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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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commandeur Malvoisin et
les chambres des chevaliers, servants et sergents du Temple. Le second étage
était réservé aux serviteurs qui y avaient leurs galetas. Dans la cour se
trouvaient aussi les fours où les queux, sauciers et panetiers faisaient cuire
les rots, les potages et les pains.
    Comme convenu, Guilhem vint le vendredi après-midi
avec Bartolomeo pour examiner la grande salle afin d’y préparer leur spectacle.
Une double table serait dressée sur toute la longueur de la pièce, expliqua le
chambellan attaché au grand maître, et ils joueraient au milieu.
    — Nous avons besoin de sortir et d’entrer
souvent, pour nous changer, expliqua Guilhem.
    — Ce sera aisé. Vous voyez la petite porte à
l’autre bout de la salle ? Elle permet d’accéder à un escalier en
colimaçon qui dessert les chambres. Vous n’aurez qu’à vous installer sur les
marches.
    Guilhem jeta un regard satisfait à Bartolomeo.
Cette disposition leur convenait parfaitement puisqu’ils pourraient, à tour de
rôle, monter dans les étages.
    — Qui assistera au spectacle, noble
chambellan ?
    — Tout le monde ! Le Templier énuméra
sur ses doigts : le commandeur des chevaliers, le gonfalonier et les écuyers,
les chevaliers, le chapelain, les aumôniers et les clercs, le clerc procureur
et enfin les serviteurs laïques, les valets et les vilains de l’ordre. Les
seuls absents seront les gardes qui resteront dans les galeries et la cour.
    — Nous essaierons de bien les distraire,
assura Guilhem.
    Ils parlèrent un instant de leurs gages, le
chambellan promettant six deniers d’argent que Guilhem accepta sans barguigner.
    Comme les jours précédents, Guilhem et Bartolomeo
raccompagnèrent Anna Maria chez Geoffroi le tavernier où ils trouvèrent Amaury
en compagnie de Locksley.
    Le fils du tisserand se déplaçait difficilement,
mais il avait tenu à venir comme il l’avait promis. En sayon court, avec des
braies et des chaussures à courroies croisées, il portait un chaperon de
pèlerin de couleur verte sous lequel il dissimulait son visage. Guilhem lui
proposa qu’ils se rendent sans tarder dans la rue Putigneux.
    Il avait déjà repéré quelques fenêtres qui
auraient convenu, mais à mesure qu’il les désignait à Amaury, celui-ci avouait
ne pas en connaître les occupants. Par chance, le garçon avait fréquenté la
bagasse qui vivait avec sa mère dans le galetas de la dernière fenêtre. Après
une brève discussion, les deux femmes acceptèrent de laisser leur bouge jusqu’à
la Saint-Jean contre un denier d’argent. Quand elles eurent quitté les lieux,
Guilhem ouvrit la fenêtre pour évaluer l’angle de tir. La chambre était assez
éloignée du manoir et celui-ci était en partie masqué par un encorbellement. Ce
n’était pas le meilleur endroit. Si les Templiers et Bracy sortaient ensemble,
Locksley ne pourrait les atteindre à coup sûr que s’ils remontaient vers
l’église Saint-Gervais.
    Avant d’aller chercher son ami pour qu’il prenne
possession des lieux, Guilhem raccompagna Amaury rue des Rosiers en passant par
la porte Baudoyer. Rassuré par sa présence, et comme il faisait chaud en cette
après-midi, le fils du tisserand baissa son capuchon.
    Un homme le reconnut et les suivit.
     
    Le samedi, les trois jongleurs arrivèrent au
manoir quelques heures avant le dîner avec leurs instruments de musique, leurs
accessoires et toutes sortes de déguisements. Pendant qu’ils les rangeaient
dans l’escalier, ils en profitèrent pour se rendre dans les étages sous divers
prétextes. Au premier, une galerie à claire-voie tournait autour de la cour et
desservait des chambres. Elle se terminait par les logements de Malvoisin et
Beaumanoir. Au second niveau se trouvaient des logis et des dortoirs pour les
simples frères et les domestiques laïques, ainsi qu’une chambre dont on leur
dit qu’elle était occupée par un ami du grand maître, le sire de Bracy.
    Quand vint l’heure du banquet, la grande salle se
remplit rapidement tant les Templiers avaient hâte d’assister au spectacle des
jongleurs, une distraction qu’ils n’avaient habituellement que pour Noël. Anna
Maria avait fait poser une tenture devant la porte de l’escalier et, dissimulés
derrière, ils pouvaient voir l’avancement du dîner, prêts à sortir à tour de
rôle.
    Chaque invité s’installa à la place convenant à
son rang. Les serviteurs avaient placé les victuailles sur les tables et

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