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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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c’est moi qui m’en occuperai. Tu peux la vendre dès aujourd’hui – Sancho est encore à la foire, mais il part demain pour le Sud –, sinon je l’étranglerai et je la jetterai dans la rivière. D’un côté tu récupères une partie de ton argent, de l’autre tu ne récupères rien du tout.
    — Mais elle pourrait rapporter deux fois ce que cette crapule de Sancho me donnerait pour elle ! s’écria Marieta, horrifiée.
    — Vends-la à Sancho aujourd’hui même et fais-la sortir de Catalogne, ou tu le regretteras pendant le restant de ta misérable vie.
     
    Peu de temps après, le médecin gravissait les marches conduisant à la place de Sant Feliu. Il s’arrêta à l’ombre de l’église.
    — Attendons ici, dit-il.
    — Pourquoi, papa ? lui demanda Raquel.
    — Il vaut mieux ne pas se trouver trop près de l’église en ce jour de la fête du saint, expliqua-t-il. Surtout si elle est pleine de monde. Ce n’était pas un très bon endroit pour organiser un rendez-vous, Yusuf. Tu n’y as donc pas pensé ?
    — Romea m’a indiqué l’heure et l’endroit, ensuite elle a disparu, répondit Yusuf, inquiet. Mais il n’y a personne alentour.
    — Je n’entends aucun bruit en provenance de l’église, reprit Isaac. Il n’y a peut-être pas de service à cette heure-ci. Est-ce que tu vois la fille ?
    — Non, seigneur, dit Yusuf. Elle se cache peut-être au coin.
    — Je me suis conduit comme un insensé de te faire venir ce matin, Raquel. Je craignais que cette fille n’ait peur de parler et j’espérais que ta présence la rassurerait. Tu dois me promettre que s’il y a le moindre danger – si plus de deux ou trois personnes s’approchent de nous –, tu t’enfuiras le plus rapidement possible.
    — Oui, papa.
    — Les raisons qui justifient ta présence ici ne sont rien à côté des éventuels dangers.
    Morose, Raquel attendit près de la balustrade et regarda les pauvres maisons serrées le long de la berge en se demandant comment des gens pouvaient y vivre. Son père lui effleura le bras.
    — Je l’entends venir, je crois.
    Raquel se tourna et vit l’apprenti accompagné d’une créature à l’air famélique vêtue d’une robe bien trop grande pour elle. Elle tenait dans ses bras un ballot de vêtements.
    — Seigneur, dit Yusuf, Romea est ici. Elle a mes habits. Romea, voici mon maître, Isaac le médecin, et sa fille, maîtresse Raquel. Ils désirent te parler. Tu n’as rien à craindre d’eux.
    Romea se jeta à genoux.
    — Maître Isaac, je vous implore de m’aider !
    — Ne t’agenouille pas, fit Raquel, choquée. Pas ici, pas devant nous. Pas sur ces pavés.
    Elle tendit la main pour l’aider à se relever.
    — Ma fille a raison, dit Isaac, tu ne dois pas t’agenouiller devant moi. Mais que puis-je faire pour toi ? demanda-t-il avec douceur.
    La fillette se releva avec la grâce d’une danseuse.
    — Je dois avoir ma liberté, dit-elle d’une voix ferme. Je ne cherche pas à m’enfuir. Ma maîtresse est une méchante femme, mais elle m’a achetée de bonne foi et je la rembourserai. J’ai mon prix avec moi, avec mes vêtements et mes biens, ainsi que ceux de Yusuf.
    — Si tu as les moyens d’acheter ta liberté, mon enfant, pourquoi as-tu besoin de mon aide ?
    — Elle ne me laissera pas partir. Je le sais.
    — Comment peux-tu en être aussi sûre ?
    — Cela s’est déjà produit. Si je lui donne l’argent, elle le prendra et elle m’enchaînera avant de me vendre à un trafiquant en prétextant que je suis une mauvaise tête. Elle l’a déjà fait l’hiver dernier avec une autre fille, encore plus jeune que moi et qui avait aussi réussi à économiser son prix grâce aux cadeaux des clients.
    — Je vois ta difficulté. Mais faut-il que cela se passe aujourd’hui ?
    — Oui, maître Isaac. Je crains que demain il ne soit trop tard. Elle est furieuse. Hasan a disparu, et tout le monde est contrarié comme s’il valait une cassette pleine d’or. Elle me soupçonne d’avoir aidé Hasan à s’enfuir, et je sais qu’elle projette de me vendre pendant la foire. Si cela arrive, je ne serai jamais libre, conclut-elle, désespérée.
    — Qu’attends-tu de nous ? demanda le médecin.
    — Donnez-moi le temps de quitter cet endroit, puis apportez-lui mon prix et dites-lui que je suis partie.
    — À quoi cela servira-t-il ?
    — Je ne comprends pas, maître Isaac.
    — Ta maîtresse me dira que l’argent que

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