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Retour à Soledad

Retour à Soledad

Titel: Retour à Soledad Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
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Wabash a ouvert le feu sur les forts Beauregard et Walker, gardiens de la Broad River, qu'empruntent habituellement les navires des sécessionnistes.
     
    – J'imagine qu'ils ont répliqué, coupa Murray.
     
    – Les batteries des forts – une vingtaine de canons – se sont opposées pendant quatre heures au débarquement des troupes, mais leurs servants et le brigadier général Thomas Fenwick Drayton, commandant de la garnison, ont dû abandonner leur position.
     
    – Je connais Drayton. C'est un ancien West Pointer devenu planteur. Il est associé à mon cousin Bertie dans la société des chemins de fer de Caroline du Sud. Mais il a quitté l'armée il y a plus de vingt ans. Je ne l'imagine pas en foudre de guerre, commenta Cornfield.
     
    – Il ne pouvait que faire retraite. Onze de ses hommes avaient été tués par l'artillerie nordiste, et une trentaine de blessés devaient être évacués. Une petite escadre sudiste tenta une sortie, mais la disproportion des forces était telle que les marins confédérés renoncèrent. Quant aux assaillants, je sus plus tard qu'ils avaient perdu huit noyés quand un bateau, transportant six cents marines, avait sombré, deux jours plus tôt, sous le même fort vent de sud-est qui m'avait obligé de mettre à la cape dans une anse proche de Port Royal.
     
    – Les troupes ont-elles débarqué ? demanda Ottilia, pour marquer de l'intérêt au récit de l'officier.
     
    Subjugué, comme d'autres avant lui, par la beauté de cette perfect lady , Maitland lui décocha le regard plein de convoitise du navigateur toujours prêt à l'aventure d'escale.
     
    – Le général Thomas Sherman a installé son état-major à Hilton Head et ses soldats se sont immédiatement enfoncés dans l'intérieur des terres, semant la panique chez les habitants, qui entassaient ce qu'ils avaient de plus précieux sur des charrettes et fuyaient, les uns vers Savannah, les autres vers Charleston. Plusieurs planteurs, craignant que leurs esclaves, encouragés par les Yankees, ne leur fassent un mauvais parti, ont abandonné leurs plantations, les livrant au pillage avant que les militaires nordistes ne s'y logent. Les nègres ont accueilli les Fédéraux en libérateurs, avec de grandes démonstrations de joie puérile. Certains officiers, passant outre aux consignes du gouvernement du président Lincoln, qui a interdit de libérer les esclaves avant le retour d'un État rebelle sous les lois fédérales, ont imprudemment annoncé aux nègres qu'ils étaient libres d'aller à leur guise. Grisés, et pas seulement par une libération inespérée, car ils avaient aussi vidé les caves, les nègres se sont introduits dans les maisons abandonnées. Ils se sont emparé du bétail, des porcs et des poules. J'en ai vu empiler des meubles, des pendules et du linge sur des barques puis remonter la rivière, conclut Maitland.
     
    – C'est un désastre pour le Sud ! Contrôlant des ports, les Nordistes vont certainement débarquer d'autres troupes et tenter d'occuper le pays. Peut-être vont-ils marcher sur Charleston ? Je pense à nos cousins de la Caroline, dit Ottilia.
     
    – En tout cas, il sera bien difficile aux bateaux de la Confédération de quitter la Caroline du Sud ou d'y accéder. Les Fédéraux contrôlent le chenal de Port Royal à partir des forts Beauregard et Walker, dont les batteries sont intactes. Ils peuvent donc interdire tout mouvement d'embarcations. De là, les unités de la marine fédérale vont patrouiller le long de la côte atlantique, précisa l'officier.
     
    – Ils auront à surveiller près de deux mille miles de côtes. Je leur souhaite bien du plaisir ! fit lord Simon.
     
    – D'après l'Amirauté britannique, les Fédéraux ne disposeraient que de cent cinquante navires, dont la moitié en mauvais état, compléta Maitland.
     
    – Cela promet néanmoins de tristes jours aux planteurs des Carolines si les forces confédérées ne se ressaisissent pas rapidement, pronostiqua Murray.
     
    – D'après une information confidentielle que je tiens de notre consul à Charleston, l'état-major confédéré aurait décidé d'envoyer en Caroline du Sud le général Robert Edward Lee, un fameux soldat, à ce qu'on dit, avec mission de contenir les Fédéraux, révéla le commandant du Hawk .
     
    – Ce Lee a de qui tenir. Son père, Henry, dit Light Horse Harry, fut le plus célèbre cavalier de l'armée de George Washington. Un héros de la guerre

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