération des foules. C’est la dernière fois qu’un morceau de roi fait le voyage entre l’Orient et l’Occident. Les grands s’en sont lassés, ils n’iront plus. Dans les années 1290, les dernières places fortes franques sont reprises par les musulmans. Les derniers moines-soldats réembarquent pour aller ailleurs combattre pour leur salut. Seule dans la région l’île de Chypre restera longtemps une petite principauté latine. Les croisades ne sont plus, fermez le ban et tournez la page, ce chapitre de notre histoire est clos.

    Dans ce livre, j’aurais pu en rester là. Que dire encore ? Ou plutôt que dire de différent de ce qu’on peut lire dans tant d’ouvrages remarquables écrits sur le sujet. On trouve tout, dans cette bibliographie abondante, des vieux grimoires et des thèses d’État, des petites synthèses admirablement faites 1 et même le point de vue qui nous manqua si longtemps, magnifiquement mis en forme par Amin Maalouf, dans un de ses ouvrages les plus célèbres, Les Croisades vues par les Arabes 2 . Qu’ajouter, surtout, quand tout le monde, catholiques et incroyants, historiens de droite comme de

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