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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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Je ne vous oublierai
jamais.
    — Moi non plus, Maître
Bran. »
    Le qualificatif méprisant le fit
sourire. Incapable de verbaliser le mélange explosif d’émotions qui
bouillonnait dans son cœur, il demeura silencieux un moment de peur de dire
quelque chose qu’il ne manquerait pas de regretter, puis alla récupérer son arc
et ses flèches. « Bien, je vais y aller à présent.
    — Si tel est ton choix. »
    Jetant un rapide coup d’œil autour
de lui, il ajouta : « Je ne voulais pas partir de cette manière, vous
le savez.
    — Oh, je te crois. C’est ta manière, et tu as toujours été habitué à agir à ta façon. Pourquoi ce
départ serait-il différent ? »
    Son reproche raviva sa colère, mais
il s’était promis qu’aucune de ses paroles ne lui ferait changer d’avis ou de
route. « Pourquoi me tourmentez-vous ainsi ? lui demanda-t-il sur un
ton lourd de résignation. Que voulez-vous de moi ?
    — Ce que je veux ?
rétorqua-t-elle. Juste ceci : que tu acceptes ton destin.
    — Comment pourriez-vous
connaître mon destin ?
    — Tu es né pour devenir roi,
lui répondit simplement Angharad. Tu es né pour mener ton peuple. Pour le
reste, Dieu seul le sait.
    — Roi ! gronda Bran avec
une fureur qui le surprit lui-même. Mon père était le roi. C’était un tyran
sans pitié qui ne pensait qu’à lui et aux torts que le monde lui avait faits.
Vous voulez que je devienne comme lui ?
    — Pas comme lui, répliqua
Angharad. Meilleur. » Elle considéra le jeune homme de son regard sans
complaisance. « Écoute-moi, Bran ap Brychan. Tu n’es pas ton père. Tu
pourrais valoir beaucoup plus que lui en tant que roi, et en tant qu’homme, si
tel était ton désir.
    — Et vous, écoutez -moi, Angharad ! s’exclama Bran d’une voix que la colère rendait plus aiguë. Je
ne veux pas devenir roi ! »
    Les yeux de la vieille femme
cherchèrent ceux du jeune homme. « Que t’a-t-il donc fait. Maître Bran,
pour que tu sois si craintif ?
    — Je n’ai pas peur, insista-t-il.
C’est juste…» Sa voix hésita. Comment exprimer en quelques mots une vie entière
de blessures et d’humiliations, de besoins négligés ? « Je ne veux
pas. Jamais je ne l’ai voulu, dit-il en se détournant finalement d’Angharad.
Trouvez quelqu’un d’autre.
    — Il n’y a personne d’autre,
Maître Bran. Sans roi, ton peuple mourra. L’Elfael mourra. »
    Bran poussa un grognement de
frustration inarticulé et se précipita dans la caverne. « Adieu, Angharad.
Je me souviendrai de vous.
    — Va ton chemin, Maître Bran.
Mais si jamais tu penses à moi, rappelle-toi cette seule chose : un
corbeau tu es, un corbeau tu resteras, jusqu’au jour où tu t’acquitteras de ta
promesse. »
    Bran s’immobilisa à l’entrée de la
grotte et se mit à ricaner. « Je n’ai fait aucune promesse, Angharad. »
Son nom ressemblait à une insulte dans sa bouche. « Vous, rappelez-vous cela.  »
    Il sortit de la grotte à longues
enjambées rapides. Furieux, résolu à mettre autant de distance que possible
entre lui et les attentes démesurées d’Angharad, il s’était déjà profondément
enfoncé dans la forêt avant de réaliser qu’il n’avait pas la moindre idée de
l’endroit où il comptait aller. Lors de ses nombreuses incursions dans les bois
à la recherche de matériaux pour fabriquer des flèches, il n’avait prêté que
peu d’attention aux directions et aux sentiers, et la nuit précédente, quand
Angharad l’avait conduit sur la corniche qui dominait la vallée – corniche
à partir de laquelle il aurait certainement pu retrouver son chemin –, il
faisait trop sombre pour qu’il puisse y voir quoi que ce soit.
    Déjà fatigué, il fit halte sur un
rondin à terre pour se reposer et considérer la question en détail. La solution
la plus simple, bien sûr, serait de retourner à la caverne demander à Angharad
de le guider jusqu’à la vallée. Mais cela augurait par trop l’humiliation,
aussi rejeta-t-il aussitôt cette option. Il épuiserait toutes les autres
possibilités qui s’offraient à lui avant de se décider à affronter de nouveau
cette vieille sorcière.
    Après avoir tenté de déterminer une
direction à partir du soleil, il s’appuya sur sa perche pour se relever et
reprit sa route. Cette fois, il marcha plus doucement, en essayant de
reconnaître d’éventuelles particularités familières. Bien qu’il n’eût aucun mal
à trouver des

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