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Perceval Le Gallois

Perceval Le Gallois

Titel: Perceval Le Gallois Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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confiance ! Je me repentais surtout de t’avoir promis de manière inconsidérée que je deviendrais ton amie si tu me rapportais la tête du Blanc Cerf en me ramenant mon brachet. – Douce amie, répondit Perceval, je n’ai jamais oublié, moi, la promesse que je t’avais faite, sois-en sûre, mais l’entreprise a été longue et pénible. Bien des fois j’ai cru ne pas pouvoir la mener à son terme. Mais, grâce à Dieu, j’ai conquis le butin que tu m’avais demandé. »
    Sur ces mots, il sortit de la salle, alla droit à son cheval et, de la selle, détacha la tête du cerf. Puis il rentra déposer celle-ci aux pieds de la jeune fille brune. À ce moment, un valet sortit d’une chambre : « Va, lui dit-elle ; prends le destrier de ce seigneur, panse-le et conduis-le aux écuries. » Le valet se hâta d’obéir. Mais Perceval et la jeune fille brune s’étaient à peine retrouvés seuls que trois autres valets à la mine élégante et gracieuse vinrent d’une autre chambre désarmer le Gallois de la tête aux pieds. Après avoir placé son bouclier, son épée et toutes ses armes dans un coffre, ils lui apportèrent un manteau de drap de soie bordé de fourrure. Entre-temps, d’autres valets avaient dressé les tables. On apporta de l’eau pour les mains, et les jeunes gens commencèrent à manger. Ils eurent viandes à foison et vin tant qu’il leur plut d’en boire puis, le repas terminé, la jeune fille brune prit le Gallois par la main droite et l’emmena vers la fenêtre qui surplombait l’étang.
    « Seigneur, dit-elle, il conviendrait que tu me dises ton nom et que tu me contes tes aventures depuis le jour où je te remis le brachet. – Certes, belle amie, je n’ai aucune raison de cacher mon nom : jadis, j’étais le Fils de la Veuve Dame, et je vivais alors chez ma mère, en la Gaste Forêt, mais, à présent, on m’appelle Perceval le Gallois, fils du comte Evrawc. – Beau Perceval, tu es d’un bon lignage et, je le vois, le sort te destine à maintes prouesses. Mais, je t’en prie, dis-moi sans mentir ce qui t’advint depuis ton départ de céans. »
    Perceval se lança dans un long récit où il n’omit aucun détail. Il raconta comment il avait poursuivi le cerf avec l’aide du brachet, comment la cavalière lui avait ravi le chien et la tête du cerf, comment il s’était battu contre l’homme noir, ainsi que toutes les épreuves qu’il avait subies avant de récupérer et le brachet et le trophée. Il n’oublia pas non plus de dire à la jeune fille brune ce que la voix de Merlin lui avait révélé du haut de l’arbre, ni de quelle manière il avait retrouvé le chemin qui menait à son château. « Vraiment ! dit-elle, tu as éprouvé grande peine et grande souffrance afin de tenir parole ! Vois-tu où t’a conduit la colère, qui te fit jeter l’échiquier dans l’étang ? Et moi j’ai eu bien du mal à l’en retirer, sois-en sûr ! – Ah ! douce amie ! si je n’avais jeté l’échiquier dans l’étang, tu ne m’aurais certes pas demandé d’aller chasser le Blanc Cerf, mais tu ne m’aurais pas fait non plus certaine promesse ! Et puisque j’ai tenu la mienne, il te faudra tenir la tienne ! » La jeune fille brune se mit à sourire. « Beau Perceval, dit-elle, je serais honnie si je ne tenais la promesse que je t’ai faite, mais j’aurais encore plus mauvaise grâce à ne la point tenir… »
    Au comble de la joie, Perceval attira la jeune fille contre lui et lui donna deux baisers ardents qu’elle lui rendit au centuple, et tous deux, semble-t-il, y puisèrent force liesse. « Il est une chose que je souhaite te demander, dit alors Perceval. C’est au sujet de l’échiquier et des échecs : j’aimerais savoir qui fait mouvoir les pièces de façon si surprenante et qui a pu façonner un échiquier si beau. – Ami, que me demandes-tu là ? Le conte ne serait achevé qu’avec la nuit fort avancée, et je craindrais de t’ennuyer. – Sûrement pas ! Je serai trop heureux d’entendre ce récit de ta bouche. – Dans ce cas, allons-nous asseoir sur ce lit, et je te conterai la vérité à ce sujet. – Comme tu voudras », répondit le Gallois. Ils s’éloignèrent de la fenêtre et, s’asseyant sur le lit où reposait encore le brachet, installèrent l’échiquier devant eux. Ils prirent les échecs dans leurs mains et, plus il les regardait, plus Perceval les trouvait fins et beaux.
    « Ami, dit alors la jeune

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