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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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testa sa lame avec
son pouce. « Le baron et ses gens ne sont partis qu’hier au petit matin,
très tôt. À mon avis, ça va bien leur prendre au moins deux jours pour
atteindre le lieu de rendez-vous, à eux comme aux autres seigneurs. Le conseil
devrait commencer un jour ou deux après. Ça nous fait trois jours, quatre, en
comptant large. Cinq, peut-être six au maximum.
    — Et comment ! confirma
le drapier. Ce qui veut dire qu’on n’aura pas plus de clients la semaine
prochaine, et peut-être même celle d’après.
    — Que Dieu vous bénisse, mes
amis ! » leur cria Aethelfrith, qui avait déjà pris ses jambes à son
cou. Il retraversa les planches usées du pont en courant et fila jusqu’à son
oratoire en haut de la colline. Ne perdant pas un instant, il fourra quelques
provisions dans un sac, sella le cheval et repartit au galop.
    Il savait précisément quand le
convoi du baron de Braose allait se mettre en route.

CHAPITRE 40
    Au moment même où le baron Bernard
de Neufmarché regardait par la fenêtre les visages de ses vassaux rassemblés à
Talgarth, dans le sud du pays de Galles, le convoi de son rival, le baron de
Braose, approchait du pont situé en contrebas de son château à Hereford :
trois chariots accompagnés d’une escorte de sept chevaliers et de quinze hommes
d’armes sous les ordres d’un commandant et d’un sergent, tous à cheval. Leurs
armes luisaient sous l’éclatant soleil estival.
    Cachés en dessous des provisions et
des fournitures destinées à la nouvelle église de l’abbé Hugo, se trouvaient
trois coffres-forts scellés avec des bandes de fer et boulonnés au berceau du
chariot. Encadré de rangées de soldats qui lui ouvraient la voie et de
cavaliers chargés de surveiller ses arrières, le convoi traversa sans encombre
la ville d’Hereford. Si les soldats de Neufmarché le virent passer depuis leur
éminence, ils ne firent pas le moindre geste pour l’en empêcher.
    Ainsi, conformément au plan du
baron de Braose, les chariots passèrent le pont et s’engagèrent lentement dans
les prairies baignées de soleil de la vallée de la Wye. Il leur faudrait quatre
jours pour sortir des terres de Neufmarché et traverser la grande forêt des
Marches, mais une fois loin d’Hereford, ils progresseraient sans s’arrêter. Les
chevaliers pourraient alors se détendre un peu sachant que rien ne viendrait
s’interposer entre eux et l’accomplissement de leur devoir.
    Le chef de groupe était un
commandant répondant au prénom de Guy, un des plus jeunes de De Braose, un
homme dont le père s’était tenu auprès du Conquérant sur le champ de bataille
et en avait été récompensé par les terres d’un comte destitué, dans les Chevauchées
du Nord – un domaine de bonne taille, qui incluait le vieux bourg saxon de
Ghigesburgh, ou Gysbume, comme les Normands préféraient l’appeler.
    Le jeune Guy avait grandi dans les
mornes landes septentrionales, et avait failli y demeurer, mais estimant que la
vie ne se résumait pas forcément à surveiller la collecte des fermages du
domaine de son père, il était venu dans le sud se mettre au service d’un
ambitieux baron susceptible de donner l’occasion à un jeune chevalier de
s’assurer richesse et honneurs. Dévoré de rêves de grandeur, il aspirait à une
gloire bien plus flamboyante que celle qu’il pourrait gagner en se querellant
avec d’austères fermières anglaises sur des fermages payés en oies ou en
moutons.
    L’énergie de Guy et ses aptitudes
au combat lui avaient gagné une place de choix parmi l’essaim grouillant des
chevaliers employés par William de Braose. Son esprit pratique, sa fiabilité et
son bon sens d’homme du nord lui avaient permis de s’élever au-dessus des rangs
de fanfarons impertinents et impulsifs qui abondaient dans les cours du sud.
Deux ans durant, Guy avait attendu l’occasion de faire ses preuves, et voilà
qu’il avait enfin sa chance. Certes, la garde de quelques coffres d’argent ne
valait pas le fait de mener une charge dans une bataille rangée, mais ça n’en
restait pas moins un début. C’était la première tâche d’importance que le baron
lui confiait, et bien que cela n’éprouvât guère ses considérables talents de
guerrier, il comptait bien s’en acquitter du mieux qu’il le pourrait. À cheval
sur un beau destrier gris, il restait aux aguets malgré leur lente progression.
Pour garantir au mieux la sécurité de l’argent, aucun

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