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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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maison et que Yusuf lui eut délié les mains. J’ai eu très peur jusqu’au moment où j’ai vu Yusuf avec vous.
    — Tu as été battue, remarqua Nicholau.
    — Oui, répondit-elle simplement. Marieta m’a surprise alors que je tenais le costume et mes propres vêtements. C’est comme ça qu’elle a su que j’avais aidé Hasan et que je voulais m’enfuir. Elle m’a battue et m’a enfermée. Elle m’a dit qu’on me vendrait aujourd’hui. À Sancho.
    — C’était certainement vrai, dit Nicholau. Elle ne voulait pas te vendre à nous.
    — Mais elle a pris mon argent ?
    — Oui.
    « Et aussi celui de mon beau-père », songea-t-il.
    — Il reste quelques pièces. Mon beau-père a insisté pour que je te les rende.
    — Il est très bon, fit Romea, de prendre autant de peine pour une esclave.
    — Bien entendu, techniquement parlant, tu es désormais son esclave. C’est son nom qui est apposé sur ce document.
    — Vous voulez dire que je ne suis pas libre ? fit-elle d’une voix désespérée.
    Elle s’assit sur une grosse pierre et cacha son visage meurtri dans ses mains.
    — Je t’en prie ! dit Nicholau en s’asseyant à côté d’elle et en lui prenant la main. Ne pleure pas. Ce n’est pas ce que je voulais dire. Tu es entièrement libre. Il m’a également demandé de préparer ton affranchissement. Le document se trouve chez moi.
    Elle leva vers lui son visage baigné de larmes.
    — C’est bien vrai ?
    — Oui. Et tu dois toujours te souvenir de le conserver en un lieu sûr, car c’est la seule preuve que tu es une femme libre. Si tu le perds, tu devras revenir à Gérone et m’en demander une copie. Tu comprends ?
    — Oui, messire, murmura-t-elle.
    — En attendant, tu rentres à la maison avec nous. Mon épouse te trouvera des vêtements et elle soignera tes meurtrissures. Elle sait très bien guérir les blessures.

CHAPITRE XVI
     
    — À présent, je dois retourner auprès de mon maître, dit Yusuf dans sa langue maternelle une fois qu’ils furent arrivés devant la maison des Mallol. Crois-moi, Zeynab, petite sœur, la fille de mon maître sait parfaitement guérir. Et elle est très bonne, aussi bonne que son père.
    Nicholau traversa la rue pour échanger quelques mots avec un voisin curieux et laissa les deux enfants à leur conversation.
    — Merci, Yusuf, dit Zeynab d’un air sombre, de me permettre d’être la maîtresse de mon propre destin. Je ne sais pas pourquoi toi et ton maître avez fait cela. Tu m’as sauvé la vie.
    — Quand je t’ai vue pour la première fois, j’ai pensé à ma propre sœur et à tout ce que je donnerais à l’homme qui la sauverait si elle devait être réduite en esclavage.
    — Elle est à Grenade ?
    — Oui, et elle te ressemble beaucoup, Zeynab, mon autre petite sœur.
    — Ta sœur ne peut pas être comme moi, Yusuf.
    — Pourquoi donc ? Elle est peut-être un peu plus grande, c’est tout. Elle avait pratiquement ma taille quand je l’ai vue pour la dernière fois, et elle est un peu plus jeune que moi. Maintenant, tu vas peut-être pouvoir retourner dans ta famille…
    — Oh, Yusuf, fit-elle, exaspérée, tu ne comprends rien aux filles comme moi. À ta façon de parler, je devine de quelle famille tu viens. Je ne suis pas comme ta sœur. Mon père n’était ni riche, ni lettré, ni puissant. Ou s’il l’était, personne ne l’a jamais su. Ce pouvait être tout aussi bien un berger, un marin ou quelqu’un comme ton père. Tu ne comprends donc pas ?
    Yusuf la regardait d’un air ébahi.
    — Ma mère ne savait même pas qui il était. Je n’ai aucune famille.
    — J’ai déjà rencontré des femmes des rues, Zeynab, et tu n’es pas du tout comme elles.
    — Ma mère n’a pas eu une naissance honteuse, mais elle vivait dans un village proche de la frontière et sa famille a été tuée lors d’une attaque surprise. Elle a été prise et vendue. Cela est arrivé à bien des filles. Quand je suis née, elle a réussi à me confier à des braves gens qu’elle avait rencontrés. Du moins, ajouta-t-elle judicieusement, des gens assez braves, honnêtes et respectables dans une certaine mesure. Elle leur envoyait l’argent qu’elle pouvait pour mon entretien, et ils m’ont élevée. Mon père adoptif m’a enseigné la flûte, et j’ai appris à danser. Mais elle a dû mourir, car l’argent n’est plus arrivé. Ils m’ont longtemps gardée, mais les temps sont devenus très durs et

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