Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
Vom Netzwerk:
avis de départ préalable
n’avait été donné. Même le comte de Braose ne savait pas quand les coffres
arriveraient.
    En fin de journée, ils établirent
leur camp le long de la route à proximité d’un coude de la rivière. Un haut
promontoire boisé les protégeait à l’est, et le cours d’eau formait une
barrière naturelle des trois autres côtés. Un potentiel candidat au vol devrait
les attaquer par la route. Guy posta dans chaque direction des sentinelles, qui
effectueraient des quarts tout au long de la nuit pour empêcher quiconque de
venir les déranger.
    Ils passèrent une nuit sans
incidents, et repartirent le lendemain matin. Vers midi, ils firent halte pour
déjeuner et s’occuper des bêtes avant d’entreprendre la longue ascension
venteuse qui les conduirait hors de la vallée de la Wye. Les premiers chariots
gagnèrent les sommets peu avant le coucher du soleil, et Guy fit dresser le
campement dans un bosquet de hêtres situé à proximité d’une exploitation
fermière anglaise. Hormis un vacher ramenant quelques bêtes couvertes de boue à
l’étable pour la traite, ils ne virent personne sur la route, et la seconde
nuit s’écoula sereinement sous un beau ciel constellé d’étoiles.
    Le troisième jour ressembla au
précédent. Avant de se mettre en selle le quatrième, Guy réunit ses hommes et
leur déclara : « Aujourd’hui, nous allons pénétrer dans la forêt des
Marches. Soyez sur vos gardes. Si des voleurs veulent nous attaquer, ce sera
là-bas, compris*  ? Que chacun reste attentif au moindre signe
d’embuscade. » Il fixa chacun des hommes rassemblés autour de lui :
aussi graves, sérieux et déterminés que lui. « Si vous n’avez pas de
question, je…
    — Et le fantôme ?
    — Ah, répondit Guy,
oui. » Il s’était attendu à pareille question et avait préparé une
réponse. « Beaucoup d’entre vous ont entendu des rumeurs à propos de ce
fantôme, non*  ? » Il marqua une pause, le temps de se composer
un visage sévère et impavide. « Ce n’est qu’une histoire pour effrayer les
enfants, rien de plus. Nous sommes des hommes, pas des enfants, aussi
allons-nous traiter cette rumeur avec tout le mépris qu’elle mérite. » Il
les gratifia d’une grimace de dérision pour appuyer son propos. « Il
faudrait toute une forêt remplie de fantômes pour intimider les soldats du
baron de Braose, n’est-ce pas*  ? »
    Il donna le signal du départ. Les
soldats montèrent en selle et formèrent trois groupes : trois chevaliers
de front pour mener le convoi, les hommes d’armes sur les côtés des chariots et
entre chacun d’entre eux, et quatre chevaliers qui iraient reconnaître le
terrain. Guy conduisait cette impressionnante procession sur son bel étalon
gris. Juste derrière lui chevauchait son sergent, qui relaierait ses ordres aux
troupes progressant derrière eux.
    Le convoi atteignit l’orée de la
forêt vers la fin de la matinée. La route était large mais défoncée, forçant
les charretiers à ralentir l’allure pour éviter de mettre les roues en pièces.
Les soldats qui avançaient à leur côté passaient sans cesse de l’ombre à la
lumière, sur le qui-vive, attentifs au moindre mouvement autour d’eux. Il
faisait frais sous les arbres, l’air était empli du chant des oiseaux et de
bruits d’insectes. Tout était calme et serein, et ils ne croisaient personne
sur la route.
    Un peu après midi, cependant, ils
atteignirent un endroit où la route s’enfonçait dans une trouée, au creux de
laquelle coulait un ruisselet paresseux. En dépit du temps sec, le gué peu
profond n’était qu’une masse grouillante de boue. Apparemment, les bergers qui
empruntaient cette route avaient laissé leurs animaux s’en servir comme d’un
trou d’eau, et les bêtes avaient transformé les lieux en mare bourbeuse.
    Un chariot rempli de fumier à
l’essieu affaissé gisait coincé au milieu du gué. Un fermier en loques était en
train de fouetter son attelage pour le faire avancer ; les deux créatures
braillaient en tirant sur leur joug, mais rien n’y faisait. La femme du fermier
se tenait à l’écart, mains sur les hanches, criant sur son mari, qui ne
semblait aucunement faire attention à elle. Tous deux étaient couverts de boue
jusqu’aux genoux.
    La route se rétrécissait au niveau
du gué. Le sol qui l’entourait était si meuble et retourné que le convoi ne
pourrait y passer. Sur ses gardes, tous ses sens en

Weitere Kostenlose Bücher