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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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avaient également pris le nom, et avaient, quelques années ou générations plus tard, rejoint à leur tour les rangs de la noblesse par le biais d’un lettre patente ou d’une de ces charges anoblissantes achetées à prix d’or.
    C’est ainsi que l’on arriva à la Révolution avec une noblesse des plus disparates, dont Louis XVI, devenu roi des Français, signa en 1790 le décret d’abolition, et que son frère Louis XVIII, sans lui rendre ses privilèges, réinvestit officiellement, après que Napoléon en eut à son tour, au passage, augmenté les rangs en anoblissant les grands militaires et dignitaires de son régime. « La noblesse ancienne (d’Ancien Régime) reprend ses titres, la nouvelle (d’Empire) conserve les siens ; le roi fait des nobles à volonté, mais il ne leur accorde que des rangs et des honneurs », déclarera donc, en 1814, le monarque restauré, quelques décennies avant que la République ne développe le mythe de la particule et que les titres eux-mêmes ne prennent tout à coup plus d’importance qu’ils n’en avaient jamais eu sous la monarchie.
    Les titres de noblesse
     
    De bas en haut, la hiérarchie des titres en France était la suivante :
    – é cuyer (à l’origine, le porteur de l’écu, aidant le chevalier, en attendant d’être lui-même adoubé) ou damoiseau (de domicellus, « domestique »).
    –  chevalier (à l’origine, homme suffisamment riche pour s’équiper en armes, armure et entretenir des chevaux) et chevalier-banneret (chevalier assez riche pour en grouper plusieurs autres sous sa bannière).
    Ces chevaliers avaient le droit de « timbrer » leur blason par l’adjonction d’un casque, alors que les suivants les « timbraient » de couronnes :
    –  baron , quelquefois rehaussé du titre de vidame ,
    –  vicomte,
    –  comte,
    –  marquis,
    –  duc, parmi lesquels on distingua les ducs et pairs (titre héréditaire) et les ducs à brevets (non héréditaire). Tous avaient droit à l’appellation honorifique de Cousins du roi,
    –  prince, titre quasiment réservé, sous l’Ancien Régime, au princes du sang, descendant par les mâles des rois capétiens, avant que Napoléon n’en créât, en leur donnant souvent, comme aux ducs, les noms de grandes victoires militaires. Berthier fut ainsi duc, puis prince de Wagram…
    En fait, il semble bien que sous l’Ancien Régime, cette hiérarchie des titres ait été peu ressentie et que les titres eux-mêmes étaient considérés comme insignifiants. On en prendra pour preuve les Honneurs de la Cour, distinction purement honorifique qu’ont accordée Louis XV et Louis XVI aux représentants de quelques grandes familles du royaume, et qui consistait à monter dans le carrosse du roi en sa compagnie et à aller à la chasse à ses côtés. Les familles ainsi honorées étaient inscrites sur des listes, et le plus souvent sous un titre quelconque que leur chef semblait choisir à sa guise.
    … et des légions de désarmés :
des petits qui pouvaient grandir
    Qui étaient donc nos ancêtres ?
    En principe, pas des membres du clergé, non seulement parce qu’ils n’ont jamais représenté beaucoup plus de 1 % de la population du pays, mais parce qu’ils avaient prononcé des vœux de célibat et de chasteté… Pourtant, ne jurons de rien. Nombreux étaient en effet les ecclésiastiques qui succombaient à la tentation de la chair ! De « l’évachesse » qu’un certain évêque du Mans entretint au sein même de son évêché jusqu’au fils naturel du cardinal Rolin et de la moniale Raymonde de Rossy, auquel le roi Charles VIII donnera des lettres de légitimation en mars 1485, les cas ne manqueront pas, pour ne rien dire des nombreux papes qui ont engendré, tels les Médicis, des lignées de bâtards. Barthélémy Tronchet, vicaire de La Tour-d’Aigues, dans le diocèse d’Aix-en-Provence, n’est-il pas réputé « entretenir une femme en sa maison » et vivre avec elle « mangeant et beuvant ensemble » ?
    Rarement aussi nos ancêtres étaient des gens de la noblesse, sauf à se trouver soi-même, de façon directe ou proche, issu de ces familles, qui ne représentèrent jamais, avec environ 17 000 familles et 68 000 foyers, que moins de 1,5 % de la société.
    Reste le Tiers état, dont on doit soustraire, comme on l’a expliqué, la plupart des urbains, pour ne conserver que quelques bourgeois et artisans et le monde immense des gens de la

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