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Nostradamus

Nostradamus

Titel: Nostradamus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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pour nous la mort
la plus bénigne : par la faim et par la soif !
    Trinquemaille fit un signe de croix ;
Bouracan s’assit en pleurant ; Corpodibale et Strapafar
dirent :
    – Si nous creusions des fosses ?
    – Sac à vin ! hurla Le Royal. Et
savez-vous pourquoi nous sommes encore dans cette auberge de la
mort au lieu d’être dehors à faire damner le grand
prévôt ?
    Il allait raconter l’intervention de Florise.
Il songea :
    – Pauvres bougres ! Pourquoi leur
mettre au cœur ce remords de leur bonne ripaille ?
    Il reprit tout attendri :
    – Puisqu’il n’y a plus rien à boire ici,
ni à manger, allons-nous-en chez Myrta, à
l’Anguille-sous-Roche !
    Il y eut une acclamation frénétique, ces
hommes trouvaient toute naturelle cette idée de sortir de ces caves
où ils étaient scellés comme dans la tombe, et qui, sans aucun
doute, étaient gardées à chaque issue.
    – Allons-nous-en, fit Bouracan.
    – Oui ! Allons-nous-en !
crièrent les trois autres.
    – Partons donc, dit Le Royal. Mais par
où ?
    La question leur fut un coup de massue. Vingt
fois déjà, ils avaient tenté soit de soulever la trappe, soit
d’enfoncer la porte de la galerie. Sur la trappe, on avait dû
accumuler des blocs de pierre. Quant à la porte, il eût fallu
l’éventrer à coups de hache…
    – Je sais comment il faut sortir d’ici,
dit alors Le Royal.
    Ils tressaillirent. Ses yeux jetaient des
lueurs. Il continua :
    – Voici à peu près le huitième jour que
nous sommes dans cette tombe. Dans quelques heures, affaiblis, nous
serons incapables de prendre une résolution. Il faut mourir tout de
suite, ou sortir comme des lions quittent leur antre. Êtes-vous
prêts à mourir, s’il le faut ?
    – Oui, dirent-ils avec une farouche
fermeté.
    – Ça va bien. Voici : nous n’avons
plus d’autres armes que nos poignards : il s’agira d’en jouer
proprement, si cela devient nécessaire.
    Tous les quatre tirèrent leurs poignards.
    – Pas toi, Bouracan. Rengaine.
    Bouracan obéit sans essayer de comprendre.
    – Voici mon arme, à moi ! reprit Le
Royal.
    Et il montra une sorte de cordelette d’environ
deux pieds.
    – Ça ! bégaya Trinquemaille. Mais…
c’est une mèche !…
    – J’ai mis trois jours à la fabriquer
avec de la poudre…
    – De la poudre !…
    – La poudre du tonneau qui faisait
vis-à-vis aux barils,
et j’ai mis une serrure à la porte de la
galerie.
    – Une serrure ! balbutièrent-ils,
ivres de terreur.
    – Et qui fonctionnera. Quand la porte
sera ouverte,
je sortirai le premier. Derrière moi,
Bouracan. Derrière Bouracan, vous trois. Tuez tout ce qui voudra
approcher de Bouracan.
    Ils ne comprenaient pas. Mais ils savaient que
cela allait être effroyable. Le Royal leur apparaissait en cette
étrange minute comme le génie de la foudre. Ils étaient terrifiés,
pétris d’admiration, et contents de mourir avec lui, s’il
mourait !
    – Attention ! reprit Beaurevers. Je
vais
ouvrir la porte.
Il est possible qu’en s’ouvrant,
elle nous tue. Ton briquet, Trinquemaille. Ne bougez pas d’ici…
    Il s’élança. L’instant d’après, au loin, ils
l’entendirent qui battait le briquet. Puis ils perçurent comme un
bruit soyeux qui fusait. Et presque aussitôt, Le Royal fut près
d’eux, la mèche allumée à la main.
    – Voilà, dit-il, la
serrure
fonctionne.
La porte va s’ouvrir.
    Le Royal avait creusé une mine sous la
porte ! Il l’avait bourrée de poudre ! Et, à cette mine,
il venait de mettre le feu au moyen d’une traînée, qui, à cet
instant, pétillait !…
    – Bouracan, empoigne-moi ce tonneau sur
tes épaules !…
    Bouracan saisit dans ses bras puissants le
tonneau encore presque plein de poudre, et le plaça sur son
épaule.
    – Vous trois, derrière le
tonneau !…
    Ils obéirent, prêts à sauter !… Car ils
avaient compris. Sur la face antérieure du tonneau, ils avaient
entrevu une mèche qui pendait ! Le Royal s’était placé près de
cette mèche !… Et il n’avait qu’à y mettre le feu pour tout
faire sauter, hommes, caves, hôtel !… Dans le même instant,
une détonation ébranla les voûtes… il y eut un effondrement de
plâtras, une fumée opaque. La porte avait sauté !…
    – Nous ne sommes pas écrasés, dit
Beaurevers. En avant !
    Ils s’avancèrent, franchirent la porte
éventrée et s’engagèrent dans une galerie au bout de laquelle il y
avait un escalier. Au moment où

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