Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anonymous
Vom Netzwerk:
régulière; puis on rendit au geôlier ses clefs et sa liberté; et capteurs et captifs se dirigèrent sur un point convenu d'avance, où ils furent bientôt rejoints par le reste de la bande; leurs chevaux les y attendaient. En quittant la ville, ces francs-juges du Kentucky poussèrent tous ensemble un formidable cri de triomphe qui réveilla les habitants des autres quartiers de la ville, et qui dut jeter la terreur dans l'âme des misérables qu'ils emmenaient. Ils se dirigèrent vers une colline appelée Grime's Hill .
    Ce qui se passa à Grime's Hill avant la pendaison, nul ne le sait, à l'exception des acteurs de cette tragédie. Les accusés subirent-ils un simulacre de jugement, furent-ils pendus sans autre forme de procès? On l'ignore également, l'affaire s'étant passée tout à fait en famille.
    Quoi qu'il en soit, il est certain que rien n'a pu désarmer ces bourreaux, puisque, après qu'ils eurent disparu, trois cadavres furent trouvés suspendus à une même branche d'un même arbre—un énorme chêne noir.
    Il résulte de l'examen des lieux et des choses, que cette forte et solide branche est à douze pieds du sol; que les trois hommes y ont été attachés successivement, en commençant par Crowdus; qui était monté sur un cheval, et que, lorsque le nœud coulant eut été fixé à la branche, on retira le cheval. Ses mains étaient liées derrière son dos, et l'on voit que la corde a dû glisser; car ses talons touchent presque une racine de l'arbre. On a même la preuve que le malheureux a cherché à se maintenir sur ce point d'appui qui, inclinant de haut en bas, ne laissait pas de prise à ses pieds. William Goode paraît avoir été le second patient. Pour lui la corde a également glissé, car ses pieds ont dû toucher la terre, et ce n'est qu'en les attachant à ses mains que la pendaison a pu s'achever.
    Thomas Stephens a été la dernière victime et celle qui a dû le plus souffrir, puisqu'on voit par les trois cordes qu'on a trouvées autour de son cou, que les deux premières se sont rompues.
    Après la mort de ces hommes, on leur avait remis leurs chapeaux sur la tête, de façon que de loin, on aurait cru qu'ils cherchaient à se cacher derrière ce gros chêne. Un nègre en fut tellement persuadé, qu'il leur adressa la parole, et que, ne recevant pas de réponse, il s'épouvanta et s'enfuit à Lebanon, où il raconta son aventure. Ce fut ainsi que l'on connut le dénoûment de cette hideuse tragédie.
XXVI.
LA FUSILLADE EN FRANCE.
    Le 29 décembre 1866, les nommés Jean-Antoine Ciosi, voltigeur au 2 e régiment de la garde impériale, et Jean-Baptiste Agostini, voltigeur au 3 e régiment de ladite garde, furent condamnés à la peine de mort pour crime d'assassinat commis à Champerret.
    Les condamnés furent extraits le 20 janvier 1867, à six heures du matin, de la Maison de justice militaire, et conduits dans une voiture cellulaire du train des équipages militaires escortée par cinquante gendarmes à cheval, jusqu'à la butte du Polygone.
    Sur ce point, et conformément aux usages militaires en pareils cas, se trouvaient réunis:
    Le 2 e et le 3 e régiment de voltigeurs auxquels appartenaient les deux condamnés.
    Ces régiments tenaient la droite de toutes les troupes.
    Les autres troupes appartenant à l'armée de Paris, se composaient d'une compagnie par bataillon de tous les régiments d'infanterie, garde impériale et ligne; d'un escadron par régiment de cavalerie; de cent hommes par régiment d'artillerie et de toute la garnison de Vincennes.
    Toutes les troupes, en grande tenue, étaient rangées en bataille, en face du Polygone, à dix mètres duquel se tenaient les deux pelotons d'exécution, composés de quatre sergents, quatre caporaux, quatre soldats des 2 e et 3 e de voltigeurs.
    Deux adjudants chargés de donner le signal du feu les commandaient.
    Ces pelotons d'exécution avaient chargé leurs armes sous les yeux des adjudants dans la cour intérieure du fort, et on leur avait donné lecture d'un ordre du général portant: «Qu'il s'agissait pour eux d'un devoir militaire et d'un devoir d'humanité; qu'ils devaient accomplir sans hésitation et sans faiblesse la grave et sévère mission de la justice confiée à leur énergie.»
    Le sinistre cortége allait au petit trot, et les troupes qui l'avaient précédé avaient, sur leur parcours, attiré l'attention de la population parisienne, qui s'était portée en masse à Vincennes.
    Mais des soldats,

Weitere Kostenlose Bücher