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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Reynaert
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« sacerdoce universel ». Tout ce qui n’est pas dans les Évangiles, comme le culte des saints, la dévotion à la Vierge ou la messe, est à jeter aux oubliettes.
    On le voit, la doctrine nouvelle est d’une audace extrême, elle jette à bas le catholicisme tout entier. D’autres avant Luther ont tenté parfois d’avancer des idées aussi risquées. Le petit moine bénéficie d’un avantage que ne connaissent que rarement les révolutionnaires : parmi les nombreux chrétiens avides de changement et de pureté qui se sentent séduits par ses thèses figurent quelques personnages puissants, prêts à le protéger. Un grand nombre de nobles de l’Empire adhèrent très vite à cette doctrine antiromaine. Beaucoup le font par conviction religieuse. Beaucoup y voient aussi le moyen radical d’en finir avec l’emprise scandaleuse à leurs yeux de la papauté sur les riches abbayes allemandes, dont les bénéfices sont toujours attribués à des familles italiennes qui n’y mettent jamais les pieds.

    En 1529, lors d’une des réunions des grands du Saint Empire que l’on appelle la « diète de Spire », Ferdinand, le frère de Charles Quint, ordonne qu’on en revienne aux saines pratiques de la foi et qu’on rétablisse partout la messe comme on doit la faire. Des princes allemands refusent et « protestent » de leurs convictions luthériennes, c’est-à-dire, dans la langue de l’époque, qu’ils les « affirment » ( pro-testare , témoigner publiquement). Le « protestantisme » est né.
    En cinquante ans, il va changer le visage du monde occidental. D’autres réformateurs viendront après Luther, comme le Français Jean Calvin, encore plus radical et intransigeant, qui fera de Genève, la ville où il a trouvé refuge, la « Rome protestante ». Partout les idées nouvelles chamboulent la carte politique. Chaque pays au cours du xvi e  siècle trouvera à ce défi des réponses particulières.
    En 1555, le vieux Charles Quint, épuisé, après avoir fait tout ce qu’il pouvait pour en finir avec ce qu’il considère comme une horrible hérésie, concède à l’Empire la « paix d’Augsbourg » pour éviter le pire, c’est-à-dire la guerre civile. Partout on appliquera désormais l’adage : cujus regio, ejus religio , c’est-à-dire littéralement « dans le pays du prince, la religion du prince ». En clair, c’est lui qui décidera du culte que l’on pratiquera dans ses États, les sujets n’ont qu’à suivre ou à s’exiler.
    La Suisse est divisée, certains cantons restent catholiques, Genève suit Calvin, et Zurich, Zwingli, un autre réformateur. En Suède, le roi Gustave Wasa a été le premier à faire basculer son pays tout entier du côté protestant. L’Écosse devient calviniste. L’Angleterre mitonne une tambouille qui n’est qu’à elle. Henri VIII combat avec ferveur le luthérianisme dès son apparition. Mais il rompt avec Rome sur une question très temporelle : il veut pouvoir divorcer de sa première épouse pour épouser la deuxième et le pape refuse l’annulation du mariage. Lui aussi rompt donc avec le pape, mais garde les rites catholiques au sein d’une Église dont il se déclare le chef suprême, c’est l’anglicanisme . Les petits États italiens restent attachés à Rome, tout comme l’Espagne au catholicisme le plus austère, sous la poigne de fer du fils de Charles Quint, Philippe II. Sans aucun doute, la France aurait suivi cette voie, si le destin n’avait soudain frappé de sa pointe acérée…

    À François I er a succédé son fils Henri II (né en 1519, règne en 1547, meurt en 1559). Comme son père, il n’a pas hésité, dans sa politique étrangère, à s’allier à des princes protestants pour contrer Charles Quint. Comme son père, il est, pour ce qui est des affaires intérieures, d’une intransigeance catholique absolue. C’est une des raisons pour lesquelles il a enterré définitivement toute prétention italienne et terminé la guerre avec les Habsbourg qui durait depuis quarante ans (traité du Cateau-Cambrésis, 1559). Il veut avoir les mains libres pour « extirper l’hérésie » déjà très répandue dans son royaume. Il faut croire qu’un dieu (mais lequel ?) hésitait à le laisser faire. En juin 1559, on donne des fêtes. C’est là où vient la pointe : le roi reçoit, au cours d’un tournoi, un coup de lance accidentel dans l’œil et meurt. Il laisse quatre fils, dont trois

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