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Perceval Le Gallois

Perceval Le Gallois

Titel: Perceval Le Gallois Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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quelque vilenie contre nous. Et voici les galères qui assurent notre défense. Il t’appartiendra, si tu y consens, de relever le défi que le roi nous lance chaque mardi, c’est-à-dire demain. – Comment pourrais-je te le refuser ? répondit Perceval. Je le ferai bien volontiers, pour l’amour de toi. »
    Ce soir-là, Perceval fut magnifiquement traité. Frappée de sa beauté, la dame du château s’était fort éprise de lui, mais elle n’entendait pas lui donner l’occasion de la mépriser. Aussi, malgré son grand désir, n’alla-t-elle pas le rejoindre en son lit, et il y dormit tranquillement jusqu’au matin. Aussitôt levé, il était allé se promener sur les remparts quand on vint lui annoncer que le Roi du Château Mortel venait d’aborder dans l’île. Sur-le-champ, il se fit apporter ses armes, s’équipa de pied en cap, puis une galère l’emmena vers l’île.
    Quand celle-ci eut accosté et que Perceval eut sauté sur le sable du rivage, le Roi du Château Mortel fut bien étonné. Jusque-là, en effet, aucun chevalier de la forteresse n’avait osé venir se mesurer à lui. Et quand il vit que son adversaire était un jeune homme, sa surprise ne manqua pas de redoubler.
    Le Gallois, cependant, avançait, l’épée haute, son bouclier plaqué contre lui. Et il attaqua le premier, assenant à son adversaire un coup si violent sur le heaume qu’il le fit chanceler. Le roi réagit avec vigueur et le frappa durement, mais Perceval, après avoir esquivé le coup, se rua, désireux de frapper de nouveau à la tête. Seulement le roi s’écarta, et le coup atteignit le bouclier qu’il fendit en deux. Le Roi du Château Mortel recula de quelques pas, tout honteux de se voir ainsi malmené par un jeune homme qu’il s’imaginait novice et inexpérimenté. « Qui es-tu donc ? s’écria-t-il. – Sans mentir, par Dieu tout-puissant, je suis Perceval le Gallois, fils du comte Evrawc ! – Arrête donc ! dit le roi. Sais-tu que je suis ton oncle ? – Je l’ignorais, répondit le Gallois. Je te croyais le frère du Roi Pêcheur. – Je le suis, repartit l’autre, mais mon frère ne m’a pas rendu justice, et je veux m’emparer de ses biens et des biens de tous ceux qui l’ont épaulé. Voilà pourquoi je suis ici, car j’entends m’approprier cette forteresse. – Elle n’est pas encore tienne ! rétorqua Perceval. – Attends ! cria le Roi du Château Mortel. N’as-tu pas compris ? Tu es mon neveu ! – Comment cela ? s’étonna Perceval. – Je suis l’un des frères de ta mère », affirma le roi.
    Perceval demeura ébahi. « Mais, dit-il, si tu es le frère de ma mère et si le Roi Pêcheur est ton frère, lui-même est mon oncle ! – L’ignorais-tu ? – Oui, par Dieu tout-puissant ! – Dès lors, reprit le roi, à quoi bon nous battre ? Je te propose un compromis : tu me laisses prendre cette forteresse, je te laisse libre d’aller où tu veux. – N’aie pas cette espérance ! riposta Perceval, au comble de la rage, car tu me parais l’homme le plus déloyal de tout mon lignage ! Par méchanceté, tu t’es opposé au plus noble roi qui soit, ton frère, le Roi Pêcheur, et en plus, tu veux t’emparer des biens de la dame du château ! Es-tu un monstre ? Sache que je te méprise et que je te défie. Jamais je ne t’avouerai pour mon oncle ! Tu es mon ennemi, et je te tuerai si tu ne t’avoues vaincu !
    — Doucement, mon neveu ! s’écria le roi du Château Mortel, rien ne justifie que l’on s’entre-tue entre parents ! – Je hais l’injustice et la forfaiture ! » s’exclama Perceval. Et, l’épée au poing, la tête baissée sous son heaume, plus féroce qu’un lion furieux, il se mit en demeure d’assaillir derechef le Roi du Château Mortel. Ne pouvant se méprendre sur les sentiments de son neveu, dont il redoutait la force autant que la bravoure, celui-ci, n’osant s’exposer davantage à ses coups, préféra s’enfuir. Aussi détala-t-il à toutes jambes vers sa galère qui s’empressa de gagner le large. Fort dépité que son adversaire lui eût échappé, Perceval se campa sur la grève et, de là, cria : « Mauvais roi ! ne dis jamais que je suis ton parent ! Jamais chevalier du lignage de ma mère ne s’était enfui devant un autre chevalier ! Tu es le premier ! Désormais, cette île m’appartient, et je la donnerai à qui me plaira. N’aie jamais l’audace d’y remettre les pieds ! »
    Mais le Roi

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