Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Perceval Le Gallois

Perceval Le Gallois

Titel: Perceval Le Gallois Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
chasse que tu aies jamais vus, les mettre à mort près de l’eau, à côté de nous. Lorsqu’il sera temps de manger, mon valet viendra me rejoindre avec mon cheval, et je te conduirai moi-même jusqu’à ma demeure. Sois sûr que tu y trouveras bon accueil cette nuit. – Que Dieu te bénisse pour ta générosité, répondit Perceval, mais je ne saurais m’attarder. Il me faut poursuivre ma route. – Alors, celle-ci, la seconde, reprit le jeune homme, mène à une ville, non loin d’ici, où l’on trouve, contre espèces sonnantes, mets et boisson. – Et la troisième ? demanda Perceval. – La plus étroite ? Elle mène à la grotte où vit le dragon. – C’est donc elle que j’emprunterai, avec ta permission », dit Perceval. Et, sans plus attendre, il s’éloigna par la route étroite.
    Il eut bientôt atteint la grotte où guettait le dragon. Ayant pris dans sa main gauche la pierre que lui avait donnée la femme aux cheveux noirs, il entra hardiment, sa lance dans sa main droite, et aperçut le dragon tapi derrière le pilier, mais celui-ci ne le vit pas. Alors il le transperça d’un coup de lance et lui trancha la tête. En sortant, il rencontra les trois fils du Roi des Souffrances qui le saluèrent en lui révélant que, selon une ancienne prophétie, il avait été dit que le monstre serait tué par le fils de la Veuve Dame. Après qu’il leur eut donné la tête du dragon, ils lui offrirent de choisir parmi leurs trois sœurs celle qui lui plairait le mieux et de la prendre pour épouse, ainsi que la moitié de leur royaume. « Seigneurs, que Dieu vous bénisse, mais je ne suis pas venu ici pour cela. » Et, ayant pris congé des trois jeunes gens, il reprit sa route sans trop savoir où il allait.
    Alors qu’il traversait une forêt, il entendit du bruit derrière lui. Il se retourna et aperçut un homme monté sur un cheval rouge et revêtu d’une armure rouge. Celui-ci se rapprocha de lui et, sitôt à sa hauteur, le salua au nom de Dieu et des hommes. Perceval lui rendit son salut de manière fort amicale. « Seigneur, dit le cavalier, je suis venu vers toi te prier de m’octroyer un don. – Certes, si je le puis, je te l’octroie bien volontiers. De quoi s’agit-il ? – De me prendre avec toi comme ton homme lige. – Je le veux bien, mais dis-moi qui tu es. – Je ne te cacherai ni mon nom ni mes origines : on m’appelle Etlym à l’épée rouge, comte des marches de l’est. – Je m’étonne, dit Perceval, que tu te proposes comme homme lige à quelqu’un dont les domaines sont moins considérables que les tiens : je ne possède en effet rien d’autre qu’une mince terre en la Gaste Forêt. Mais si tu tiens tant à me suivre, je ne vois pas pourquoi je me priverais de ta compagnie. » Et ils s’en furent de conserve vers la cour de la comtesse des Prouesses.
    On leur y fit un accueil fort courtois. On leur dit qu’en les plaçant à table plus bas que la famille on n’entendait certes pas leur manquer de respect. Seulement, la coutume de la cour le voulait ainsi : seul celui qui terrasserait les trois cents hommes de la comtesse aurait le droit de s’asseoir à table le plus près d’elle et d’en être aimé par-dessus tout autre. Ils passèrent la soirée à deviser des prouesses qu’on leur conta, puis ils allèrent dormir.
    Le lendemain, Perceval jouta contre les trois cents chevaliers de la comtesse et les renversa tous successivement. Aussi, le soir, la comtesse le pria-t-elle à sa table en l’y plaçant à ses côtés. Et elle lui dit : « Je remercie Dieu pour m’avoir envoyé un jeune homme aussi beau et aussi vaillant que toi. Cela me sera une consolation, puisque je n’ai pas eu l’homme que j’aimais le plus. – Qui était donc l’homme que tu aimais le plus ? – Etlym à l’épée rouge, comte des marches de l’est. Je ne l’ai jamais rencontré, mais mon amour pour lui s’est déclaré quand j’ai entendu raconter les exploits qu’il avait accomplis (28) . – Certes, répondit Perceval, voilà une chose bien surprenante. Car, sache-le, Comtesse, Etlym à l’épée rouge n’a jamais été plus proche de toi : c’est le cavalier qui m’accompagne. Le voici. Et c’est par amitié pour lui que j’ai jouté contre tes trois cents chevaliers. Il aurait pu le faire mieux que moi s’il l’avait voulu. Je te donne à lui. » Aussi, cette nuit-là, Etlym et la comtesse dormirent-ils ensemble.
    Le lendemain matin,

Weitere Kostenlose Bücher