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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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Coiffes et costumes régionaux sont presque toujours d’invention récente, et nos ancêtres n’ont jamais possédé cette garde-robe chamarrée, qui aurait d’ailleurs été par trop incommode pour vaquer à leurs occupations. Leurs vêtements sont très différents de ceux que vous leur prêtez, et pas toujours très élégants. Ils sont pourtant très importants, puisque l’habit fait alors si souvent le moine.
    Étamine, mulquin et fils d’or :
comment nos ancêtres étaient-ils vêtus  ?
    Dans le monde de nos ancêtres, le vêtement doit avant tout préserver des rigueurs du climat, d’abord du froid, éventuellement de la pluie. Disons tout de suite que la seule chose réellement efficace à cet égard est de multiplier les épaisseurs et le nombre des vêtements, que l’on diminuera par temps chauds. Les tenues d’été sont inconnues, hormis les chapeaux qui protégeaient du soleil. À cela s’ajoute le fait que nos ancêtres doivent également se protéger des contacts avec différents éléments naturels : les arbres, les animaux, les rochers – d’où, par exemple, des bonnets de laine fréquemment portés sous les chapeaux.
    De plus, le vêtement coûte cher. Une fortune. On peut dire, en gros, qu’un lot de douze chemises a à peu près la valeur d’une armoire… Lorsqu’en 1724, on évalue les biens de Jacques Liégeois, décédé à Blénod-les-Toul, en Lorraine, on trouve une garde-robe d’une valeur de soixante-dix-sept livres et douze sols : un vrai trésor, que ses héritiers se partagent, y compris les bas – les bons comme les moins bons. Car alors, comme on l’a vu, même usé jusqu’à la corde, la moindre pièce de vêtement conserve une valeur marchande jusqu’à son usure totale.
    Ces vêtements, qui s’usent d’autant plus lentement qu’ils sont résistants, sont par ailleurs fabriqués de façon grossière et le plus souvent directement par ceux qui les portent. Parmi les trésors enfouis dans les coffres, on trouve fréquemment des « fusées » de fils de chanvre, de lin ou encore de « fils retors » (plusieurs fois retordus pour les affiner). Ce sont là les matières premières avec lesquelles les femmes travaillant à la veillée produisent la « toile de ménage », lorsqu’elles ne cardent pas la laine.
    C’est ainsi que sont approvisionnés les dots et les trousseaux qui équipent nos ancêtres en vêtements nombreux, destinés en principe à les vêtir leur vie durant, et parfois même leurs descendants après eux. Les gens un peu aisés arrivent à en amasser suffisamment pour s’approprier chaque dimanche.
    Le vêtement est si cher et important qu’il devient un enjeu économique. Nombre de maîtres embauchant des apprentis s’engagent non seulement à les nourrir, mais à les vêtir. Lorsqu’en 1493 Antoine Berrin entre en apprentissage, pour trois ans et demi, chez un serrurier, il y sera « nourri, logé, fourni de souliers et recevra un chapeau de laine ». Jean Naudin, en 1609, recevra deux habillements complets « avec haut et bas de chausses, deux paires de souliers, deux chapeaux, trois chemises » et sera entretenu de sabots. L’apprenti couvreur Jean Guillebert reçoit, en 1667, « un hault de chausse et une biaude de thoille commune et en outre une paire de souliers, une paire de bas de serge et deux chausses de toile commune ».
    Le vêtement, d’autre part, est un signe de reconnaissance permettant de distinguer les riches des pauvres, les citadins des ruraux, et chacun selon sa position. Les vêtements du peuple resteront longtemps faits de laine et surtout de toile de chanvre, de ce chanvre abondant que toute maison cultive dans sa chènevière. Il s’agit d’un tissu rêche dont nous aurions aujourd’hui sans doute beaucoup de mal à supporter le contact sur la peau.
    D’autres sont taillés dans diverses étoffes, comme le bureau , gros drap de laine à l’origine de notre « bure », la serge, laine plus légère travaillée par les sergiers, ou encore le treillis, grosse toile de chanvre, qui a fourni nos tenues militaires, camouflées ou non. Beaucoup mêlent la laine et le fil, comme l’ estame, étamine ou étamette, fabriquée par les étaminiers (tel, dans le Maine, ce Louis Simon que nous connaissons bien) ou comme le mulquin, sorte de batiste fabriquée dans le Nord par les mulquiniers. On n’en finirait pas d’énumérer les tissus, du cadis à la carpette et au coutil , du capiton à la

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