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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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Jolly Roger. À la fin du mois de décembre 1942, le Seraph fut affecté à une autre mission secrète : la reconnaissance de l’île
méditerranéenne de La Galite, située à quatre-vingts miles au Nord des côtes
africaines. L’île était occupée par les troupes allemandes et italiennes et
servait de poste de vigie pour surveiller les mouvements des navires alliés. La
mission de Jewell – nom de code « opération Peashooter » –
consistait à faire secrètement la reconnaissance de l’île afin de déterminer
les chances de réussite d’une attaque menée par un commando dirigé par un Américain,
le colonel William Orlando Darby des US Rangers . Le 17 décembre,
Jewell mit le cap sur La Galite, avec Bill Darby à son bord.
    Les deux Bill sympathisèrent immédiatement, ce qui n’était
pas surprenant car Darby, dans les propres mots de Jewell, était « un
homme de combat costaud » qui avait un goût du danger semblable au sien.
Les Rangers, une unité d’élite surentraînée (équivalente aux Royal Marine
Commandos), avaient été formés en Écosse, en 1942, sous la direction de Darby.
En Afrique du Nord, ils s’étaient déjà distingués par leur courage et leur
dévotion à leur chef. À trente et un ans, « El Darbo », comme ses
troupes le surnommaient, donnait l’impression d’avoir été taillé dans le granit
de l’Arkansas : par trois fois au cours de sa carrière, il dédaigna une
promotion pour rester à la tête de ses troupes, un équipage bigarré qui
comprenait un trompettiste de jazz, un détective d’hôtel, un joueur compulsif
et plusieurs mineurs endurcis. À Arzew, en Afrique du Nord, Darby avait mené le
1 er  bataillon des Rangers au combat, répliquant par des
grenades à main au tir des canons mitrailleurs, « toujours ostensiblement
à la tête de ses troupes ».
    En route pour La Galite, Darby régala Jewell et son équipage
d’histoires grivoises. Pendant deux jours, le Seraph rôda autour de
l’île, répertoriant les lieux de débarquement, pendant que l’Américain prenait
des photographies. « Je pense que c’est faisable », déclara Darby.
Finalement, il fut décidé qu’on ne pouvait risquer de perdre aucun soldat dans
l’offensive sur La Galite et l’opération Peashooter fut annulée, mais pas avant
que Darby n’ait un avant-goût des méthodes de Jewell. Toutes les forces alliées
avaient été évacuées du théâtre des opérations et les ordres de Jewell
l’incitaient à « couler à vue tous les vaisseaux ». Sur le chemin du
retour vers Alger, Darby emboutit un U-boat immergé et lança trois torpilles
sur un autre, l’une ne détona pas lors de l’impact et les deux autres furent
déviées de la cible en raison des dégâts provoqués par la précédente collision.
Même l’inébranlable Darby trouva inquiétante l’expérience du combat sous-marin.
Il dit à Jewell : « Mets-moi à terre, donne-moi une arme et je ne
crains rien ni personne. Mais, ça alors, Bill, je n’ai jamais eu aussi peur
qu’au cours de ces deux derniers jours. »
    Le Seraph avait subi des dégâts par l’avant et son
équipage souffrait de la « tension permanente », comme cela devint
apparent quand deux ex-amis se disputèrent : « l’un s’empara d’un
grand couteau dans la cambuse et voulut poignarder l’autre dans le dos. Le Seraph reçut l’ordre de rentrer à la maison pour se reposer, récupérer et réparer les
dégâts. Pendant le trajet du retour, le sous-marin fut encore attaqué par des
bombardiers alliés.
    Les réparations effectuées au chantier naval de Blyth
avaient permis de redresser le « nez cassé » du sous-marin, ce qui
donnait au Seraph « un air gracieux et agile ». Ferdinand le
Taureau fut peint sur son kiosque en référence au dessin animé pour enfants qui
raconte l’histoire d’un taureau qui dédaignait l’arène, contrairement à ses
congénères, comme le Seraph qui passait plus de temps à des missions
spéciales qu’en patrouille.
    Tandis que le Seraph faisait route sur Huelva, Jewell
n’aurait pas refusé une petite bagarre, mais il savait pertinemment qu’il devait
éviter, dans la mesure du possible, tout contact avec l’ennemi. « On nous
a dit que nous n’aurions pas à attaquer quoi que ce soit, car [cette mission]
était plus importante. » La RAF avait donné des instructions strictes aux
avions pour qu’ils n’attaquent pas de sous-marins sur la route du Seraph et les

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