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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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compris que nous ne pouvions
l’emporter, il a rassemblé autour de lui ce qui restait de son armée, et nous
avons tiré au sort six hommes pour aller prévenir nos familles… Les autres
allaient se couvrir de gloire auprès de leurs camarades. » Le messager
marqua une pause, les yeux perdus dans le vague. « J’étais l’un des six,
murmura-t-il. Et me voici, venu vous prévenir que le Deheubarth n’est
plus. »
    Le roi Cadwgan laissa échapper un
profond soupir. « Voilà de bien mauvaises nouvelles, dit-il gravement.
Quelle que soit la manière dont on les considère. » D’abord Brychan en
Elfael, et maintenant Rhys à Deheubarth. À l’évidence, les Ffreincs ne se
contenteraient pas de l’Angleterre. Ils comptaient conquérir l’intégralité du
pays de Galles.
    « Si le Deheubarth est tombé,
dit le prince Garran en fixant son père, le Brycheiniog est le prochain sur la
liste.
    — Qui a fait cela ?
demanda la reine Anora. Les Ffreincs, à quelle armée appartenaient-ils ?
    — À celle du baron Neufmarché,
répondit le messager.
    — Vous en êtes sûr ? lui
demanda Cadwgan sur un ton impérieux. Aucun doute possible ? »
    Le menton du messager se contracta.
« Pas avec certitude, non. Leurs commandants arboraient d’étranges
couleurs – on ne les avait jamais vues auparavant. Mais certains des
blessés que nous avons capturés ont prononcé son nom avant de mourir.
    — Avez-vous vu comment ça
s’est terminé ? s’enquit Anora.
    — Oui, ma dame. Moi et les
autres cavaliers avons tout vu depuis le sommet de la colline. Quand l’étendard
est tombé, nous sommes partis chacun de notre côté.
    — Où comptez-vous aller à
présent ?
    — Je vais chevaucher jusqu’à
Gwynedd, pour en informer les royaumes du nord, répondit l’homme. Si Dieu le
veut, mon cheval y survivra.
    — Ce cheval n’ira pas plus
loin aujourd’hui, pas plus que les jours prochains, j’en ai peur, répliqua le
roi. Je vais vous en donner un autre. Vous vous reposerez et vous restaurerez
le temps qu’on le prépare.
    — Vous devriez rester ici ce
soir, ajouta Anora. Et poursuivre votre route demain.
    — Merci à vous, ma dame, mais
c’est impossible. Les royaumes du nord levaient une armée pour se joindre à
nous. On doit les prévenir qu’ils ne peuvent plus compter sur l’aide du
sud. »
    Le roi ordonna à son intendant de
lui apporter à manger et de lui faire préparer des provisions pour le voyage.
« Je vais m’occuper du cheval, dit Garran.
    — Mon seigneur, je vous
remercie infiniment. » S’étant acquitté de sa tâche, le messager
s’effondra dans le fauteuil. Son visage était gris.
    « Nous allons vous laisser
vous reposer », ajouta la reine, avant de faire sortir son époux.
    Une fois qu’ils se furent
suffisamment éloignés de la pièce, le roi se tourna vers sa femme. « Et
voilà, conclut-il d’un air sombre. C’est le début de la fin. Aussi longtemps
que le sud restait libre, on pouvait encore espérer qu’un jour les Cymry
parviendraient à s’affranchir des Ffreincs. À présent, plus rien ne pourra
stopper ces chiens cupides.
    — Tu es un client de
Neufmarché. Il ne fera rien contre nous.
    — Client ou pas, cracha le roi
avec amertume, je suis et resterai toujours un Cymry à ses yeux. Si je lui paie
tributs et rentes, c’est uniquement pour le tenir éloigné d’ici. Mais je doute
à présent qu’il se satisfasse d’autre chose que du Cymru tout entier… Il n’aura
de cesse que nous quittions cette île. »
    Il secoua la tête, de plus en plus
conscient des implications de la catastrophe. « Neufmarché ne nous
épargnera qu’aussi longtemps qu’il le lui plaira. Pour l’instant, il a encore
besoin de quelqu’un pour régenter ce territoire, mais le jour où il lui faudra
s’acquitter d’une dette, nantir un parent d’un domaine ou récompenser quelque
service rendu, alors…, entonna Cadwgan d’un ton sinistre, alors tout ce que
nous avons nous sera pris, et il nous chassera.
    — Qu’allons-nous faire ?
demanda Anora en serrant sa mante entre ses poings. Y a-t-il encore quelqu’un
pour s’opposer à eux ?
    — Dieu seul le sait, répondit
Cadwgan. Dieu seul le sait. »
     
    Le baron Neufmarché accueillit la
nouvelle de son éclatante victoire avec une réserve presque solennelle. Après
avoir écouté un rapport sur les pertes subies par ses forces, il remercia ses
commandants d’avoir si parfaitement

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