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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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exécuté ses ordres, allant même jusqu’à
attribuer une parcelle des territoires nouvellement conquis à deux d’entre
eux ; il promut un autre au rang de comte, et lui confia le commandement
du château inachevé qui avait si facilement conduit le roi Rhys ap Tewdwr à sa
perte. « Nous en reparlerons ce soir à table. Partez à présent, allez
prendre un peu de repos. Vous m’avez bien servi, je suis très satisfait. »
    Quand les chevaliers se furent
retirés, il se rendit à sa chapelle pour prier.
    La pièce dépouillée, construite au
sein même du château, lui procura une fraîcheur bienvenue par cette chaude
journée d’été. Le baron aimait décidément la tranquillité de ces lieux. Après
s’être approché de l’autel en bois sur lequel reposaient une croix dorée et une
bougie, il s’agenouilla et baissa la tête.
    « Mon Dieu, débuta-t-il au
bout d’un moment. Je vous remercie d’avoir placé la victoire entre mes mains.
Que Votre gloire grandisse à jamais. Je Vous supplie, Ô Seigneur tout-puissant,
d’accorder Votre miséricorde à ceux qui ont donné leur vie pour mener cette
campagne à bien. Pardonnez leurs péchés, jugez leur valeur à l’aune de leur
mérite, et accueillez-les dans la paix éternelle. Guérissez les blessés,
Seigneur Jésus, et assurez-leur un prompt rétablissement. En toutes choses,
réconfortez ceux qui ont eu à souffrir de ces combats. »
    Il était toujours dans la chapelle,
à profiter de sa sérénité, quand le père Gervais fit son apparition. Encore
vigoureux malgré son grand âge, l’ecclésiastique faisait partie de la cour du
baron depuis qu’il était arrivé de Beauvais pour servir le père de Bernard (il
venait de prononcer ses vœux à l’époque).
    « Ah, c’est vous, mon
seigneur, dit le prêtre quand Neufmarché se retourna. J’espérais vous trouver
ici. » Il alla se placer aux côtés de son seigneur et maître. « Vous
ne célébrez pas la victoire avec vos hommes ?
    — Que Dieu vous accorde la
paix, mon père, dit Bernard. Célébrer ? Non, pas encore. Plus tard, peut-être. »
    Le prêtre le considéra un moment.
« Quelque chose ne va pas, mon fils ? »
    Après s’être signé, Neufmarché se
releva et, prenant le prêtre par le bras, le conduisit hors de la chapelle.
« Accompagnez-moi, mon père. Il y a quelque chose que j’aimerais vous
demander. »
    Ils prirent l’escalier qui menait
aux remparts et entreprirent un lent tour du mur du château. « Le comte
Harold a juré loyauté au duc William, n’est-ce pas ? » finit par dire
le baron. Le soleil commençait à descendre dans le ciel, couvrant d’or le
paysage alentour. L’air estival était chaud et lourd, animé du bourdonnement
des insectes qui peuplaient les roseaux et les joncs du marécage situé en
contrebas du mur est.
    « Un serment prêté sur des
reliques saintes en présence de l’évêque de Caen, répondit le père Gervais. Il
a été écrit et signé. Cela ne fait pas le moindre doute. » Jetant un coup
d’œil au baron, il ajouta : « Mais vous le savez. Pourquoi me
posez-vous la question ?
    — Le serment, dit Bernard,
confirmait sa promesse faite à William de reconnaître Edward comme roi légitime
de l’Angleterre.
    —  Assurément*.
    — Et l’affaire a reçu la
bénédiction du pape, ajouta Bernard, qui est le vicaire de Dieu sur Terre.
    — Cela aussi est vrai »,
confirma le prêtre. Il fixait toujours Bernard, qui poursuivait sa marche, les
yeux rivés sur les pavés en pierre à ses pieds. « Mon seigneur, vous
tracasseriez-vous à nouveau à propos du droit divin ? »
    La tête de Neufmarché pivota.
« Me tracasser ? Non, mon père. » Il se détourna.
« Peut-être. Un peu. » Il soupira. « Ça semble juste trop
facile…» Incapable de trouver ses mots, il soupira de plus belle. « Tout
cela.
    — Et qu’attendez-vous de
plus ? Dieu est de notre côté, c’est ainsi. Il a désigné William pour
devenir roi, et toute entreprise allant dans le sens d’un renforcement de son
royaume aura Sa bénédiction. »
    Bernard hocha la tête, les yeux
toujours baissés.
    Gervais se tut un moment, puis
déclara : « Ah ! Je comprends. Vous craignez que votre soutien
au duc Robert soit retenu contre vous. Qu’on cherche à vous le faire payer, au
prix le plus lourd. C’est bien ce qui vous trouble, n’est-ce pas*  ?
    — L’idée m’a traversé
l’esprit, avoua le baron. J’ai pris

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