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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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    — Avec plaisir, répondit Benson, avant de secouer la tête, un sourire perplexe sur les lèvres. Vous pensez que cet homme va commettre sept meurtres afin de réaliser la prophétie des sept coupes de l’Apocalypse ?
    — Je le pense, monsieur, répondis-je d’un ton grave. Il n’est parvenu qu’à la troisième coupe. Je crains que la quatrième ne soit bientôt versée. »
    Benson se leva, soucieux. « Alors je prie le ciel que vous l’arrêtiez le plus tôt possible. »
     
     
    Nous rejoignîmes Barak et ressortîmes. Le martèlement s’intensifiait.
    « Il dissimule quelque chose, dis-je à Harsnet.
    — C’est bien mon sentiment. Mais quoi ?
    — Il nous regarde », chuchota Barak. Nous nous retournâmes. Le doyen se tenait à sa fenêtre. Il rentra dans la pièce et disparut dans la pénombre.
    « Cela vaudrait peut-être la peine de jeter un coup d’œil à l’entour. Au chapitre et peut-être au jardin de l’infirmerie. »
    Harsnet acquiesça. « Fort bien. »
    Nous nous dirigeâmes vers le cloître, nous frayant un chemin avec précaution parmi les moellons et les matériaux de construction. Nous passâmes devant un gros tas de matelas, qui venaient peut-être de la résidence des moines.
    « Qu’avez-vous pensé de Benson ? demandai-je à Harsnet.
    — C’est un arriviste forcené. Il est dommage que lord Cromwell ait eu à utiliser de telles gens pour mettre en œuvre la réforme. Cela a déçu beaucoup de monde », ajouta-t-il en me regardant.
    Cranmer l’avait-il informé que j’étais l’un de ces déçus ?
    Nous continuâmes à avancer tous les trois et passâmes devant l’ancienne résidence des moines en cours de démolition. Des ouvriers arrachaient les ardoises du toit et les jetaient à l’intérieur du magnifique et très ancien bâtiment éventré. À notre droite, négligé et envahi par les mauvaises herbes, s’étendait ce qui avait jadis dû être le jardin d’agrément, tiré au cordeau, de l’abbé. Le jouxtant se trouvait un terrain où les herbes aromatiques étaient montées en graine après trois ans de négligence. Je reconnus parmi elles les tiges et les fleurs du pavot.
    « Ainsi donc, dit Harsnet. Il cultivait bien des pavots.
    — En effet, fis-je en fixant la friche, et Dieu seul sait quoi d’autre. »
    Nous rebroussâmes chemin, au milieu du vacarme de la démolition, et entrâmes dans le vieux cloître situé entre les anciens bâtiments monastiques et l’église. D’un seul coup le silence régna, mais soudain une autre averse se mit à tomber, tambourinant contre le toit de la galerie et crépitant sur les dalles de la cour du cloître. Caressant sa petite barbe grisonnante, Harsnet contempla le cloître où les moines déambulaient jadis. À quoi pensait-il ? Puis il se tourna vers moi, un sourire inhabituel sur les lèvres. « Il y a un banc, là-bas, dit-il. Peut-être serait-ce le moment d’avoir un entretien au calme, avant d’aller visiter le chapitre.
    — Oui. Tous ces événements me font tourner la tête. »
    Nous allâmes nous asseoir tous trois sur le banc.
    « Je pense que le doyen Benson en sait plus qu’il ne le dit », fis-je.
    Harsnet opina du chef. « Je suis d’accord. Nous l’interrogerons ànouveau. Et bientôt. Mais je ne crois pas qu’il connaisse l’endroit où se trouve Goddard. Il sait que ce ne serait pas très malin de cacher un tel élément. » Il secoua la tête en poussant un profond soupir.
    « Et qui est ce Goddard ? L’homme que nous cherchons ? Une victime de plus ? Ni l’un ni l’autre ? fit-il avec son accent de l’ouest.
    — Voilà plus de deux mois qu’il a disparu. Je pense que s’il était l’une des victimes, son corps aurait déjà été découvert.
    — Alors, où est-il passé ? s’écria Harsnet, la mine renfrognée. Le doyen aurait dû le savoir. Ne se soucie-t-il pas des moines dont il a été le directeur ?
    — Sa nomination était purement politique, suggéra Barak. Mon ancien maître en a effectué beaucoup. »
    Harsnet le dévisagea, puis hocha la tête. J’étais content qu’il paraisse respecter Barak et qu’il n’essaie pas de le tenir à l’écart de nos discussions, comme tant d’autres l’auraient fait.
    « Oui, acquiesça-t-il, c’est vrai. Mais à nous de nous débrouiller pour le retrouver.
    — Et, qui qu’il soit, le tueur, lui, nous a trouvés. Ainsi que ma femme, ajouta Barak d’un

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