Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
Vom Netzwerk:
immédiatement : « Il est difficile
de croire que même le plus ardent catholique soit offensé parce qu’un homme aux
croyances religieuses inconnues fut enterré comme un catholique pour sauver des
milliers de vies et pour assurer le succès du débarquement en Sicile. »
Les dossiers Mincemeat restèrent en sa possession jusqu’à ce que le ministre
revienne à la raison : « Je ne vois pas pourquoi je devrai rendre ma
copie. »
    Après des mois de luttes, les autorités cédèrent
partiellement. Dans une lettre adressée à John Godfrey, Montagu écrivit :
« J’ai forcé Shinwell à accepter que s’ils ne poursuivent pas Duff Cooper,
ils doivent m’autoriser à publier… Shinwell me donna son accord. »
    Le marché fut conclu mais assorti de quelques
conditions : Montagu doit écrire les grandes lignes de son récit,
soumettre le manuscrit terminé pour contrôle et « considérer avec
bienveillance les suggestions de modification ». Il se mit immédiatement à
l’écriture. Dans un premier temps, il envisagea un long article de magazine et
contacta l’éditeur de Life , qui était enthousiaste. En avril 1951,
il termina sa première ébauche de plan. Mais il hésitait, se demandant s’il
serait « malvenu de publier ».
    Entre-temps, un journaliste entreprenant, nommé Ian Colvin,
qui avait travaillé à Berlin avant la guerre et qui allait devenir rédacteur
adjoint au Daily Telegraph , avait entendu des rumeurs selon lesquelles
l’ Opération Heartbreak n’était pas purement fictive et il avait commencé
à enquêter. En 1952, le journal d’Erwin Rommel fut publié. Le maréchal y
racontait qu’il avait été envoyé en Grèce peu après le débarquement en Sicile
pour résister à une attaque attendue. Une note de bas de page, écrite par Basil
Liddell Hart, faisait allusion au lien avec l’histoire racontée dans Opération
Heartbreak . D’après Montagu, Ian Colvin « partit en Espagne
sur-le-champ » et se mit à poser des questions. Quand l’ambassadeur de
Grande-Bretagne en Espagne apprit les intentions du journaliste, il
« envoya un télégramme furieux », craignant une rupture dans les relations
anglo-espagnoles. « Le principal souci des Affaires étrangères était que
Colvin avait appris de notre ancien vice-consul à Huelva qu’il avait été au
courant et avait pris part à l’intoxication du gouvernement espagnol. » Le
ministère des Affaires étrangères ne voyait pas d’un bon œil que l’on « se
serve de diplomates pour mentir et pour tromper le gouvernement qui les
accueille ».
    Le ministère des Affaires étrangères n’était pas la seule
branche du gouvernement britannique qui craignait ce que Colvin risquait de
trouver et qui pressait le Comité conjoint du renseignement pour qu’il
intervienne. « Davantage de pression fut exercée par le ministère de
l’Intérieur de crainte que l’on apprenne qu’un coroner avait donné un
cadavre sans autorisation. »
    Le Comité conjoint du renseignement opta pour une attaque
préventive. Colvin avait déjà été convoqué par le Sunday Express et il
n’était pas loin de découvrir la vérité en Espagne. Une opération de sape fut
lancée. Montagu fut informé qu’il pouvait écrire son récit tant qu’il ne révélait
pas d’informations sur les « véritables moyens par lesquels le cadavre
avait été obtenu, ainsi que tous les détails à partir desquels la véritable
identité de l’homme pouvait être déduite ». Il devrait aller vite. Il fut
« envoyé d’urgence au Sunday Express qui avait un premier droit de
regard sur le travail de Colvin, où on lui dit qu’on examinerait l’histoire si
elle était écrite d’ici lundi, pour pouvoir prendre une décision avant d’avoir
le récit de Colvin ». C’était un coup bas. Colvin avait travaillé dur
pendant deux ans. Et aujourd’hui, le gouvernement et le journal qui l’avait
accrédité étaient de connivence pour lui voler la primeur.
    Plus tard, Montagu écrivit, hypocritement, que
l’autorisation du gouvernement d’écrire son récit avait été « complètement
inattendue » et que la permission de le faire n’avait pas été sollicitée.
« La demande de ne pas publier, à laquelle je m’étais pliée, fut modifiée
en demande d’écrire la véritable histoire et de la publier dès que possible de
façon à tuer dans l’œuf ces dangereuses contre-vérités. » Le motif donné
pour cette volte-face

Weitere Kostenlose Bücher