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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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lièvres toujours
attachés. « Va m’écorcher ces deux lapins. Qu’ils soient nettoyés et prêts
à cuire quand je serai de retour.
    — Attendez ! s’écria Bran
en essayant de récupérer les pièces. Rendez-les-moi !
    — Et dépêche-toi, répliqua
Aethelfrith avant de bondir à une vitesse surprenante sur ses ridicules jambes
arquées. Il va bientôt faire sombre, et j’entends bien me régaler d’un festin
ce soir. »
    Bran le suivit jusqu’à la porte.
« Vous êtes vraiment certain d’être un prêtre ? » Il n’eut droit
pour toute réponse qu’à un éclat de rire tonitruant.
    Résigné à accomplir sa tâche, Bran
sortit de la cellule, trouva une pierre non loin et entreprit d’écorcher les
lièvres puis de les vider. Ffreol le rejoignit bientôt et s’assit à ses côtés
pour le regarder faire. « Quel homme étrange, fit-il observer au bout d’un
moment.
    — La plupart des voleurs sont
plus honnêtes. »
    Frère Ffreol gloussa. « Il est
adroit avec son bâton.
    — Avec une victime désarmée,
sans doute, concéda Bran d’un ton morne. Si j’avais eu une épée…
    — Haut les cœurs. Nous avons fait
une rencontre chanceuse, j’en jurerais. Nous avons désormais un ami en ces
lieux, et cela vaut bien une ou deux pièces.
    — Trois, corrigea Bran. Toutes
neuves. »
    Ffreol hocha la tête :
« Il remboursera mille fois sa dette – dix mille fois. »
    Le prêtre avait prononcé ces
paroles sur un ton qui incita Bran à relever brusquement la tête.
« Pourquoi dites-vous cela ? »
    Ffreol le gratifia d’un petit
sourire réservé et haussa les épaules. « Je ne sais pas, c’est juste une
impression. »
    Bran reprit sa corvée ; Ffreol
le regarda faire. Tous deux demeurèrent silencieux dans le crépuscule de cette
belle soirée. Les lièvres avaient été vidés et lavés avant qu’Aethelfrith ne
revienne avec un sac sur le dos et un petit tonneau sous chaque bras. « Je
ne savais pas si vous préfériez le vin ou la bière, annonça-t-il, alors j’ai
rapporté les deux. »
    Il tendit l’un des tonneaux à Bran,
donna l’autre à Ffreol, puis, après avoir ouvert le sac, produisit un beau pain
sortant du four ainsi qu’un gros morceau de fromage jaune pâle. « Trois
lunes que je n’ai pas mangé de pain frais, confia-t-il. Trois fois trois lunes
que je n’ai pas bu de vin. » Gratifiant Bran d’un autre de ses saluts
ridicules, il ajouta : « Béni soit le Seigneur du Festin. Que jamais
il ne meure et que sa tribu grandisse ! »
    Le prince sourit malgré lui et
déclara : « Apportez les verres et que la fête commence ! »
    Ils retournèrent à l’oratoire, où
Iwan, allongé devant l’âtre, avait ranimé le feu. Aethelfrith se dédoubla pour
préparer leur souper, quant à Ffreol il dénicha des coupes en bois et les
remplit de bière. Leur hôte fit une pause le temps de vider sa coupe, puis
retourna à ses préparatifs. Il embrocha les lièvres gras et les plaça sur le
foyer, en demandant à Iwan de les surveiller. Puis il apporta un tranchoir en
bois avec le pain et des gros morceaux de fromage, ainsi que quatre longues
fourchettes qu’il distribua à ses invités.
    Une fois assis autour de l’âtre,
ils firent griller le pain et le fromage en buvant à la santé de chacun, tandis
que la viande cuisait. Peu à peu, les soucis des derniers jours relâchèrent
leur emprise sur Bran et ses compagnons.
    « Un toast ! »
s’écria Iwan au bout d’un moment. Il leva sa coupe. « Je bois à notre
excellent hôte, Aethleth…» Il buta une fois encore sur le nom, et un nouvel
essai semblait au-dessus de ses forces. Lorgnant de biais le prêtre
grassouillet, il dit : « Vu qu’il ressemble à un gros sac de
victuailles, je l’appellerai Tuck.
    —  Frère Tuck pour toi,
mon gars », rétorqua le prêtre en éclatant de rire. Il pencha la tête de
côté. « Et toi c’est Iwan, n’est-ce pas ? Ça correspond à quoi en
langage raffiné ? » Il se tapota le menton d’un doigt boudiné.
« C’est Jean, je crois. Et grand gamin comme il est, je l’appellerai Petit
Jean. » Il s’empara prestement de sa bière, en renversant une partie dans
le mouvement. « Fort bien ! Je lève ma coupe à Petit Jean et à ses
amis. Puissiez-vous toujours avoir assez de bière pour abreuver votre langue,
assez d’esprit pour distinguer vos amis de vos ennemis, et assez de force pour
toutes les batailles que vous livrerez. »

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