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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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Nicholau.
    — Nicholau ?
    Rebecca était stupéfaite. Son père n’était-il venu, avec Raquel de surcroît, que pour Nicholau ? Puis sa surprise se changea en amusement. Nul autre que lui n’aurait arrangé des retrouvailles entre deux sœurs après tant de temps – trois ans – et dissimulé son geste sous un prétexte aussi futile. La capacité de son père à toujours l’étonner l’enchantait.
    — Très bientôt, papa. Son mouton braisé mijote sur le feu, dans la cuisine.
    — Excellent, car un travail très délicat l’attend. J’ai besoin de son concours, s’il est libre.
    — Je le crois. Il rend visite à des voisins, mais vous allez pouvoir le lui demander, car j’entends son pas dans la rue.
    — Tu as les oreilles de papa, dit Raquel. Tu reconnais chacun à sa façon de marcher.
    La porte s’ouvrit et se referma.
    — Ce n’est pas nouveau, dit Rebecca. Je croyais qu’il en allait ainsi pour tout le monde. Nicholau, papa est ici, et aussi ma sœur, Raquel. Ils ont besoin de vous après dîner.
     
    Peu après l’heure du dîner, un grand homme en tunique noire marchait le long de la rivière, accompagné d’un garçon à l’allure solennelle. Raquel avait été arrachée à sa sœur et à son neveu et mise en sécurité derrière les portes de sa maison. Son père avait à peine pris le temps de manger, puis emmené Yusuf sans la moindre explication et quitté le quartier juif. À présent, le garçon marchait d’un pas décidé dans la rue en compagnie du beau-fils de son maître. Ils s’arrêtèrent devant une porte aux couleurs vives. Nicholau se pencha pour murmurer quelque chose à l’oreille de Yusuf.
    C’était par cette même porte que le garçon s’était enfui la nuit précédente. Yusuf dut rassembler tout son courage pour frapper, même si Isaac et Nicholau l’avaient assuré que personne ne reconnaîtrait en lui l’esclave maure de la veille. Néanmoins, il ne savait que trop bien, après tant de péripéties, que la loi châtiait durement ceux qui aidaient un esclave à s’échapper. Dès qu’il entendit du bruit à l’intérieur, il se réfugia derrière son compagnon.
    Les yeux las, la fille de cuisine qui répondit à la porte jeta à peine un regard sur eux.
    — La maîtresse ne reçoit pas de gentilshommes pour l’instant, dit-elle. À cause de la fête. Revenez à cinq heures.
    Un bruit sourd et un juron typiquement masculin retentirent dans l’entrée, derrière elle. Elle frémit et voulut refermer la porte.
    — Je ne suis pas ici pour le plaisir, dit Nicholau avec froideur.
    Il plaqua une main contre la porte pour qu’elle ne la lui claque pas au nez.
    — Il y a certaines affaires dont je dois discuter avec ta maîtresse. J’aimerais la voir sur-le-champ.
    — Elle n’a jamais dit qu’elle attendait un gentilhomme pour affaires, s’empressa de répliquer la fille de cuisine.
    Une volée de jurons et d’obscénités retentit à nouveau. La fille poussait de toutes ses forces contre la porte, mais en vain.
    — C’est possible, dit Nicholau, mais cela ne change rien. Je suis ici pour parler affaires, des affaires qui lui vaudront de considérables bénéfices, et elle sera sans aucun doute furieuse après toi si tu ne me laisses pas entrer.
    C’était évidemment un argument de poids. La colère de Marieta était légendaire. La fille de cuisine dévisagea le gentilhomme de haute taille. Il ressemblait plus à un clerc ou à un homme de loi qu’à un client, et c’étaient les clients qu’on lui avait demandé d’éconduire. Elle hésitait. Soit elle privait sa maîtresse de son repos, soit elle la privait d’une coquette somme. Elle choisit le moindre mal. Elle ouvrit la porte en grand et fit signe d’entrer à Nicholau et à Yusuf.
    Elle les conduisit dans un salon agréablement meublé. Un modeste feu brûlait dans l’âtre. C’était une pièce qui ressemblait plus aux appartements privés d’un honnête marchand qu’à la salle de réception d’un bordel, et elle était bien éloignée des fantaisies exotiques de la nuit précédente.
    Il fallut un temps très long – pendant lequel il sembla y avoir une activité considérable dans les autres pièces de l’établissement – pour arracher Marieta à ses occupations, quelles qu’elles fussent. Elle entra enfin, vêtue comme se doit de l’être une femme d’affaires, un soupçon de concupiscence dans les yeux. Nicholau et Yusuf se levèrent.
    — Et quel

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