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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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que leur a-t-il enseigné ? ajouta Berenguer. Je vais ordonner à un officier d’aller trouver ce Guillem de Montpellier.
     
    La brume matinale qui montait de la rivière planait toujours sur la ville quand Isaac quitta son lit. Un bruissement de vêtements en provenance de la porte le fit se retourner.
    — Je suis heureuse de vous voir debout. Vous devez vous hâter, Isaac.
    C’était la voix familière de Judith.
    — Mais l’air est encore frais. Je vais vous préparer un bol d’une boisson chaude, et un morceau à manger. Ensuite, mon mari, vous pourrez partir pour la boulangerie.
    — Le pain ne peut-il attendre ?
    — Vous savez bien que ce n’est pas une question de pain. Pourquoi vous demanderais-je d’aller le chercher ? Esther est malade, et elle vous supplie d’aller la voir.
    — Malade à quel point, Judith ?
    — Elle tousse, selon le commis, elle a la fièvre et n’éprouve aucun goût pour la nourriture. Je pense pour ma part qu’elle pleure Aaron. Et elle a plus besoin de sympathie et de saine nourriture que de médecin. Mossé n’est pas un compagnon pour une femme affligée.
    Elle se prépara à sortir pour le laisser dire en paix ses prières du matin.
    — J’irai avec vous, mon mari. Naomi fait chauffer du bouillon et prépare du vin aux épices avec un œuf battu. J’aurais dû apporter cela à Esther bien plus tôt. J’ai plutôt négligé mes devoirs en tant que voisine et amie.
    — Nous allons aussi prendre des remèdes pour ses maux, dit Isaac d’une voix douce. Entre nous, je pense qu’elle ne sera pas plus malade qu’elle ne l’est aujourd’hui.
     
    Il régnait dans la boulangerie une atmosphère de profond désespoir. Baigné de sueur, le visage écarlate, Mossé terminait de glisser les miches dans le four géant. Sara déposait les pains froids dans des paniers qu’elle traînait ensuite dans la boutique.
    — Je me demande si ma femme sait ce qu’elle fait, dit le boulanger. Paresser au lit comme une grande dame et envoyer le commis vous chercher alors que j’ai besoin de lui pour surveiller le feu !
    Il s’essuya le visage avec son tablier.
    — Oh, bonjour, maîtresse Judith ! Je ne savais pas qu’elle vous avait aussi mandée.
    — Elle ne l’a pas fait, maître Mossé, répondit-elle avec une certaine froideur. Je suis venue voir comment elle allait.
    — Eh bien, elle est dans la chambre à coucher. Sara vous y mènera.
    — Judith, pourquoi n’y allez-vous pas tout de suite avec Raquel ? proposa Isaac. Je suis certain qu’elle appréciera votre vin et votre bouillon tant qu’il est encore chaud. Je vous rejoins dans un instant.
    — Certainement, murmura la femme du médecin.
    Elle prit Raquel par le coude et la fit sortir du fournil.
    — Comment allez-vous, maître Mossé ? demanda Isaac. Ce ne doit pas être facile pour vous sans Aaron.
    — Pas plus difficile qu’avec lui, répondit le boulanger. Sorti toutes les nuits, et essayant de faire du pain le matin avec la tête grosse comme un melon !
    Il plaça les mains de part et d’autre de ses oreilles pour indiquer l’état d’ébriété de son fils.
    — Oh, j’étais au courant. Tout le monde pensait pouvoir me le dissimuler, mais je savais à quel point il était ivre quand il rentrait. Il ne sort plus d’argent de mon coffre aujourd’hui en dehors de ce que je donne à Mordecai ou pour payer l’impôt à Sa Majesté. C’est déjà beaucoup pour un petit commerce. L’apprenti est de retour et je lui enseigne le travail de la pâte. Il n’est pas mauvais, mais il est si petit…
    — Nourrissez-le mieux, et il deviendra très vite plus grand et plus fort, conseilla Isaac, qui avait toujours pensé que les enfants travaillant chez Mossé ne mangeaient pas à leur faim. Ainsi, il fournira plus de travail.
    — Il mange déjà comme deux, fit Mossé d’un air sombre. Mais peut-être avez-vous raison.
    — Parfois un fils n’est pas fait pour suivre la profession de son père, dit négligemment Isaac, désireux de susciter une réaction de la part de Mossé.
    — Je n’avais rien à reprocher à ce garçon, pas quand il était petit, se défendit Mossé. Il faisait toujours de son mieux pour m’aider. Ensuite il a changé, et tout ça, ça vient de ses lectures. Je n’ai jamais appris plus que nécessaire, réciter des passages et des prières, cela me suffisait. Mais Aaron !
    Tout en parlant, le boulanger transférait les miches des étagères vers

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