Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
légère, et parmi les derniers, le général de brigade Valentin et le colonel Expert.
Le vice-roi fait une mention particulière des généraux Grenier, Montbrun, Serras et Danthouard. La division italienne Severoli a montré beaucoup de précision et de sang-froid.
Plusieurs généraux ont eu leurs chevaux tués ; quatre aides-de-camp du vice-roi ont été légèrement atteints. Ce prince a été constamment au milieu de la plus grande mêlée. L'artillerie commandée par le général Sabatier, a soutenu sa réputation.
Le champ de bataille de Raab avait été dès long-temps reconnu par l'ennemi, car il annonçait fort à l'avance qu'il tiendrait dans cette belle position. Le 15, il a été vivement poursuivi sur la route de Comorn et de Pest.
Les habitans du pays sont tranquilles, et ne prennent aucune part à la guerre. La proclamation de l'empereur a mis de l'agitation dans les esprits. On sait que la nation hongroise a toujours désiré son indépendance. La partie de l'insurrection qui se trouve à l'armée avait déjà été levée par la dernière diète ; elle est sous les armes et elle obéît.
Vienne, 20 juin 1809.
Vingtième bulletin de la grande armée.
Lorsque la nouvelle de la victoire de Raab arriva à Bude, l'impératrice en partit à l'heure même, ainsi que tout ce qui tenait au gouvernement.
L'armée ennemie a été poursuivie pendant les journées du 15 et du 16 ; elle a passé le Danube sur le pont de Comorn. La ville de Raab a été investie. On espère être maître sous peu de jours de cette place importante. On a trouvé dans les faubourgs des magasins assez considérables.
On a pris le superbe camp retranché de Raab, qui pouvait contenir cent mille hommes. La colonne destinée à le défendre n'a pu s'y introduire ; elle a été coupée.
Un courrier venant de Bude, a été intercepté. Les dépêches écrites en latin, dont il était porteur, font connaître l'effet qu'a produit la bataille de Raab.
L'ennemi inonde le pays de faux bruits ; cela tient au système adopté pour remuer les dernières classes du peuple.
M. de Metternich est parti le 18 de Vienne. Il sera échangé entre Comorn et Bude, avec M. Dodun et les autres personnes de la légation française.
M. d'Epinay, officier d'ordonnance de S.M., est arrivé à Pétersbourg. Il a passé au quartier-général de l'armée russe. Le prince Serge-Galitzin est entré en Galicie le 3 de ce mois, sur trois colonnes ; savoir, celle du général Levis par Drohyezim ; celle du prince Gortszakoff par Therespold, et celle du prince Suwarow par Wlodzimirz.
Vienne, 22 juin 1809.
Vingt-unième bulletin de la grande armée.
Un aide-de-camp du prince Joseph Poniatowski est arrivé du quartier-général de l'armée du grand-duché. Le 10 de ce mois le prince Serge Galitzin devait être à Lublin et son avant-garde à Sandomir.
L'ennemi se complaît à répandre des bulletins éphémères, où il rapporte tous les jours une victoire : selon lui, il a pris vingt mille fusils et deux mille cuirasses à la bataille d'Esling. Il dit que le 21 et le 22 il était maître du champ de bataille. Il a même fait imprimer et répandre une gravure de celle bataille, où on le voit enjambant de l'une à l'autre rive, et ses batteries traversant les îles et le champ de bataille dans tous les sens. Il imagine aussi une bataille, qu'il appelle la bataille de Kitsée, dans laquelle un nombre immense de Français auraient été pris ou tués. Ces puérilités, colportées par de petites colonnes de landwehrs comme celle de Schill, sont une tactique employée pour inquiéter et soulever le pays.
Le général Maziani qui a été fait prisonnier à la bataille de Raab, est arrivé au quartier-général. Il dit que, depuis la bataille de la Piave, l'archiduc Jean avait perdu les deux tiers de son monde ; qu'il a ensuite reçu des recrues qui ont à peu près rempli les cadres, mais qui ne savent pas faire usage de leurs fusils. Il porte à douze mille hommes la perte de l'archiduc Jean et du Palatin à la bataille de Raab. Selon le rapport des prisonniers hongrois, l'archiduc Palatin a été le premier dans cette journée à prendre la fuite.
Quelques personnes ont voulu mettre en opposition la force de l'armée autrichienne à Esling, estimée à quatre-vingt-dix mille hommes, avec les quatre-vingt mille hommes qui ont été faits prisonniers depuis l'ouverture de la campagne ; elles ont montré peu de réflexion.
L'armée autrichienne est entrée en
Weitere Kostenlose Bücher