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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ils passèrent la brèche, il y eut
le long de l’escalier la furieuse dégringolade d’une foule, et, en
haut, une voix rauque rugissait :
    – Tuez ! Tuez ! Puisqu’ils
n’ont pas voulu mourir de faim, qu’ils meurent par le fer ! À
mort !…
    – À mort ! tourna Le Royal. Sautons
ensemble, prévôt !
    Il approcha la mèche du tonneau !…
Bouracan ne broncha pas ! Seulement, il ferma les yeux…
    – La poudre ! La poudre !…
    Une clameur d’épouvante, le long de
l’escalier. Une bousculade frénétique ! Des gens qui se
poussaient, se frappaient !
    – La foudre ! rectifia Le Royal, qui
se dressa. En avant !…
    L’escalier était libre. Plus personne. Une
fuite là-haut. Des cris désespérés. Partout, la course de gens qui
se fussent mordus, pour fuir plus vite. Roncherolles se ruait à la
chambre de Florise, dont il défonçait la porte. Les gens d’armes du
poste se jetaient dans la rue.
    Et tandis que la panique se propageait, le
groupe fantastique faisait son apparition dans la cour d’honneur et
marchait au portail grand ouvert : Le Royal de Beaurevers en
tête, sa mèche allumée à un pouce de la mèche du tonneau !
Puis, Bouracan, le tonneau sur l’épaule, portant la mort. Puis
Strapafar, Trinquemaille. Corpodibale, poignard à la main, serrée
derrière Bouracan. Et ils traversèrent la cour, où pesait un
silence terrible.
    Une douzaine d’hommes qui n’avaient pas eu le
temps de fuir s’aplatirent et les regardèrent passer, les yeux
fixés sur la mèche. Et, sur le perron, venait d’apparaître le grand
prévôt emportant sa fille dans ses bras. Et Florise regarda le
groupe… et quelque chose comme un sourire passa sur ses lèvres.
    Hors de l’hôtel, dans la rue où des gens
couraient dans l’ombre du soir, les cinq truands s’arrêtèrent une
seconde.
    – Allons ! Bouracan, fit
tranquillement Le Royal, dépose la foudre.
    Bouracan laissa tomber le tonneau sur le sol.
Et tous les cinq s’élancèrent. Quelques secondes plus tard, ils se
faufilaient dans un lacis de ruelles, et, hors d’atteinte,
s’arrêtaient pour respirer. Bouracan soufflait à vastes
poussées.
    – Tu n’as pas eu peur ? lui demanda
Le Royal.
    Bouracan essuya sa face, secoua la tête, et
dit :
    – J’ai soif !…

IV – UNE FEMME INCONNUE PARLE À
BEAUREVERS
    Vers l’heure nocturne où Catherine de Médicis,
Montgomery et Lagarde tenaient le formidable conciliabule que nous
avons relaté, vers ce moment où le capitaine des gardes
d’Henri II renvoyait l’escadron de fer et où Lagarde donnait
rendez-vous à ses hommes à l’auberge de
l’Anguille-sous-Roche,
Le Royal de Beaurevers et ses quatre
compagnons se trouvaient dans un taudis de la Cour des Miracles.
Ils s’étaient réfugiés là pour y attendre la nuit noire, pour y
trouver des vêtements destinés à remplacer ceux que la bagarre, à
leur arrivée, à l’hôtel Roncherolles, avait mis en lambeaux ;
enfin, pour y acheter des armes.
    Ils n’avaient pas un sol à eux cinq. Mais le
nom de Royal suffisait pour inspirer confiance. Une heure après,
ils se trouvaient habillés, équipés, armés et en sûreté dans cette
Cour des Miracles où le guet n’eût pas mis les pieds pour tout l’or
du monde.
    Ils s’étaient alors terrés dans un de ces
bouges ouverts à tout mauvais garçon, et Le Royal s’était jeté tout
habillé sur un grabat. Il ferma les yeux. Les quatre sacripants
attendirent dans une pièce voisine autour d’une outre. Tantôt l’un,
tantôt l’autre allait voir s’il s’éveillait. Bouracan, ainsi,
entendit Le Royal qui murmurait :
    – 
Ma besogne a-t-elle donc toujours
été horrible ?…
    – Il rêfe qu’il manche mal, dit Bouracan
revenu à sa place. Il dit : c’être horriple. Gu’est-ce gue che
fus ragontais ?
    – Tu en étais, dit Corpodibale, au moment
où la patrouille fut attaquée par des royalistes pendant la guerre
de Flandre.
    – Ya ! dit Bouracan. (Et il continue
un récit commencé – récit que nous traduisons en clair pour cette
fois). Donc, les gens de France étaient une vingtaine. Nous,
Impériaux, trente. L’on commence à s’égorger. Parmi eux, il y avait
un diable qui faisait de la besogne pour dix. Si bien, que, après
dix minutes de combat, les royalistes sont vainqueurs. Les nôtres
s’enfuient et laissent une douzaine de morts. Moi, j’étais dans le
tas. Comme je remuais encore, dix royalistes s’élancent pour
m’achever.

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