Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Perceval Le Gallois

Perceval Le Gallois

Titel: Perceval Le Gallois Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
qui joutaient et prit si bien part aux combats que, dès avant la nuit, il avait renversé tout le monde. Les hommes, il les envoyait comme prisonniers à l’Impératrice ; les chevaux et les armes, il les envoyait à la femme du meunier, en guise d’acompte sur l’argent qu’il s’était fait prêter. Et, tout autour, chacun murmurait : « Quel est donc ce chevalier qui, en quelques heures, a fait la preuve qu’il était le meilleur de nous tous ? »
    Quant à l’Impératrice, elle expédia un messager vers Perceval pour le prier de la venir voir, mais celui-ci, sans rien répondre, rentra se reposer chez le meunier. Le lendemain, l’Impératrice lui envoya un autre messager, mais il se contenta de le renvoyer en disant qu’il était fatigué et allait se coucher. Et, de fait, il dormit toute la nuit dans la maison du meunier. Alors, le troisième jour, l’Impératrice lui dépêcha cent chevaliers solliciter une entrevue : et ils devaient l’amener de force s’il ne venait pas de bon gré. Les chevaliers se rendirent donc à la maison du meunier, et ils y délivrèrent leur message. Mais Perceval les fit lier comme on lie une botte de paille et puis jeter dans le bief du moulin.
    À cette nouvelle, l’Impératrice devint furieuse. « Comment, s’écria-t-elle, cet impudent ose-t-il me défier de la sorte ? Nul ne m’a jamais traitée ainsi ! Il me paiera très cher son indifférence. » Néanmoins, elle se calma et demanda conseil à un sage ermite qui résidait non loin. Alors, celui-ci l’assura qu’il irait trouver le jeune chevalier et ferait en sorte de le lui amener. Le vieillard se rendit donc auprès de Perceval qui l’écouta avec beaucoup de respect puis, en compagnie du meunier, le suivit jusqu’au pavillon de l’Impératrice. Une fois entré, le Gallois s’assit sur la première banquette qu’il trouva et attendit. L’Impératrice vint alors s’asseoir près de lui, et, après une longue conversation, Perceval prit congé et regagna son logis. Le lendemain, dès le matin, il rendit une nouvelle visite à l’Impératrice et, en pénétrant dans le pavillon, trouva celui-ci plus beau encore et mieux orné. L’Impératrice était allongée sur une couverture de soie rouge, et Perceval alla s’asseoir auprès d’elle.
    Sur ces entrefaites entra un homme noir qui avait à la main un gobelet empli de vin. Il s’agenouilla devant l’Impératrice et la pria de ne donner ce gobelet qu’à celui qui viendrait le lui disputer par les armes. L’Impératrice regarda Perceval. « Princesse, dit celui-ci, donne-moi le gobelet. » Elle le lui donna et Perceval, après en avoir bu tout le contenu, en fit présent à la femme du meunier.
    Là-dessus, entra un autre homme noir, plus grand que le premier, qui tenait en main une coupe en corne emplie de vin. Il s’agenouilla aux pieds de l’Impératrice et la pria de ne donner la coupe qu’à celui qui viendrait se battre contre lui. « Princesse, dit Perceval, donne-la-moi sans tarder. » Il s’en empara, la vida complètement puis la remit à la femme du meunier. Un troisième homme entra alors dans le pavillon. Il avait des cheveux rouges tout frisés, et il était encore plus grand que les précédents. Il portait dans sa main une coupe de cristal emplie de vin. Il se mit à genoux devant l’Impératrice et la pria de ne donner la coupe qu’à celui qui viendrait la lui disputer les armes à la main. Sans attendre que Perceval prît la parole, l’Impératrice la lui remit. Il la vida entièrement, la donna à la femme du meunier, puis il regagna son logis.
    Sitôt le soleil levé, le lendemain matin, Perceval revêtit ses armes et, monté sur son cheval, s’en alla dans le pré. Les deux hommes noirs et l’homme aux cheveux rouges l’y attendaient, prêts à le combattre. Sans les saluer, il se rua sur eux, et ils eurent beau se défendre farouchement, tous trois furent tués l’un après l’autre. Alors, Perceval se rendit au pavillon de l’Impératrice. Celle-ci l’attendait sur le seuil, et elle lui dit : « Beau Perceval, rappelle-toi que tu m’as juré, lorsque je te fis présent de la pierre qui t’a permis de tuer le dragon, de m’aimer plus que toute autre femme au monde. – Je m’en souviens, Princesse, répondit Perceval. Comment aurais-je jamais pu l’oublier ? Sache-le, je t’aime plus que toute autre femme au monde. » Et, ce soir-là, Perceval partagea la couche de l’Impératrice (30)

Weitere Kostenlose Bücher