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Perceval Le Gallois

Perceval Le Gallois

Titel: Perceval Le Gallois Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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avait vaincus. Arthur reçut leur soumission avec une grande satisfaction. Et, comme l’avait demandé Perceval, il fit don de la Vallée Ronde à l’homme aux cheveux gris, à lui et aux siens, pour la tenir comme étant ses vassaux. Puis il leur permit de rentrer chez eux sitôt baptisés.
    Cependant, Perceval chevauchait à travers bois et landes. Longtemps il erra ainsi, sans adresser la parole à aucune espèce de chrétiens. Aussi perdait-il ses couleurs et sa beauté, tant le tourmentaient les regrets extrêmes que lui inspiraient la cour d’Arthur et la femme qu’il aimait par-dessus toute autre. Après avoir parcouru d’immenses déserts sans y trouver d’habitations, il se décida donc à se diriger vers la cour. En chemin, il rencontra des gens d’Arthur qui, Kaï à leur tête, s’en allaient remplir une mission que leur avait confiée le roi. Perceval les reconnut tous, mais aucun d’eux ne le reconnut, tant son aspect avait changé.
    « D’où viens-tu, seigneur ? » lui demanda Kaï. Perceval ne répondit rien. Kaï lui reposa la même question, une deuxième, puis une troisième fois, mais il ne reçut pas davantage de réponse. Alors il le frappa de sa lance et lui entailla la cuisse. Mais Perceval, afin de ne pas être forcé de parler, passa outre sans rien entreprendre pour se venger. « Par Dieu tout-puissant, Kaï ! s’exclama Gauvain, tu as été mal inspiré en blessant ce jeune homme sous prétexte qu’il ne parle pas ! » Et, furieux, Gauvain quitta la troupe et regagna la cour d’Arthur. Là, il alla trouver Guenièvre et lui dit : « Reine, vois combien Kaï est rempli de méchanceté ! Il vient de blesser un jeune homme simplement parce que celui-ci ne lui répondait pas. Or voici que ce jeune homme se trouve dans le pré, devant la forteresse, et nul ne s’occupe de lui. Je t’en prie, fais venir des médecins pour le soigner. À mon retour, je saurai reconnaître ce service. – Beau neveu, répondit Guenièvre, sois sans crainte, je ferai en sorte qu’il soit rapidement guéri. »
    Cependant, avant que les hommes d’Arthur ne fussent revenus de leur expédition, un chevalier inconnu vint sur le pré, devant la forteresse, armé de pied en cap et monté sur un cheval robuste. Il s’adressa au portier et demanda que quelqu’un vînt se battre contre lui. Sa requête fut agréée, et Sagremor se présenta pour relever le défi. Mais il fut renversé au premier assaut et dut rentrer piteusement dans la forteresse. Et à chaque jour qui suivit, il en fut de même : le chevalier inconnu réclamait un adversaire et, invariablement, celui-ci mordait la poussière.
    Un matin, Arthur était allé se promener dans le bois. En revenant à la forteresse, il aperçut le chevalier inconnu dont l’étendard de combat claquait au vent. « Par Dieu tout-puissant ! s’écria le roi, je ne partirai d’ici que l’on ne m’amène mon cheval, qu’on ne m’apporte mes armes et que je n’aie combattu ce rustre qui nous défie avec tant d’orgueil ! » Les valets qui se trouvaient avec lui s’empressèrent d’aller quérir ses armes et son destrier. Mais, en revenant, ils passèrent à côté de Perceval qui reposait au pied d’un arbre. Celui-ci se leva, dispersa les valets, enfourcha le cheval, prit les armes, et s’en alla droit sur le pré à la rencontre du chevalier. Les gens d’Arthur, et Arthur lui-même – il n’était pas le moins étonné –, montèrent, sitôt qu’ils le virent marcher au combat, sur le haut des maisons, sur les collines et sur les lieux élevés pour observer le déroulement de la lutte.
    S’approchant du chevalier inconnu, Perceval lui intima, d’un signe de la main, de bien vouloir commencer l’assaut. Mais son adversaire eut beau le charger, il ne réussit pas à le faire bouger d’un pouce. Perceval, à son tour, lança son cheval à bride abattue, l’aborda avec vaillance et fureur, terriblement, durement, avec ardeur et fierté, lui donna sous le menton un violent coup de lance digne du guerrier le plus vigoureux et, ce faisant, le souleva de sa selle et le projeta sur l’herbe à bonne distance. Puis il s’en retourna d’où il était venu, abandonnant aux valets son cheval et ses armes d’emprunt. Dès lors, les gens d’Arthur l’appelèrent le Valet muet.
    Un jour, cependant, il se dirigea vers la forteresse. Il en avait à peine franchi la porte qu’il rencontra Angharad à la main d’or. « Par Dieu

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