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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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William : un gigantesque et fantasque
édifice à moitié fabriqué en bois, jadis construit par un notable local depuis
longtemps oublié et agrandi sans trop de soin au fil des générations pour
répondre aux besoins de ses divers occupants successifs. Le seul endroit dans
toute l’Angleterre que le roi considérait comme son foyer.
    Contrairement à la Tour Blanche de
Lundein, le Pavillon royal ne s’enorgueillissait d’aucun donjon, pas plus que
de la moindre muraille. Deux ailes ceignaient simplement une cour vide devant
le bâtiment central. Au milieu de la basse palissade en bois qui venait fermer
le tout, il y avait une porte ainsi qu’une petite cabane en bois pour le
portier. Une fois encore, les voyageurs se présentèrent et furent promptement
soulagés de leurs armes avant qu’on les laisse pénétrer dans la cour en terre
battue, où des chevaliers torse nu s’entraînaient avec des épées de bois et des
lances émoussées. Après avoir attaché leurs montures au poteau prévu à cet
effet au fond de la cour, ils entrèrent dans la grande salle. On les fit
patienter dans l’antichambre, dans laquelle se déroulait un ballet ininterrompu
de clercs et de courtisans normands qui y entraient ou en sortaient, certains
tenant des rouleaux de parchemins, d’autres de petits coffrets ou des sacs de
pièces. Bran, incapable de rester longtemps assis, se levait souvent pour
retourner dans la cour vérifier que tout allait bien pour Iwan et Siarles, qui
surveillaient leur précieuse cargaison toujours à dos de cheval. Pendant ce
temps, frère Aethelfrith s’occupait en récitant des prières et des psaumes,
qu’il marmottait en un long murmure ininterrompu tout en promenant ses mains
grassouillettes sur les nœuds de sa ceinture.
    Le matin passa, et le soleil entama
sa lente descente. Bran était allé voir si Iwan avait donné à boire aux chevaux
quand Aethelfrith le rappela à l’intérieur. « Bran !
Dépêche-toi ! Le cardinal va nous recevoir ! »
    Le jeune homme rejoignit Tuck à la
porte. « Surveille tes manières à présent, l’avertit le frère en le
prenant par le bras. Évitons de rendre les choses plus difficiles qu’elles ne
le sont déjà. D’accord ? »
    Bran hocha la tête, et tous deux
furent conduits dans les appartements de Ranulf de Bayeux. Plus d’une année avait
passé depuis leur dernière rencontre, pourtant les deux mêmes clercs vêtus de
brun étaient occupés à griffonner, une plume d’oie à la main, assis à une table
quasi identique sur laquelle s’empilaient autant de parchemins roulés ou
dépliés. Le cardinal, qui trônait entre les deux sur un fauteuil à dossier
haut, arborait une calotte de satin rouge et une lourde chaîne en or. Ses
cheveux roux étaient coupés court. On les avait frisés au moyen de fers portés
au rouge et coiffés avec de l’huile de sorte qu’ils scintillent à la lumière
des hautes fenêtres. Trois anneaux ornaient les doigts de ses mains pâles,
qu’il tenait posées sur la table devant lui. Les yeux clos, le cardinal Ranulf
reposait sa tête contre le dos de son fauteuil, apparemment endormi.
    « Monseigneur, annonça le
portier, voici le seigneur gallois et son prêtre.
    — Et son prêtre anglais, ajouta Aethelfrith avec un sourire. Ne vous avisez pas de l’oublier.
    — Cardinal, dit Bran sans
attendre qu’on s’adresse à lui, nous sommes là pour la concession de De
Braose. »
    Le Premier Juge ouvrit lentement
ses yeux. « Vous ai-je déjà rencontré ? demanda-t-il en toisant
paresseusement les deux hommes qui se tenaient devant lui.
    — Oui, sire, répondit
respectueusement le frère. L’année dernière. Permettez-moi de vous présenter le
seigneur Bran de l’Elfael. Nous avions parlé de la concession que le roi avait
accordée au baron William de Braose. »
    Le souvenir de leur entrevue parut
lentement lui revenir. Il hocha la tête, considérant le mince jeune homme
debout face à lui. « En effet. » Quelque chose d’indéfinissable avait
changé chez le seigneur gallois : il était plus maigre, plus dur, plus sûr
de lui. « Parlez-vous français ? s’enquit le cardinal.
    — Non, Monseigneur, répondit
Aethelfrith. Il ne le parle pas.
    — Dommage », regretta
Bayeux. Passant au latin, il lui demanda : « Quelle affaire vous
amène ?
    — Je suis venu racheter mes
terres, répondit Bran. Vous vous rappelez sans doute m’avoir dit que la
concession accordée au baron de

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