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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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du mieux que nous le pouvons. Et pour couronner
le tout… (et sa voix tremblota légèrement) un autre coup nous a été porté. Le
monastère a été réquisitionné pour devenir un bourg commerçant.
    — Des voleurs galeux, tous
autant qu’ils sont ! grommela Aethelfrith. Non, pire que ça. Même le pire
voleur ne dépouillerait pas Dieu de Sa demeure.
    — Le baron de Braose compte
installer ici ses propres hommes d’église. Ils vont arriver d’un jour à
l’autre. En fait, quand vous êtes apparu à la porte, nous vous avons pris pour
le nouveau Père supérieur venu nous chasser de notre chapelle.
    — Où irez-vous ?
    — Nous ne sommes pas sans
amis. Le monastère de Saint Dyfrig au nord est jumelé avec celui-ci, ou du
moins il l’était. Nous nous y rendrons… et ensuite ? » L’évêque lui
adressa un sourire sans joie. « C’est dans les mains de Dieu.
    — Auquel cas je suis
doublement désolé pour vous, dit Aethelfrith. Dieu sait combien ce monde est
dangereux, mais Il n’épargne pas pour autant Ses propres serviteurs. »
Frère Clyro revint avec un bol d’eau, qu’il offrit à leur hôte. Aethelfrith la
but à grands traits.
    « Pourquoi vouliez-vous voir
notre Bran ? lui demanda l’évêque quand il eut fini.
    — J’avais une idée susceptible
de l’aider, répondit le frère. Mais vu la tournure des événements, je suis sûr
qu’elle n’aurait pas suffi. De toute façon, cela n’a plus d’importance
désormais.
    — Je vois, répondit Asaph, qui
n’insista pas. Venez-vous de loin ?
    — D’Hereford. Je m’occupe d’un
oratoire là-bas, celui de Saint Ennion. Vous en avez entendu parler ?
    — Bien sûr, oui. Nous aussi
chérissons ce saint depuis longtemps.
    — Je n’en doute pas, concéda
Aethelfrith. Mais c’est mon foyer à présent.
    — Quand bien même, c’est trop
loin pour faire l’aller-retour d’une seule traite. Restez avec nous quelques
jours…» L’évêque leva une main dans un geste d’impuissance. « Si les
Ffreincs ne nous chassent pas d’ici là. »
    Frère Aethelfrith passa le reste de
la journée à aider Asaph et Clyro à empaqueter leurs maigres biens. Ils
emballèrent les parchemins roulés des Psaumes, le livre de saint Matthieu,
ainsi que la petite coupe d’or utilisée pour l’Eucharistie lors des Jours
Saints. Il fallait les camoufler et les dissimuler parmi le reste du matériel
clérical, de peur que les Ffreincs les confisquent s’ils prenaient conscience
de leur valeur.
    Une fois leur tâche terminée, ils
prirent un frugal repas de haricots cuits accompagnés de quelques poireaux et
de bardane. Le lendemain matin, frère Aethelfrith leur fit ses adieux et
repartit pour son oratoire. Les marchands qu’il avait suivis jusqu’à l’Elfael
avaient eux aussi conclu leurs affaires : lorsqu’il passa devant Caer Cadarn –
que les Normands appelaient désormais Château Truan –, il vit cinq
charrettes tirées par des mules rejoindre la route. Maintenant que les chariots
étaient vides, conjectura-t-il, il pourrait peut-être se permettre de leur
demander de l’emmener.
    Il pressa donc le pas, les
rattrapant au gué vers le milieu de la matinée, alors que le convoi avait fait
halte pour faire boire les animaux avant d’entreprendre la longue montée boisée
qui menait dans la forêt. Une fois à portée de voix, il les héla – sans
obtenir la moindre réponse. « Ils n’ont toujours pas appris les bonnes
manières, à ce que je vois, marmonna-t-il. Mais peu importe. Il leur faudrait
assurément être sans cœur pour repousser ma requête. »
    Comme il approchait du gué, il vit
les commerçants rassemblés sans bouger. Ils lui tournaient le dos, et
semblaient observer quelque chose de l’autre côté de la rivière.
    Il s’empressa de les rejoindre.
«  Pax vobiscum  », leur cria-t-il.
    L’un des marchands se retourna.
« Parlez moins fort ! grommela-t-il brutalement.
    Perplexe, le frère ferma la bouche
en claquant les dents. Prenant place parmi la foule, il regarda à son tour en
direction de la forêt. Les mules, d’ordinaire impassibles, paraissaient
agitées, mal à l’aise : elles sautillaient dans leurs traces en remuant la
tête. Pourtant, les bois au-delà du gué semblaient parfaitement tranquilles. Et
il n’y avait personne sur la route.
    « Veuillez pardonner ma
curiosité, mon ami, chuchota Aethelfrith à l’homme qui se tenait à ses côtés,
mais qu’est-ce que vous

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