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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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à celui de Marie de Magdala, nom de sa ville d’origine, en Galilée, une des saintes femmes qui suivirent le Christ et allèrent embaumer son corps au matin de Pâques. Elle était surnommée la « Magdaléenne » , d’où notre prénom, autrefois régulièrement orthographié Magdeleine. Symbole du repentir, nos ancêtres la représentaient volontiers en pleurs.
    Ce peuple des saints est familier à nos aïeux : les trouvères, autrefois, en contaient les légendes, que l’on a ensuite lues dans les livres vendus par les colporteurs, des légendes tout empreintes de merveilleux, que ce soit celle de saint Roch, nourri par son chien, ou du grand saint Antoine, résistant en plein désert aux tentations que Satan lui envoyait, tantôt un cochon pour l’empêcher de prier, tantôt des femmes désirables.
    Porteurs de messages d’espoir et d’humanité, ces saints sont présents physiquement. Chaque église, chaque chapelle, a eu très tôt sa collection de statues, souvent offertes par des pécheurs en quête d’indulgence : statues de bois, de pierre, puis de plâtre, représentant chacun de ces saints avec son attribut symbolique : saint Antoine son cochon, saint Roch son chien, sainte Catherine et saint Laurent la roue et le gril sur lesquels on les avait suppliciés, sainte Agnès portant sur un plateau les seins qu’on lui avait tranchés, saint Pierre tenant la grosse et lourde clé ouvragée du paradis…
    Tous ces saints ont pour vocation principale de protéger les pauvres mortels ; ils les « patronnent ». Il y en a un pour toute chose, et chaque chose a le sien. La France a son patron – ou plutôt une patronne –, comme chaque église a le sien, que les paroissiens connaissent, prient et vénèrent, et qu’ils fêtent une fois l’an. De même chaque métier, chaque profession en a un selon des critères qui nous sembleront parfois un peu « tordus » ou simplistes.
    À chacun son saint
     
    Le slogan pourrait être « un saint pour chaque chose ». Les pays, les villes, les paroisses, les métiers, les hommes comme les animaux : tous et tout avait autrefois son saint, à la fois patron et protecteur, dont il se devait de célébrer la fête et qu’il ne priait jamais en vain. Un saint bien à soi, en fonction de principes variés, qui tiennent à la vie même de ces personnages, à leur légende, évidemment souvent fantaisiste et créée de toutes pièces par les érudits du haut Moyen Âge. Pour avoir apporté à Marie la bonne nouvelle de l’incarnation, l’archange Gabriel a été choisi comme patron des ambassadeurs, et plus récemment des télégraphistes et des métiers de radio. Parce qu’il pesait et scrutait les âmes, l’archange saint Michel patronne les épiciers, dits comme on l’a vu « marchands du poids », et les radiologues, qui scrutent les corps. Pour avoir douté, saint Thomas est le patron des experts, et pour avoir servi le Christ à table, sainte Marthe est celle des ménagères, des lavandières et des aubergistes. Madeleine, qui partit pour embaumer le corps de Jésus le matin de Pâques est, de ce fait, devenue la patronne des parfumeurs. Parce qu’il reçut une leçon de Dieu au beau milieu de la forge, saint Éloi patronne les forgerons. De même, saint Joseph et saint Matthieu, respectivement charpentier et percepteur de leur état, patronnent ceux qui exercent ces professions, le second récupérant au passage les douaniers. Parce qu’il a sauvé d’une mort certaine trois enfants enfermés dans une cuve, saint Nicolas a sous sa garde les enfants et les écoliers. Pour avoir baptisé Jésus en présence d’une colombe, saint Jean-Baptiste patronne les oiseliers, pendant que saint Christophe, qui l’a porté sur son dos, protège les voyageurs, les portefaix et les automobilistes.
    Bien souvent, c’est le martyre du saint qui détermine sa vocation patronale : à saint Sébastien, mort criblé de flèches, la protection des archers, à sainte Catherine celle des fabricants de roues et de chapeaux (qui sont ronds), en souvenir de son supplice sur la roue ; à saint Laurent, les rôtisseurs pour avoir été brûlé sur un gril. Parce qu’elle a été foudroyée, sainte Barbe veille sur les artificiers, les mineurs, les pompiers et tous ceux qui exercent des professions se rapportant au feu…
    Enfin, comme en toute chose, un jeu de mots a pu suffire à attribuer un saint protecteur : à sainte Claire de protéger les blanchisseuses

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