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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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ailleurs.
    — Quoi qu’il en soit, répondit
le comte, j’espère que votre séjour parmi nous sera long et prospère. Ces
terres ont grand besoin qu’une main ferme tienne la charrue de l’église, si
vous voyez ce que je veux dire.
    — L’abbé précédent ne brillait
pas par sa compétence, hein ? » Hugo leva sa coupe jusqu’à son nez,
renifla le vin et en but une petite gorgée.
    « Pas vraiment, non, admit le
comte. L’évêque Asaph est assez capable à sa manière, mais il est gallois. Et
vous savez à quel point ils peuvent se montrer contrariants.
    — À peine mieux que des
païens, jeta Hugo en reniflant, au dire de tous.
    — Oh, c’est tout à fait vrai,
confirma le comte. C’est une race aux manières grossières, qui s’enflamme
facilement, et querelleuse avec ça.
    — Et sont-ils aussi arriérés
qu’ils semblent l’être ?
    — Difficile à dire, répondit
Falkes. Têtus et opiniâtres, en tout cas. Ils refusent tout raffinement, et ne
prennent aucun plaisir à quelque ostentation.
    — Un peu comme des enfants,
fit remarquer l’abbé. C’est ce que j’avais entendu dire.
    — Vous n’imaginez pas tout le
chichi qu’ils peuvent faire d’une bonne histoire. Ils l’étirent et la déforment
au point de la rendre méconnaissable. Par exemple…» De Braose remplit leurs
coupes. « Si l’on en croit les gens du pays, un fantôme hanterait la forêt
alentour.
    — Un fantôme ?
    — Parfaitement. » Falkes
se pencha en avant, impatient de régaler son éminent invité de l’anecdote.
« Un être surnaturel qui prendrait la forme d’un grand oiseau – un
corbeau géant ou quelque chose de ce genre. Ils prétendent que cette étrange
créature se nourrirait de bétail et même de chair humaine. En tout cas
l’histoire effraie les plus timorés.
    — Lui prêtez-vous quelque
vérité ?
    — Aucunement, répondit le
comte avec fermeté. Mais leur insistance est telle qu’elle a commencé à
troubler mes travailleurs. Des charretiers la rendent responsable de la perte de
leurs bœufs, et récemment des porcs ont disparu.
    — De simples voleurs
pourraient certes expliquer cela, fit observer l’abbé. Ou bien la négligence.
    — Je suis bien d’accord, et le
serais plus encore si les porchers n’affirmaient pas qu’ils ont bel et bien vu
la créature fondre sur leurs bêtes et les enlever sous leur nez.
    — Ils ont vraiment vu
cela ?
    — En plein jour, confirma
Falkes. Quand bien même, je n’y accorderais pas un grand crédit s’ils étaient
les seuls à tenir pareilles allégations. Certains de mes chevaliers l’ont vue
eux aussi, du moins ils ont vu quelque chose, et ce sont des hommes de
confiance, qui ont les pieds sur terre. Pour tout vous dire, un de mes soldats
a été enlevé par cette créature, et il ne lui a échappé que de justesse.
    —  Mon Dieu, non* !
    — C’est la vérité, affirma de
Braose avant de reprendre une gorgée de vin. Les hommes que j’avais envoyés
retrouver les bœufs disparus ont fini par les localiser, du moins le peu qu’il
en restait. Le monstre les avait dévorés, ne laissant derrière lui qu’un tas
d’entrailles encore fumantes, des sabots et un unique crâne.
    — De quoi pensez-vous qu’il
puisse s’agir ? s’enquit l’ecclésiastique, qui savourait l’extraordinaire
bizarrerie de l’histoire.
    — Ces collines sont connues
pour avoir été le théâtre de maints événements étranges, laissa entendre le
comte. Qui peut le dire ?
    — Qui, en effet ? »
fit Hugo en écho. Il s’amusa un moment avec sa coupe, puis ajouta d’un air
songeur : « Des porcs disparaissant en plein ciel, des bœufs égorgés,
des hommes capturés… Cela dépasse l’entendement.
    — Si fait. » Falkes finit
son vin d’une traite, puis avoua : « Toujours est-il, et je ne dis
pas ça à la légère, que cette affaire a pris une telle importance que je
finirais presque par me demander si quelque créature surnaturelle ne hanterait
pas effectivement la forêt. »

CHAPITRE 38
    Bran demeura toute la nuit adossé
au foyer, les bras autour de ses genoux, à contempler les flammes. Iwan,
Aethelfrith et Siarles s’étaient depuis longtemps retirés pour aller dormir,
mais Angharad était restée avec lui. De temps à autre, elle lui posait une
question pour aiguiser ses pensées ; à part cela, la hutte de l’hudolion
baignait dans un silence agité – celui d’une réflexion intense

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