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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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marquise
érigée à l’extérieur de la tente massive du baron, se rafraîchissant au moyen
d’un éventail en peau de chevreau tendu sur une armature de saule.
    «  Mère de Dieu*, soupira
avec mélancolie Sybil lorsque Mérian vint un jour lui rendre visite. Je ne suis
pas, euh…» Elle hésita, incapable de trouver le bon mot. «… accoutumée* à
cette température. »
    Mérian lui sourit. « Oui,
dit-elle avec bienveillance, il fait très chaud.
    — C’est toujours ainsi, non*  ?
    — Oh non, la rassura aussitôt
Mérian. Aucunement. D’ordinaire, il fait plutôt doux. Mais cet été est
différent. » Un nuage de confusion passa sur le visage de dame Sybil.
« Plus chaud », conclut Mérian sans conviction.
    Les deux jeunes femmes se
regardèrent par-dessus la barrière du langage qui les séparait.
    « Vous voilà ! »
Elles se retournèrent, pour découvrir le baron Neufmarché qui marchait à grands
pas dans leur direction, flanqué de deux chevaliers patibulaires vêtus de
longues tuniques ternes et des pantalons de la noblesse saxonne. « Mes
seigneurs, déclara le baron en anglais, avez-vous déjà contemplé femmes plus
belles dans toute l’Angleterre ?
    — Jamais, sire, répondirent
les deux nobles à l’unisson.
    — Quel plaisir de vous revoir,
dame Mérian. » Tout sourire, Neufmarché saisit sa main et la porta à ses
lèvres. Puis il se tourna rapidement vers sa fille pour l’embrasser sur le
front, sa main sur l’épaule de la jeune femme. « D’après ce que je peux voir,
vous avez fini par apprécier la compagnie l’une de l’autre.
    — Nous nous y
employons. » Mérian adressa un sourire prometteur à Sybil. De toute
évidence, elle ne savait absolument pas de quoi son père était en train de
parler.
    « J’ose espérer que lorsque le
conseil aura pris fin, vous viendrez nous rejoindre à Hereford, reprit le
baron.
    — Eh bien, je…» La jeune femme
hésita, incapable de démêler l’écheveau de ses émotions aussi vite. Après tout,
lorsque la question avait été soulevée, elle avait accueilli sa proposition
avec une telle hostilité qu’elle ne savait plus trop à présent comment y
répondre.
    D’un sourire, Neufmarché balaya
toute excuse potentielle. « Nous vous ferions un excellent accueil,
soyez-en sûre. » Il ébouriffa les cheveux de sa fille. « En fait, maintenant
que vous vous connaissez mieux, peut-être pourriez-vous accompagner Sybil en
Normandie quand elle y retournera cet automne. La chose pourrait facilement
s’arranger. »
    Ne sachant au juste quoi répondre,
Mérian se mordit les lèvres.
    « Allons, ma dame »,
l’amadoua le baron. Conscient de son hésitation, il la gratifia d’un subtil
rappel de sa position : « Nous avons déjà pris les dispositions
nécessaires, et votre père y a consenti.
    — J’en serai honorée, sire,
dès lors que mon père y a consenti.
    — Parfait ! » Il
sourit de plus belle et adressa à la jeune femme un petit salut de courtoisie.
« Ma fille s’en réjouit d’avance. »
    Un troisième soldat arriva alors à
grandes enjambées. Le baron leur présenta ses excuses, puis se tourna vers le
nouveau venu. « Ah, de Lacy ! Vous en savez plus ?
    —  Oui, mon seigneur*  »,
lâcha l’homme, rouge d’avoir couru en pleine chaleur. Neufmarché leva une main
et lui ordonna de parler en anglais, de sorte que les deux chevaliers qui
l’accompagnaient puissent comprendre. Le messager déglutit à plusieurs
reprises, puis se passa une manche sur son visage en sueur. « C’est la
vérité, mon seigneur. Des chariots et des soldats du baron de Braose ont bel et
bien traversé vos terres. Ils sont passés par Hereford le jour même de la convocation
du conseil, et ne sont revenus qu’hier. » L’homme bredouillait, ne cessant
de se lécher les lèvres.
    « Oui ? Parle plus
clairement, soldat ! » Le baron se tourna vers la tente.
« Remey ! hurla-t-il. Apporte-moi immédiatement de
l’eau ! » Quelques instants plus tard, le chambellan les rejoignait,
muni d’un pot et d’une coupe. « Bois, ordonna Bernard, et répète-nous tout
depuis le début, et plus doucement, s’il te plaît. »
    Le messager vida la coupe en trois
goulées assoiffées. Neufmarché la lui reprit, la tendit à Remey pour qu’il la
remplisse, et but à son tour. « Vous voyez, reprit-il en passant le
récipient aux chevaliers, les hommes de De Braose ont traversé mes terres

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