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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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cérémonie, Hasan y participe en apportant des choses ou en entretenant les braseros.
    — Parle-moi de cette cérémonie. Vite, avant que ta maîtresse ne revienne.
    De façon hésitante, trébuchant sur chaque mot à cause de la gêne qu’il éprouvait, Yusuf entreprit de décrire les événements de la soirée. Comme Isaac ne poussait aucun cri de surprise et ne lui reprochait rien, il augmenta le débit de son récit.
    — Tu dis qu’il a jeté dans le feu de la mandragore et de l’hellébore ? demanda Isaac, incrédule.
    — Non, seigneur. C’est ce qu’il a dit, mais je pense qu’il s’est contenté de brûler des herbes aromatiques. Hasan les cueille pour impressionner les clients. J’ignore ce que sentent ces choses – la mandragore et l’hellébore –, mais j’ai reconnu l’odeur de la sauge.
    Isaac l’interrompit à plusieurs autres reprises, le faisant revenir en arrière pour décrire certaines choses et certains événements de manière plus détaillée, surtout le cercle et les symboles qui le décoraient.
    — Cela suffira, dit-il. Cette cérémonie n’a rien de sérieux. Il est évident qu’elle a pour unique but de faire monter les prix du bordel. Mais c’est tout de même intéressant. Demain, je t’accompagnerai quand tu iras récupérer tes vêtements. J’aimerais parler à cette Romea. Je crois que c’est une enfant courageuse.
    Il s’arrêta une seconde.
    — Nous amènerons aussi Raquel. Pour la rassurer.
    Des pas retentirent dans l’escalier.
    — Voici ta maîtresse, sans aucun doute les bras chargés de vêtements. Passe quelque chose de chaud, et va te coucher.
    — Il commencera par prendre une soupe bien chaude, dit Judith.
     
    La maison de Marieta à Sant Feliu ne fut pas la première à s’éveiller en ce jour de la Sant Narcis, mais quelques-uns de ses occupants étaient debout bien plus tôt que Hasan ne l’avait escompté. Maître Guillem de Montpellier grognait dans son lit : il souffrait d’une formidable gueule de bois, mais son serviteur était, comme à son habitude, on ne peut plus lucide. Lup déposa près du mage un bol plein d’un liquide noirâtre, d’aspect délétère.
    — Bois cela, dit-il. Nous avons un problème. Ton intelligence, aussi faible soit-elle, sera bien utile.
    Il quitta la pièce et poussa la porte de la chambre de son hôtesse sans prendre la peine de frapper.
    — Le gamin est parti, annonça-t-il.
    — Quel gamin ? dit Marieta, qui n’était pas au mieux de sa forme. Parti où ?
    Elle cligna des yeux et se dressa.
    — Ali ? Quand cela ?
    — La fille de cuisine ne l’a pas vu depuis hier soir.
    — Les servantes sont des incapables. Elles ne verraient pas une chèvre entrer dans la maison. Demande à Romea. Elle saura où il est.
    — Je lui ai posé la question, dit-il en frottant la cicatrice qu’il portait au visage. Elle m’a répondu qu’elle ne savait rien, s’est retournée et s’est rendormie.
    — Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? demanda Marieta, énervée. C’est ton esclave. Moi, je m’occupe des miens.
    — Cette fille – Romea –, elle l’a aidé à se sauver. Je le sais. Et elle se vautre dans son lit en se riant de nous.
    Furieux, il secoua le montant du lit.
    — Il s’est passé des choses très étranges hier soir. Je n’ai jamais vu Ali se comporter de la sorte. Il courait dans tous les sens, aussi nerveux qu’un chat. D’habitude, il faut lui taper dessus pour qu’il se remue.
    Il s’arrêta pour réfléchir à la situation, secoua plus violemment le montant du lit et prit sa décision.
    — Elle était dans le coup. Il va falloir s’en débarrasser.
    — Se débarrasser d’elle ? Cette petite garce m’a coûté une fortune ! Et puis les clients l’apprécient, et quand je pourrai la mettre au travail, je rentrerai dans mes frais.
    — Elle peut nous détruire, Marieta, et si nous tombons, tu tombes avec nous.
    Enfin réveillée, Marieta retrouva toute sa combativité.
    — Tu n’as aucun droit de me parler comme ça. Ton maître et moi avons passé un accord et…
    — Un des grands défauts de mon maître, c’est la politesse. Il n’arrive pas à assener les vérités désagréables à une dame. C’est à moi que cela revient.
    Il se rapprocha de la tête du lit et se pencha au-dessus du visage de Marieta. Sa cicatrice livide barrait son visage tordu.
    Marieta sursauta malgré elle.
    — Débarrasse-toi d’elle, dit-il doucement, ou

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