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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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subvienne aux besoins du peuple pendant cette rude
épreuve.
    — Ce sera fait »,
répondit Clyro en hochant la tête.
    Après avoir quitté le vieil
ecclésiastique, l’évêque Asaph traversa le site de construction qui jadis avait
été un monastère et emprunta la route boueuse qui menait au caer. La journée
était chaude, et la soif le saisit avant même qu’il n’atteigne la forteresse.
L’endroit était totalement désert, à l’exception d’un garçon d’écurie qui, en
l’absence de ses compagnons réquisitionnés pour aider à la construction de la
ville, occupait à présent la fonction de portier.
    « Monseigneur Asaph souhaite
rencontrer le comte de Braose, déclara l’ecclésiastique en se présentant devant
le serviteur, qui sentait l’écurie. Pour un sujet de la plus haute importance.
Je lui demande de m’accorder audience immédiatement. »
    Le rire du portier tandis qu’Asaph
entreprenait tant bien que mal la traversée de la cour fut la seule réponse
qu’il obtint de lui. En fin de compte, l’ecclésiastique dut attendre dehors le
temps que le comte consente à le recevoir.
    L’arrivée d’un nouveau visiteur
vint tromper son attente : un seigneur normand, à en juger par son
apparence. À califourchon sur un magnifique cheval et richement vêtu,
accompagné d’une escorte de deux serviteurs et de trois soldats, c’était à coup
sûr un comte, voire peut-être un baron. À l’évidence quelqu’un d’important.
    Aussi fut-ce avec une certaine
surprise que l’évêque entendit le noble visiteur le héler. « Vous
là-bas ! lui cria l’étranger d’une voix qui avait l’habitude de commander.
Venez ici. J’aimerais vous parler. »
    L’évêque obéit docilement.
« Pour vous servir, mon seigneur.
    — Vous êtes gallois, c’est
ça ? » lui demanda l’étranger. Il parlait très bien latin, avec une
pointe d’accent.
    « Je suis un Cymry , mon
seigneur, confirma l’évêque. C’est exact.
    — Et un prêtre ?
    — Je suis le père Asaph,
évêque de ce qui reste du monastère de Llanelli, répondit l’homme d’église. À
qui ai-je l’honneur de m’adresser ?
    — Je suis Bernard de
Neufmarché, baron de Gloucester et d’Hereford. » D’un signe, le baron
l’incita à le suivre pour poursuivre leur conversation à l’abri des oreilles
indiscrètes – celles de ses propres hommes comme celles, par trop
curieuses, du portier du comte. « Dites-moi, comment se portent les gens
par ici ? »
    La question était si inattendue que
l’évêque ne put que demander : « Quels gens ?
    —  Vos gens, les
Gallois. Comment se débrouillent-ils sous l’autorité du comte ?
    — Mal, répondit l’évêque sans
hésiter. Bien mal, sire. Le comte les oblige à travailler pour construire ses
places fortes, mais il ne leur fournit aucune nourriture en échange et les
empêche de se nourrir par eux-mêmes. » Asaph poursuivit en lui parlant de
la maigre récolte de l’année précédente et des ambitieux projets de
construction du comte, qui avaient affecté les plantations de l’année en cours.
Il conclut en disant : « C’est la raison de ma venue : supplier
le comte de puiser dans ses réserves de grains pour donner à manger à la
population. »
    Le baron Neufmarché écouta ce que
l’homme d’église avait à dire en hochant gravement la tête. « Votre
situation ne m’est pas inconnue, lui confia-t-il. Avec votre permission,
Monseigneur, je vais voir si je peux faire quelque chose pour l’arranger.
    — Vraiment ? s’étonna
Asaph, grandement impressionné. Mais pourquoi feriez-vous quoi que ce soit pour
nous ? »
    Neufmarché se pencha
imperceptiblement vers lui et, presque en chuchotant, lui dit :
« Parce que tel est mon bon plaisir. Mais veillez à ce que cela reste un
secret entre nous, compris ? »
    L’évêque considéra quelques
instants les paroles du baron, puis accepta. « Que Dieu soit loué pour
votre aimable intervention. »
    Neufmarché rejoignit ses hommes,
puis fut conduit directement dans la grande salle, abandonnant dans la cour un
évêque abasourdi. « Père de toute Lumière, invoqua-t-il, ce qui vient
d’arriver est incompréhensible, du moins cela dépasse-t-il ma compréhension.
Pourtant, Ô Puissant Rédempteur, je prie pour que cela augure du meilleur et
non du pire, car nous tous attendons la délivrance du Seigneur en ces temps
éprouvants. »
    L’évêque demeura dans un coin de

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