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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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aujourd’hui le « secteur tertiaire » avaient beaucoup prospéré. Marchands et bourgeois s’étaient enrichis et un nouveau monde s’était mis en place. L’ancienne société, avec ses trois ordres, s’était transformée en une société de classes, ce qui était totalement différent. L’ordre est une réalité juridique, liée au statut personnel, une réalité à laquelle on appartient davantage par sa fonction que par sa naissance. Rien, en théorie, n’y est définitif et aucun seuil n’est infranchissable. La classe, au contraire, est une réalité économique liée à l’habitat, au niveau de vie, au genre de travail ; une réalité qui va progresser, s’imposer et s’immiscer partout, aussi bien au sein du clergé, entre évêques, chanoines, curés et vicaires, qu’entre les nobles, comme on l’a vu, selon leur degré d’ancienneté. Le tiers état ne pouvait échapper à ce phénomène, avec ses artisans, bourgeois et laboureurs, relativement autonomes, et ses manouvriers et journaliers nettement plus dépendants.
    Voilà comment ces strates ont constitué autant d’étapes, de marches et de degrés, que pouvaient escalader nos ancêtres de bas en haut de l’échelle sociale. Si les plus petits – manouvriers et journaliers, encore nommés brasseurs ou brassiers – car vivant au jour le jour du labeur de leurs bras – n’ont guère de possibilité de promotion, il en va déjà différemment pour les métayers, volontiers nommés ménagers , bordiers, bordagers ou grangers , et tout devient possible aux laboureurs, plus indépendants, dès lors qu’ils savent se montrer un peu entreprenants.
    Sous l’Ancien Régime, le laboureur, qui possédait généralement non pas le sol, mais les instruments de production (selon les régions la charrue ou l’araire et un attelage de bœufs, de chevaux ou de mulets), fait nettement figure de « Français moyen ». Son statut économique a bien sûr varié selon les époques, les lieux et les cas. Si l’on rencontrait des laboureurs « à bras », ne possédant pas d’attelage, des laboureurs « à demi-charrue », partageant avec un frère ou un voisin la propriété des instruments aratoires, et qui exerçaient volontiers une petite activité artisanale parallèle, comme celle de vannier ou de tisserand, on trouvait à l’opposé des « fermiers laboureurs », qui n’étaient donc plus métayers des terres qu’ils cultivaient et qui gagnaient en autonomie et en aisance, mais aussi des « marchands laboureurs », le plus souvent nommés tout bonnement « marchands ». Ancêtres de nos maquignons, ces derniers représentaient la première étape du processus d’ascension sociale. Arrivés à ce stade, nos ancêtres devenaient quasiment des notables ; on leur donnait le qualificatif de courtoisie d’« honorable » ou de « maître ». Ils étaient en fait des entrepreneurs.
    D’honorables ancêtres, pas chinois du tout
     
    La plupart des documents d’Ancien Régime donnent aux personnes des titres et qualificatifs divers, se référant à leur statut, qualificatifs nobiliaires ou autres, dits « de courtoisie », dont voici une liste non exhaustive :
    –  bourgeois  : appellation donnée au citadin vivant de ses rentes ou à celui bénéficiant de la qualité de « bourgeois » d’une ville. Très recherchée, notamment à Paris, car assortie de privilèges ;
    –  honorable  : appellation marquant le respect dû à un homme estimable, aisé et influent (équivalent féminin : honnête)  ;
    –  maître  : hors de l’artisanat, appellation donnée à l’homme aisé et indépendant, ayant une domesticité (meunier, fermier…).
    Aux échelons supérieurs, on a Monsieur et Demoiselle (même pour une femme mariée) et parfois la « particule de courtoisie ».
    Les termes suivants, en revanche, prouvent en principe l’appartenance à la noblesse :
    –  écuyer ou chevalier , dans toutes les régions ;
    –  noble ( noble Pierre Untel), en Artois, Dauphiné, Flandre, Franche-Comté, Hainaut, Languedoc, Lyonnais, Provence, Roussillon ;
    –  noble homme ( noble homme Pierre Untel), en Béarn, Guyenne, Normandie et Languedoc toulousain.
    Les nobles sont volontiers dénommés Messire et Dame, leur nom étant parfois aussi précédé de la formule Haut et puissant.
    Attention : la mention sieur de tel endroit n’avait pas plus de valeur qu’une particule détachée du nom et Messire était

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