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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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passerait la nuit avant de reprendre la route de l’église le
lendemain matin.
    La vue de leur destination les fit
presser le pas. Une fois au pied de la colline, ils quittèrent le chemin et
montèrent jusqu’à la forteresse. Après avoir traversé le pont étroit, ils
atteignirent la tour de guet nouvellement érigée, où le neveu pleurnicheur du
baron les attendait.
    « Bienvenue, abbé Hugo !
lui cria le comte Falkes en accourant à sa rencontre. J’espère que vous avez
fait un voyage agréable.
    —  Pax vobiscum, répondit
l’ecclésiastique. Dieu soit loué, oui. Nous avons eu un voyage parfaitement
tranquille. » Il tendit la main pour que le jeune comte baise son anneau.
    Falkes, peu coutumier du fait, fut
pris de cours. Au bout d’un bref mais gênant moment d’hésitation, il se rappela
ses manières et pressa ses lèvres sur le rubis de l’abbé. Ayant obtenu
satisfaction, ce dernier leva la main au-dessus du comte pour le bénir. «  Benedictus,
omni patri, entonna-t-il avant de sourire. J’imagine qu’il doit être facile
d’oublier tout ce décorum lorsqu’on n’en a pas l’habitude.
    — Votre Grâce, répondit
docilement le comte, je ne comptais pas vous manquer de respect, je vous
l’assure.
    — C’est déjà oublié, répliqua
l’abbé. Je suppose que les Marches ne vous laissent guère de temps pour ce
genre de cérémonies. » Il embrassa d’un regard perçant le réfectoire,
l’écurie et la cour. « Vous avez bien travaillé en si peu de temps.
    — La majeure partie de ce que
vous voyez là s’y trouvait déjà, admit Falkes. À part quelques améliorations
nécessaires. Le temps nous a manqué pour faire mieux.
    — Maintenant que vous le
dites, j’avoue que le charme pittoresque de ces lieux ne me semblait
correspondre que moyennement aux goûts de votre oncle, le baron.
    — Nous avons prévu d’agrandir
la forteresse en temps voulu, lui assura le comte. Mais la ville et l’église
constituent une préoccupation plus immédiate. J’ai donné pour instructions
qu’on les achève en premier.
    — Une bien sage décision, à n’en
point douter. Ne vous y trompez pas, j’ai vraiment hâte de voir le résultat,
surtout l’église. C’est la pierre angulaire de tout empire terrestre. Il ne
peut y avoir de véritable prospérité sans elle. » D’un geste de la main,
l’abbé Hugo balaya ses remarques avant même que Falkes ne puisse y répondre.
« Mais regardez-moi, je sermonne mon hôte alors que les coupes de
bienvenue nous attendent. Pardonnez-moi.
    — Je vous en prie, Votre
Grâce, par ici. » Le comte lui indiqua la direction de la grande salle. « J’ai
fait préparer un repas spécial en votre honneur, et ce soir, nous aurons du vin
de l’Anjou sélectionné par le baron en personne pour l’occasion.
    — Vraiment ?
Parfait ! s’exclama Hugo avec sincérité. Voilà bien longtemps que je n’ai
pas apprécié une coupe de cette qualité. »
    Soulagé d’avoir contenté son
exigeant invité, le comte Falkes se tourna vers l’escorte de l’homme d’église
pour les saluer. Après avoir chargé Orval, son sénéchal, de s’occuper des
chevaliers, il conduisit l’abbé jusqu’à la grande salle, où ils pourraient
parler en privé avant le souper.
    Ladite salle avait été rénovée. Une
couche fraîche de terre battue et de gypse avait été appliquée sur les murs de
bois rugueux, puis, après un lissage et un séchage minutieux, le tout avait été
blanchi à la chaux. La petite fenêtre située dans la partie supérieure du mur
est était à présent fermée par un carré de peau de mouton huilée. On avait
installé une nouvelle table à proximité de l’âtre, avec un grand chandelier en
fer à chaque extrémité. Devant le vif feu qui brûlait dans le foyer, davantage
pour des questions de lumière que de chaleur, deux fauteuils avaient été
disposés, séparés par une table sur laquelle trônaient un pichet et deux
gobelets en argent.
    Le comte remplit les coupes, en
passa une à son hôte, puis tous deux s’assirent dans leurs fauteuils pour
savourer le vin et prendre la mesure l’un de l’autre. « Santé à vous, mon
père, dit Falkes. Puissiez-vous prospérer dans votre nouveau foyer. »
    Hugo le remercia courtoisement.
« À dire vrai, un homme d’église n’a qu’un seul foyer, et il n’est pas de
ce monde. Nous séjournons ici ou là un moment, jusqu’à ce qu’il plaise à Dieu
de nous envoyer

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